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le blog d'Edmée - Page 89

  • Festival: Everybody's Perfect célèbre le cinéma queer à Genève

    Depuis sa création en  2010, Everybody’s Perfect défend une visibilité et une diversité toujours plus grandes des vies LGBIQI+ à travers un cinéma militant, tout en mettant l’accent sur la qualité esthétique des films, chère à sa directrice Sylvie Cachin.  Pour sa 9e édition, le festival propose, entre comédie, satire, fantastique, drame et utopie, 28 longs métrages en provenance d’une vingtaine de pays et une dizaine de courts. Ils sont souvent montrés en présence de leurs auteurs.  

    Impossible de parler de tous, mais on relèvera quelques pépites. A commencer par Close, (photo) du Flamand Lukas Dhont, Grand prix du jury au dernier Festival de Cannes. Le réalisateur évoque l’amitié fusionnelle entre Léo et Rémi, deux garçons de 13 ans, détruite par un terrible choc. L’oeuvre touche en plein cœur, d’autant que Lukas Dhont, en dépit de la forte charge émotionnelle de son récit, sait éviter tous les pièges du larmoyant, du pathos.

    Autre joyau, Grosse Freiheit du réalisateur autrichien Sebastian Meise. L’opus physique, austère, radical, mais non dénué de romanesque, raconte le destin tragique de Hans Hoffman dans l’Allemagne d’après-guerre. Il est gay et l’homosexualité, illégale jusqu’en 1969, est lourdement condamnée. Héros rebelle sacrificiel, Hans est sans cesse renvoyé en prison, où il s’obstine à  chercher la liberté et l’amour. Cette quête intense et incertaine est portée par le remarquable Franz Rogowski

    Dans un autre registre, le Pakistanais Saim Sadiq suit un jeune homme, Haider, sommé par son père de lui donner un petit-fils et de trouver un travail pour subvenir aux besoins des siens. Un jour, il déniche un job dans un cabaret érotique de Lahore et tombe amoureux de Biba, une performeuse trans au caractère de cochon et aux dents longues.  Haider est plongé en plein dilemme. Avec Joyland, le cinéaste se penche sur la manière de s’épanouir et de vivre librement sa sexualité dans une société patriarcale et conservatrice.   

    De son côté, l’Espagnol Horacio Alcula  nous emmène au Mexique pour nous montrer, dans Finlandia, le quotidien des Muxhes, une communauté de personnes non-binaires qui prennent soin des personnes âgées et confectionnent des habits pour les fêtes et les rituels. Victimes de l’intolérance de certain-es, elles se battent pour la reconnaissance de leur genre. Ce film à l’esthétique magnifiquement colorée nous fait voyager dans la culture et les traditions mexicaines tout en transformant la vie d’une styliste.  

    On citera encore Burning Days du Turc Emin Alper, qui s’intéresse à un jeune procureur gay, fraîchement nommé dans une ville reculée d’Anatolie en  proie à des pénuries d’eau. A peine débarqué, il doit faire face aux notables locaux, déterminés à défendre leurs privilèges par tous les moyens. Emin Alper propose un thriller politique où il brosse le portrait critique d’une Turquie populiste au système ancestral, sur fond de corruption, de machisme et de violence.

    Coups de projecteur 

    e Parmi les temps forts du festival, deux thématiques retiennent l’attention.  Et tout d’abord de l’intersexuation, réalité méconnue de personnes aux caractéristiques biologiques ne correspondant pas ou qu’en partie aux catégories binaires et qui se trouvent invisibilisées par les institutions politiques et médicales. Un film genevois Le point sur les "i" éclaire ce fait, ainsi qu’une pièce de théâtre belge Les variations silencieuses. Seule sur scène, une comédienne fait vivre une famille banale, à l’exception de celles-eux que l’on cache derrière une apparent normalité. Didactique et drôle, adressée à un public dès 14 ans, elle sera jouée à la salle Simon du Grütli le mardi 11 à 15h30 et 20h. Les deux représentations seront suivies d’une discussion.

    Par ailleurs, Everybody’s Perfect met un coup de projecteur sur le Brésil avec trois fictions et un documentaire, pour démontrer la remarquable vitalité du cinéma queer dans un pays où l’homophobie règne officiellement. A noter Os primeros soldados  de Rodrigo de Oliveira, en présence d’ONUSIDA et PVA-Genève, qui rendra hommage aux  premières  personnes gays et trans, touchées par le sida et marquées par la stigmatisation.

    Et bien entendu, un festival ne saurait se dérouler sans invités, rencontres, débats, masterclass, verrées et autres festivités. Comme le cabaret queer en ouverture le 8 octobre, la fête des Roses japonaises le mercredi suivant,   Lesbienne Queer féministe le vendredi, ou encore le rendez-vous de clôture avec le Boys Band genevois Bright Young Things. 

    Genève, du 7 au 16 octobre, Maison des arts des arts du Grütli. Billetterie en ligne sur www.everybody'sperfect.ch

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  • Grand écran: "Novembre" retrace la traque des terroristes après les attentats de Paris. Haletant et efficace

    Ce terrible soir du 13 novembre 2015, une série d’attaques simultanées menées par des commandos djihadistes avaient fait 130 morts et 350 blessés en région parisienne, à l’extérieur du Stade de France, sur les terrasses et au Bataclan. Il s’agit des attentats les plus meurtriers jamais  perpétrés en France. Ils ont été revendiqués par ‘l'Etat islamique.

    Pour Novembre, son nouveau long métrage, Cédric Jimenez. notamment auteur de Bac Nord, s’est entouré de Jean Dujardin, Sandrine Kiberlain, Anaìs Demoustier, Jérémie Renier et Lyna Khoudri. Le film commence à Athènes en janvier 2015 où, en dépit d’une intervention musclée, la cible échappe aux policiers. Il s’agit d’Abdelhamid Abaaoud, commanditaire présumé des attentats.

    Deux mois plus tard, Paris vit l’horreur. L’auteur nous transporte alors au siège de la Sous-direction antiterroriste, où les téléphones se mettent brusquement à sonner tous en même temps. Et c’est parti pour les équipes de Dujardin et Kiberlain sur fond d’allocution dramatique du président François Hollande.

    Il n’est pas pour autant question de reconstituer le drame, dont on ne verra pas les images dévastatrices. Remontant méticuleusement le fil de l’enquête, Cédric Jimenez se concentre sur le travail des flics et leur traque de cinq jours pour retrouver les terroristes en fuite. Jusqu'à l'intervention inespérée d’un témoin-clé, qui va permettre de localiser Abaaoud. 

    Pas de place pour les émotions et les sentiments

    La chasse s’achève lors de l’assaut d’une violence inouïe dans l’appartement de Saint-Denis où se cachent les tueurs. Et cela plusieurs semaines avant l’arrestation en Belgique de Salah Abdelsam, seul survivant des commandos funestes, condamné à la réclusion à perpétuité le 29 juin dernier avec une période de sûreté incompressible. Novembre se conclut également par les mots de Jean Dujardin à ses troupes:  «Pour nos concitoyens, cette enquête est terminée. Pour nous, elle commence».

    Efficace, froidement conduit et interprété, l’œuvre, uniquement axée sur l’action, ne laisse aucune place aux émotions ou aux sentiments chez les policiers, en dépit du stress et de la fatigue. Cédric Jimenez leur rend un bel hommage dans ce thriller aux allures de documentaire.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 octobre. 

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  • Grand écran: "Tori et Lokita", le plaidoyer des frères Dardenne en colère, pour les migrants mineurs

    Avec ce récit de deux enfants venus de l’immigration africaine en Belgique, les frères Dardenne poursuivent dans leur veine sociale engagée, humaniste. En colère, ils livrent un film qu'ils ont voulu sombre, empreint de désespoir, de chagrin., de déchirement.

    Sur le bateau de l’exil, une adolescente (Joely Mbundu) a adopté pour frère un garçon plus jeune (Pablo Schils) considéré comme un enfant sorcier au Bénin et envoyé à l’orphelinat.

    Débarqués en Belgique, Ils se retrouvent en butte à la violence, à la précarité, aux difficultés administratives, au trafic de drogue. Et à la prostitution pour Lokita, sous la coupe d’un odieux restaurateur italien. Désespérant d’obtenir ses papiers, elle est forcée de travailler comme veilleuse de nuit dans une usine de plantation de cannabis.

    Pour survivre et se défendre dans cet univers déshumanisé, véritable jungle où la vie des exclus ne vaut rien, les faux frère et sœur ne peuvent compter que sur les liens indéfectibles qu’ils ont tissés.

    Le Prix du 75è

    On peut reprocher une absence de renouvellement aux deux cinéastes dans Torii et Lokita. Ils ne sont pas vraiment à leur meilleur dans cet opus au style sec, allant certes à l’essentiel, leur marque de fabrique. Il est par ailleurs joué par des non professionnels manquant de naturel, en évoluant dans des dialogues trop écrits. 

    Ce plaidoyer en faveur des migrants mineurs a toutefois valu aux Dardenne le "prix spécial" du 75è Festival de Cannes. en mai dernier. Une récompense qui sonnait comme un lot de consolation, alors qu’ils visaient une troisième Palme d'or. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 octobre.

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