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le blog d'Edmée - Page 540

  • Sortie cinéma: Yvan Attal traque l'homo chez l'hétéro avec "Do not disturb"

    do-not-disturb-13-10773050ehcbb[1].jpgPour son troisième long métrage, Yvan Attal a accepté une commande de producteur, le remake de Humpday, une comédie de l'Américaine Lynn Shelton. Elle surfe sur une idée inspirée par le festival du film de Hump, spécialisé dans le porno amateur homo aux prétentions artistiques.  

    Avec Do not disturb, le compagnon de Charlotte Gainsbourg oeuvre dans le copié-collé avec quelques ajouts personnels dont une scène grotesque avec JoeyStarr. Il raconte le débarquement inopiné de Jeff, artiste bourlingueur douvblé d'une sorte d'ado péniblement attardé chez son vieux copain Ben. Ce dernier mène une vie rangée et tranquille auprès de sa jolie femme qui manifeste une forte envie de maternité.

    Pour fêter leurs retrouvailles, les deux potes se retrouvent dans une fête branchée et très arrosée. Vient alors sur le tapis le fameux festival porno et le pari que font nos hétéros, histoire d’innover dans le genre: coucher ensemble devant la caméra. Mais attention, rien de graveleux, c'est juste pour l’amour de l’Art…

    Malheureusement on en est très loin, de l’art, dans cette triste pochade qui se veut grinçante et anticonformiste. Ambitionnant de confronter deux mondes, deux milieux sociaux, elle révèle la beaufitude des deux protagonistes Yvan Attal et François Cluzet (photo), velléitaires pathétiques et empêtrés dans une partition laborieuse. Singulièrement, Laetitia Casta est la seule à  s'en sortir en jouant la destabilisatrice, bien décidée à s’immiscer dans l’histoire pour faire échouer le plan.

    Voilà pourtant qui n’empêche pas Yvan Attal, joint par téléphone, d’être content de lui. "J’ai trouvé l’idée aussi intéressante qu’amusante. Le remake est un exercice assez rare et je me suis vraiment senti réalisateur en m'attelant à quelque chose qui ne vient pas de moi mais que j’essaie de m’approprier".

    En ce qui concerne le défi ridicule que se lancent ses héros, il évoque des moments où, jeune acteur, il fallait tout expérimenter. "Là, ce sont des frustrés qui veulent le faire de la façon la plus grotesque. Mais en réalité, sous des dehors comiques, il s'agit surtout d'un prétexte pour parler d’autre chose. De la virilité trouble de deux copains se plaçant dans une situation ambiguë qui les met plus mal à l’aise qu’ils ne veulent l’admettre, du jeu autour du désir, des hétéros qui ont la trouille des homos…"

    Yvan Atal dit aussi vouloir parler des failles et des faiblesses des gens, de la mise en péril d’un couple où l’un des conjoints a envie de pimenter un quotidien qu’il trouve trop sage ou trop terne. Que de belles intentions en somme. Dommage que cela se voie si peu  à l’écran.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 3 octobre.

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  • Sortie cinéma: Melvil Poupaud change de sexe dans "Laurence Anyways"

    rz1gak8719dhka7z[1].jpgLe comédien français porte sur ses épaules le troisième film du Québécois Xavier Dolan. Après J’ai tué ma mère et Amours imaginaires, le jeune prodige de 23 ans s’est lancé dans un mélodrame particulièrement ambitieux de 160 minutes, Laurence Anyways. Il y suit dès 1989 et pendant dix ans le difficile parcours d’un professeur de lettres qui, se sentant femme depuis son enfance et en quête du grand amour, a décidé de changer de sexe.

    Dans une mise en scène à la fois flamboyante, baroque, kitsch et queer, le talentueux cinéaste, qualifié de Fassinder pop ou de coqueluche tête à claques, reprend les thèmes qui lui sont chers. Dont les rapports avec la mère et le droit à la différence sexuelle. La réussite de ce très, sinon trop long métrage doit beaucoup à l'excellente interprétation de Melvil Poupaud, que nous avons rencontré à Genève lors du festival LGBTIQ  Everybody’s Perfect.

    Au départ, l’acteur fétiche de feu Raoul Ruiz n’était pourtant pas prévu pour le rôle. Il a remplacé au pied levé Louis Garrel qui s’est soudainemet retiré du projet trois semaines avant le début du tournage. Inutile de dire que Poupaud n’a pas eu le temps de stresser. D’autant que pressenti pour un caractère secondaire, il connaissait le scénario. Et comme en plus il avait aidé sa mère à monter un documentaire sur des hétéros se travestissant en femmes, le sujet lui était familier.

    Melvil-Poupaud-Laurence-Anyways[1].jpgUne chance car les choses n’ont pas traîné A peine débarqué à Montréal, Melvil subissait déjà la torture de l’épilation et d’éprouvantes séances d’essayage de costumes. En revanche marcher avec des talons ne lui a pas posé de problèmes.

    L’idée du film n’est pas de jouer la femme, mais que Laurence soit enfin elle-même.  

    Effectivement. Il fallait de la sobriété dans le jeu, éviter le côté hystérique grande folle ou drag queen. Par exemple, je n’ai pas changé ma voix, ce que font certains transsexuels. Mais c'est logique, car la prise d’hormones ne transforme pas la tessiture.

    Cette conversion a-t-elle été perturbante?

    Non, dans la mesure où j’ai souvent été en costume à l'écran. Une robe n’en était qu’un autre et je n’ai pas éprouvé de problèmes psychologiques à entrer dedans. Sauf un jour où je me suis regardé dans une glace et où je ne me suis pas reconnu. Je me tenais devant le miroir, épilé, hyper maquillé, avec mes faux seins en silicone, et j’avoue que j’ai un peu flippé.

    "Mais en fait, ce qui m’a le plus dérangé, c’était le regard parfois ambigu des autres,  des figurants,  de membres de l’équipe qui avaient des soucis d’identité sexuelle. Il m’est arrivé de me sentir agressé par les yeux des machos posés sur moi. En même temps, ce rôle m’a conforté dans mon hétérosexualité. Je me suis même rendu compte qu’habillé comme elles, je plaisais presque plus aux femmes..."

    Vous êtes de toutes les scènes. Avez-vous été tenté de mettre votre grain de sel?

    Pas du tout. Je n’avais aucune envie  d’imposer ma vision. Cela faisait longtemps que Xavier avait ce film en tête. Il savait exactement ce qu’il voulait. J’étais disponible à l’écoute et je lui faisais une confiance totale. C’est un metteur en scène exceptionnel. Il a une énergie folle. Il est incroyablement professionnel, travailleur. D’une telle exigence d'ailleurs qu’il peut se montrer dur. Dire des choses blessantes. Par exemple: "Tu es vraiment nul". Remarquez, il vaut mieux qu'il fasse ce genre de remarques avant que les spectateurs s'en aperçoivent...

    Considérez-vous ce rôle comme un tournant dans votre carrière ?

    Il marque en tout cas plein de choses. Je l’attendais depuis quelques années. J’avais très envie de travailler avec un jeune réalisateur. En outre le film a provoqué en moi de petits changements. je vais avoir 40 ans et je suis aujourd’hui davantage attiré qu’avant par les femmes de mon âge. Cela m’a aidé à mûrir.

    Dans la foulée de Laurence Anyways, Melvil  Poupaud s’est aussitôt retrouvé sur un autre plateau, en maréchal Masséna, notamment aux côtés de John Malkovich dans Les lignes de Wellington de Valeria Sarmiento. Le film se déroule en 1810 et retrace l’invasion du Portugal par les troupes de Napoléon. Et il va tourner un nouveau Frankenstein signé Philippe Pareno. "Je ne suis pas la créature, mais son créateur".

    Cette boulimie de pellicule est liée au virus attrapé à l’âge de dix ans. "On n’en a jamais assez. Je fais un métier de frustré, d’égocentrique, de narcissique et de jaloux… "

    Film à l'affiche aux Cinémas du Grütli.

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  • Les mousquetaires de la raquette font léviter leurs compatriotes!

    gasquetrichard[1].jpgAlors qu’ils marchaient sur l’eau en raison des incroyables et exceptionnelles performances de Marion Bartoli et Richard Gasquet, atteignant respectivement les quarts et les huitièmes de finale à l’Us Open… les spécialistes français de la raquette se sont carrément mis à léviter.
     
    Et pour cause. Leurs compatriotes sont seuls au monde depuis huit jours. Bourreaux des courts, ils ont tout ravagé sur leur passage ou presque. Imaginez plutôt. Le dimanche 23 septembre, le valeureux Tsonga, tel Attila fondant sur l’Italie, aplatissait le malheureux transalpin Seppi à l’Open de Moselle en cinquante minutes, raflant dans la foulée son deuxième titre de la saison après Doha en janvier.  
     
    Et pourtant, suite aux fanfaronnades du Manceau de Gingins certain de s’illustrer à Flushing Meadows où il avait finalement piteusement chuté au second tour, j’ai cru un instant qu’il ne succombe à nouveau au syndrome vaudois façon Wawrinka, face au Russe Davydenko dans le dernier carré. Eh bien j’en ai été pour mes frais. Sans compter que c’était loin d’en être terminé des mirifiques exploits tricolores.

    En effet une semaine plus tard exactement, s'inspirant du glorieux exemple de leur leader, les autres intrépides mousquetaires Richard Gasquet et Gilles Simon survoltés par le climat asiatique, se retrouvaient à ferrailler l’un contre l’autre en finale du tournoi de Bangkok. assurant du coup une victoire bleue, en l'occurrence celle du Biterrois (photo). Tandis qu’un troisième, Julien Benneteau, défiait lui Juan Monaco au même niveau à Kuala Lumpur, après s’être débarrassé contre toute attente et en deux sets secs, de l’Espagnol David Ferrer. Waouh!

    Certes le Bressan a malheureusement perdu, mais cela n’enlève rien au fait qu’un triplé tricolore à de tels sommets et de conserve, cela ne s’était pas vu depuis le 15 juillet 2007, Paul-Henri Mathieu s’imposant alors à Gstaad et Fabrice Santoro dominant Nicolas Mahut sur le gazon de Newport. 
     
    Bon d’accord, vous me rétorquerez que rien n’a changé en cinq ans, vu qu’il s’agit de nouveau de petites épreuves de campagne à 250 points. Et qu’à part la mobylette de Valence au moteur défaillant pointant au 5e rang ATP, le mieux classé des deux tournois c’était le Serbe Janko Tipsarevic, 9e.
     
    Mais pour tout vous dire, voir les experts hexagonaux rouler autant des mécaniques pour des plateaux aussi peu relevés ne me les rend que plus touchants…

    Lien permanent Catégories : Les pieds dans le plat