Sorties cinéma: Sandrine Bonnaire invite William Hurt dans "J'enrage de son absence" (30/10/2012)
Sandrine Bonnaire, après un documentaire sur sa sœur autiste et un film court est passée derrière la caméra pour son premier long métrage de fiction. J’enrage de son absence est inspiré d’un vécu personnel, évoquant un homme lié à sa mère, qu’elle a connu dans son enfance avant qu’il disparaisse et qu’elle le recroise par hasard à 20 ans.
Là on assiste au retour des Etats-Unis, pour régler la succession de son père qui vient de mourir, de Jacques, ancien compagnon de Mado. Il resurgit ainsi après dix ans d’une absence due à la perte tragique d’un enfant. Mais alors qu’il paraît incapable de refaire sa vie, il n’en est pas de même pour Mado, mariée et mère d’un garçon de sept ans, Paul.
Jacques est sous le choc lorsqu’il le rencontre. En même temps, naît une complicité si étrange entre eux que Mado, perturbée, interdit à son fils de revoir Jacques. C’est compter sans la détermination de ce dernier. A l’insu des parents, il invente un stratagème pour rester en contact avec le gamin qui, à l’évidence, comble un vide chez lui.
Le malaise ne tarde toutefois pas à s’installer dans ce thriller romanesque. Une angoisse amplifiée par l’attitude trouble, inquiétante, l’attirance folle et soudaine de cet homme en douloureuse quête de paternité. Mais si Sandrine Bonnaire s’en tire honorablement, on est pourtant davantage séduit par les comédiens que par le film. Principalement en raison du côté trop improbable de l’intrigue, peinant un peu entre le suspense et un brin de fantastique.
La réalisatrice en herbe a fait appel à son ex-mari William Hurt, qui se montre convaincant dans le rôle de Jacques, à l’image de Jalil Mehenni dans celui de Paul et d’Alexandra Lamy dans celui de la mère.
Walk Away Renee
Depuis l’âge de neuf ans, Jonathan Caouette se filme ainsi que sa famille, la caméra faisant en quelque sorte office de thérapie. Cela n’a rien de très étonnant pour ce garçon trimballé deça et delà dans son enfance et son adolescence. Notamment élevé par ses grands parents, il était maltraité dans des familles d’accueil, où il était placé en raison des troubles mentaux de sa mère Renee Leblanc, qui a passé une grande partie de son existence dans des hôpitaux psychiatriques.
Après Tarnation en 2004 où il utilisait son impressionnante collection d’images pour se raconter, il livre en quelque sorte une suite avec Walk Away Renee, récit autobiographique en forme de road movie, où le fils et la mère, jouant les premiers rôles se déplacent dans une grande camionnette de déménagement. Avec un gros problème à régler, le remplacement des médicaments égarés par Renee et qu’aucun médecin n'accepte de prescrire sans hospitaliser la malade.
Au long de ce périple où on navigue entre présent et passé, on est saisi par l'amour et la tendresse indéfectibles que voue le fils à sa mère (photo). D’une infinie patience, toujours à l’écoute, admiratif, respectueux, il n’est jamais rebuté par les crises violentes et les sautes d’humeur de cette schizophrène, parfois très méchante à l’égard de celui qui a en plus englouti ses économies pour l’aider et la protéger.
Un film sur lequel plane l’ombre de Gus Van Sant, a priori destiné aux cinéphiles purs et durs par son côté arty. Mais pas seulement. Rien de plus trivial par exemple que la pose d’un dentier… Raison pour laquelle Caouette fascine à coups d’images époustouflantes et bouleverse en recréant sa réalité, tout en imaginant l’univers spécial où sa mère évolue.
Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 31 octobre.
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