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le blog d'Edmée - Page 536

  • Sortie cinéma: "The Impossible" nous plonge dans l'enfer du tsunami

    339415-affiche-francaise-the-impossible-150x200-1[1].jpgLe 26 décembre 2004, un séisme sous-marin d’une violence exceptionnelle déclenchait des raz-de marée dévastateurs dans une grande partie de l’océan indien, tuant et portant disparus plus de 280.000 personnes. Un bilan humain dépassant tout ce qu'on connaissait dans le domaine des catastrophes naturelles. Parmi les innombrables endroits submergés, la côte ouest de la Thaïlande, où des murs d’eau se sont abattus, faisant près de 9000 victimes.

    Henry, sa femme Maria et leurs trois fils, Lucas, Simon et Thomas, sont venus passer les vacances de Noël dans un hôtel de luxe de l’un ces villages côtiers. Ils seront pris en quelques secondes dans l’enfer du tsunami. Séparés les uns des autres, blessés, ils luttent pour survivre et se retrouver au milieu de centaines de milliers d’autres personnes. C’est ce que raconte le film de Juan Antonio Bayona en s’inspirant de l’histoire vraie et hallucinante d’une famille espagnole, les Alvarez Belon.

    Dans The Impossible, les protagonistes sont anglais. Ewan McGregor dont le personnage travaille au Japon et Naomi Watts, un médecin, jouent les parents aux côtés des trois garçons Tom Holland, Oaklee Pendergast et Simon Joslin.

    Ce matin-là, c’est le bonheur parfait au bord d'une plage idyllique. Papa et les enfants jouent à la piscine sous le soleil, tandis que que maman se prélasse dans son transat. Mais soudain un sourd grondement se fait entendre, des oiseaux s’envolent en criant… Et puis la vague déferle, noire, gigantesque, meurtrière. Un cauchemar. Henry attrape les deux plus jeunes, mais la violence des flots le force à lâcher prise. Engloutie, percutée par les débris, Maria refait surface pour voir son aîné à quelques mètres d’elle, emporté par le courant...

    Avec ce genre de sujet, abordé de surcroît sous forme de mélodrame hollywoodien, on pouvait craindre le pire, à savoir la volonté du réalisateur de nous noyer à son tour sous des torrents de sentimentalisme lacrymogène. Juan Antonio Bayona, l’auteur de L’Orphelinat en 2008, évite cet écueil. Du moins jusqu’au dénouement, où il ne peut s'empêcher de trop tirer sur la corde sensible.

    largethumb_616334[1].jpgMais avant de se laisser aller à faire sangloter dans les chaumières, il arrive dans une première partie à allier une terrible catastrophe, magistralement montrée avec un réalisme saisissant, et un récit de survie poignant, une fois le premier choc passé. La mère et le fils se soutiennent au milieu des décombres, s’accrochant à ce qu’ils trouvent, tout en révélant, en dépit de leur affolement et de leur épuisement, cette incroyable capacité à aider encore plus démuni dans la plus extrême des situations. 

    Le cinéaste évoque ensuite l’après désastre, où il mêle angoisse, traumatisme et suspense, décrivant là également de manière très réaliste l’invraisemblable chaos, les hôpitaux, les médecins, le secouristes débordés, l'espoir fou et la difficulté de retrouver un proche dans la confusion générale.  

    On est, parfois malgré soi, happé par cette histoire démente aux allures de film d’horreur. Evitant la plupart du temps d’en faire trop, les comédiens contribuent à l’intensité de cette dramatique aventure humaine qui parle surtout de détermination, d’amour, de solidarité et de courage. Clint Eastwood s'y était essayé de façon finalement moins convaincante dans un volet de son Au-delà à vocation mystique. 

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 21 novembre.

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  • Sorties cinéma: "La chasse", un redoutable sport danois...

    The-Hunt-Jagten-film-stil-008[1].jpgEn 1998, le Danois Thomas Vinterberg, l’un des signataires avec Lars Von Trier du fameux Dogme, faisait irruption en compétition à Cannes avec Festen, où il révélait le passé pédophile d’un père écoeurant en plein dîner de famille. Il revenait en mai dernier avec La chasse (Jagten) où se penchant à nouveau sur la pédophilie, il raconte la descente aux enfers d’un homme innocent du crime dont on l’accuse.
     
    Lucas, un quadra séduisant luttant pour voir davantage son fils Marcus après un divorce difficile, a noué une nouvelle relation et trouvé un boulot d'éducateur dans une école maternelle où les enfants l’adorent. Et puis un jour, c’est le drame. La fille de son meilleur ami, une gamine de 5 ans au visage d’ange, perturbée par des images pornos que lui a montrées son frère aîné, raconte à la directrice que Lucas s’est exhibé devant elle.

    Le mensonge se propage comme un virus par la faute d’autres enfants, poussés par des parents irresponsables à s’avouer eux aussi victimes d’attouchements. Malgré leurs récits fumeux et surtout les vigoureuses dénégations de Lucas, la chasse s’organise. C’est la curée. De traqueur de gibier à ses heures avec ses copains, l'éducateur interprété par le remarquable Mads Mikkelsen (photo), sacré à meilleur acteur sur la Croisette, est devenu la proie d’une communauté hystérique.

    Ce drame noir qui se déroule pendant les fêtes de Noël, se révèle moins percutant que Festen. Mais à la fois consensuel et peu original, il n’en analyse pas moins avec pertinence et vraisemblance le redoutable comportement grégaire du groupe, à qui de vagues rumeurs suffisent pour se transformer en implacable meute prête à déchiqueter l’animal blessé.

    Ma Nouvelle Héloïse, encore un hommage à Rousseau

    photo1G[1].jpgPour ses 300 ans, le grand  Jean-Jacques n’en finit plus d’alimenter la création artistique. A son tour, Francis Reusser lui rend hommage avec Ma Nouvelle Héloïse. Un riche mécène japonais, amoureux de Rousseau, propose au réalisateur Dan Servet de tourner une version filmée du roman épistolaire de l’écrivain philosophe.

    Servet réunit alors trois jeunes acteurs pour un atelier cinéma dans un palace désaffecté au-dessus de Clarens pour mettre en images la passion de Julie, St Preux et Claire, qui va rapidement influencer les personnages contemporains.

    Les comédiens lisent bien leur texte et sont jolis, à l'image de la délicate Mali Van Valenberg. Mais quelques belles pages de Rousseau et une défense de la pellicule ne suffisent pas à donner de la chair à un film qui se veut gracieux, érudit et littéraire, mais agace souvent par son côté artificiellement ludique, affecté et poseur.

    Shanghaï, Shimen Road, évoque une jeunesse perdue dans la mégapole

    shanghai89shimenlu_shanghai_05_[1].jpgXiaoli, 16 ans, dont la mère a émigré aux Etats-Unis vit avec son grand-père dans un vieux quartier de Shangaï. Sa meilleure amie, Lanmi, travaille dans une usine. Elle est un peu plus âgée et Xiaoli souffre bientôt de la voir s’éloigner de lui, attirée par les possibilités qu’offre une Chine commençant à s’ouvrir à la culture occidentale en cette fin des années 80.

    Il se rapproche alors de Lili, sa camarade de classe, une jeune fille dynamique qui veut l’emmener à Pékin où se déroulent sur la place Tian’anmen les manifestations de 1989, déclenchées par des étudiants, des intellectuels et des ouvriers qui dénoncent la corruption et demandent des réformes politiques.

    Xialoli ne se rendra pas à Pékin, mais la contestation qui s’étend aux grandes villes, gagne Shanghaï, forçant le jeune garçon à grandir. Le film de Shu Haolun, générationnel et initiatique, évoque une jeunesse troublée, à l’avenir incertain, perdue dans une ville gigantesque, tentaculaire et tentant de trouver sa propre voie. L’excellente interprétation des comédiens contribue largement à la réussite de l’opus.

    Films à l’affiche dans les villes romandes dès mercredi 14 novembre.

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  • Sortie cinéma: Gad Elmaleh, requin de la finance dans "Le Capital" de Costa-Gavras

    20283496.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgDocumentaires et fictions se multiplient depuis le début de la crise sur l’univers impitoyable de la finance. Toujours prompt à mettre le doigt là où ça fait mal, à s’enflammer contre les dérives  de la dictature grecque (Z), du communisme (L’aveu) ou  de  l’Eglise (Amen), Gosta-Gavras le rebelle ne pouvait laisser passer l’occasion de  nous livrer à son tour son brûlot contre les excès désastreux du capitalisme sauvage. Un sujet qu’il avait d’ailleurs déjà abordé dans Le couperet.

    Adaptant le roman éponyme de Stéphane Osmont, le réalisateur évoque ainsi,dans Le Capital, l’ascension de Marc Tourneuil, un valet de banque aux dents longues, prêt à tout pour grimper  les échelons quatre à quatre. Il n’en aura pas franchement besoin, puisqu’il est soudainement propulsé au sommet d’un des plus grands établissements européens par son patron tombé gravement malade. Du coup, évoluant dans une nasse aux forts relents mafieux, il devient la cible privilégiée des autres requins avides de se débarrasser de lui au plus vite.  

    Pour le rôle de cette petite ordure uniquement motivée par le pouvoir et la jouissance que lui procurent l’argent, mais curieusement censée forcer la sympathie, Costa-Gavras a choisi Gad Elmaleh, acteur comique à contre-emploi donc, que tout le monde ou presque s’accorde à trouver excellent, sinon carrément génial. Ce n’est pas vraiment le cas dans la mesure où, se muant en espion façon James Bond dans les réunions des pontes, il paraît souvent à côté de son sujet. Et il ne lui suffit pas non plus de prendre un air sérieux pour se montrer convaincant.

    Comme les femmes, pièces rapportées dont l’auteur offre une vision outrancièrement caricaturale. A l’image de Natacha Régnier en improbable épouse sujette à une vague culpabilité face aux licenciements massifs opérés par son homme, ou de Liya Kebede, top model style pute de luxe marchant à la coke, et extorquant de substantiels cadeaux aux hommes qu’elle excite pour mieux se refuser à eux.  

    Par ailleurs, outre le fait qu’on peine un peu à se passionner pour l’aspect assez ennuyeux du milieu bancaire et le traitement compliqué de ce Wall Street à la française, Costa-Gavras rechigne à se décider entre la satire féroce, le thriller financier faussement vitriolé et la grosse farce. Pour preuve cette scène de fin où Gad Elmaleh s’écrie: "Je suis votre Robin des Bois moderne. Continuons à prendre aux pauvres pour donner aux riches!"

    Formidable de clairvoyance et de cynisme ce Tourneuil! D’autant que les actionnaires s’esclaffent, pleinement conscients du mal qu’ils font, croit-on. Mais non. Il s’agit d’une simple saillie, un bon mot pour amuser une brochette de vilains méchants, banalement ramenés à une bande de potaches turbulents et joueurs. Dommage. Même s'il se prend pour l'un d'eux en l'occurrence, le cinéaste nous a habitués à mieux.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 14 novembre.

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