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le blog d'Edmée - Page 534

  • Sortie cinéma: "The Artist Is Present", époustouflante performance

    20320370.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgDeux simples chaises face à face au milieu d’une vaste pièce. Sur l’une une femme, immobile, silencieuse, sur l’autre une personne du public en relayant une autre, puis une autre et encore une autre se regardent sans parler. Au début aussi longtemps qu'elles le souhaitent. Ou le supportent. Plus brièvement ensuite, en raison de l'allongement des files et du nombre des candidats...

    Drôle d'idée, pas très affriolante a priori. Et pourtant, 750.000 visiteurs se sont rués au MoMA de mars à fin mai 2010, pour participer à l’incroyable performance imaginée par la reine du genre, Marina Abramovic (photo). C’était le sujet principal de la rétrospective, occupoant plusieurs étages, qui lui était consacrée par le célèbre musée newyorkais. 

    Certains ont attendu toute la nuit, d’autres plus de dix heures. Se précipitant dès l’ouverture des portes, pour dénicher un ticket, précieux sésame qui leur permettrait d’occuper la chaise vide tant convoitée et d’engager un échange muet, les yeux dans les yeux, avec l’artiste. 

    Trois mois, six jours par semaine, sept heures et demie par jour

    Inimaginable en sachant que la majorité des gens passent rarement plus de 30 secondes devant un tableau, aussi célèbre soit-il. Plus incroyable l’exploit physique et mental de l’artiste, 63 ans alors, vêtue d’une très longue robe rouge sang ou blanche comme neige, restée assise sous le feu des projecteurs et de la foule sans boire, manger, ou bouger pendant trois mois, six jours par semaine, sept heures et demie par jour.

    L’oeuvre et l’artiste, 63 ans alors, figurent au centre de The Artist Is Present, un premier film signé Matthew Akers. Après s’être documenté pendant dix mois sur les moindres faits et gestes de l'existence de Marina Abramovic, il dresse un portrait intimiste et inédit. L'accompagnant avant, pendant et après la rétrospective, s’appuyant sur des entretiens avec elle, ses collaborateurs, ses amis et ses fans, il nous laisse découvrir une icône glamour venue de Belgrade.

    Provocante, séduisante, produisant un travail hors norme depuis quarante ans, elle est connue pour utiliser sans limite son propre corps comme moyen d’expression et se livrer à des mises en scène audacieuses, voire choquantes, où domine la nudité. Très controversée, qualifiée d’alternative, elle rejette cette étiquette et veut que la performance soit une véritable forme artistique.

    Extraordinaire, sinon concluante, celle menée au MoMA s’est pour le moins révélée surprenante en regard de l'étonnant nivellement social qu’elle a provoqué, mêlant des gens de tous genres, de tous âges, de tous milieux et de toutes origines.

    Radical, hynotique, dérangeant, ce "dialogue direct des énergies" a par ailleurs déclenché des émotions rares chez beaucoup des vis-à-vis de Marina Abramovic, allant du sourire lumineux aux larmes, tout en passant par d'autres manifestations de sldération, de souffrance, de bonheur, de plaisir, d’apaisement. Montrant par là que le public était partie intégrante de l’accomplissement d'une oeuvre qui ne se distingue pas de sa vie.  

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès le 28 novembre.

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  • Sortie cinéma: "Au-delà des collines" laisse entrer le diable au couvent...

    28c669c4-3303-11e2-8b8c-bebc0bbc3090-493x328[1].jpgEn 2007 Cristian Mungiu décrochait la Palme d’Or pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours. En mai dernier, il revenait sur la Croisette avec Au-delà des collines pour nous plonger, pendant 2h30, dans le rude quotidien d’un couvent orthodoxe. Séduisant à nouveau le jury, il  remportait le prix du scénario, tandis que ses deux héroïnes principales, Cosmina Stratan (à droite sur la photo) et Cristina Flutur étaient sacrées meilleures actrices.
     
    Alina, une jeune Roumaine de 25 ans, vient voir Voichita, son amie d'enfance avec qui elle a eu une petite relation amoureuse à l'orphelinat. Elle la supplie de rentrer avec elle en Allemagne. Mais la vie de Voichita a bifurqué sous l’influence d’un pope hirsute, ultra rigoriste, aux méthodes d’un autre âge. Depuis leur séparation, c’est à Dieu qu’elle s’est donnée. Un rival de taille. Alina décide quand même de rester un peu, dans  l’espoir de convaincre son amie de changer d’avis. En vain. 

    Entre prières et corvées domestiques, la jeune femme a du mal à se plier aux règles dans ce monde clos, silencieux, sans électricité, perdu dans un paysage hivernal, désolé, désert.

    De plus en plus minée par le désespoir, la frustration et la rage, Alina profane le mausolée, jette l’icone par terre, critique violemment le rituel. Des comportements violents qui laissent penser au prêtre qu’elle est possédée par le diable. Il s’agit dès lors de protéger la communauté. Sous le regard impuissant d’une Alina désemparée et la complicité servile des autres membres, l’intruse est séquestrée, bâillonnée, attachée à une croix…

    L’histoire, brutale, se base sur des faits authentiques qui s’étaient déroulés en Moldavie en 2005 et où une jeune nonne schizophrène fut retrouvée morte suite à un exorcisme. Cristian Mungiu dépasse ce fait divers tragique pour parler de la pratique de la religion, d’amour, de libre arbitre, et de tous ces éléments qui déterminent notre destin, comme l’endroit où l’on est né, le milieu où on évolue, l’éducation qu’on a reçue.

    Avec ce film magnifiquement porté par Cosmina Stratan et Cristina Fultur, le cinéaste roumain livre une œuvre dense, originale, sous tension, à la mise en scène à la fois simple, sobre et puissante.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 28 novembre.

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  • Ski: match au couteau entre la RTS et Eurosport...

    topelement[1].jpgC’est toujours avec un plaisir sans mélange que je retrouve le ski à la télé. Bien que ces malheureux Helvètes fassent franchement pitié pour l'heure. Tir groupé en queue de classement dans les deux premières courses de vitesse, à l'image d'un Didier Défago (photo) portant non seulement tous les espoirs de la nation, mais n'ayant jamais attaqué la saison dans d'aussi bonnes conditions...

    Au secours! Pour ne rien vous cacher, je n imaginais pas que j’allais ressentir aussi cruellement l’absence de ce brave Didier Cuche.

    De quoi se dire que décidément, partout où on se tourne on se rend compte que l'Helvétie n’a que des arbres qui cachent les forêts. A commencer évidemment par le tennis où, lorsque la légende fera ses valises, on n’aura plus que les yeux pour pleurer.

    Rien de tel en revanche et heureusement chez les commentateurs, qui ont débarqué plutôt en forme sur les ondes. Bien que Fabrice Jaton orphelin de la flèche des Bugnenets me semble un chouïa déboussolé, et du coup un poil au-dessous de ses meilleures performances. Mais nul doute qu’il va peaufiner la chose au fil des épreuves.

    Et il a intérêt, car Eurosport paraît prêt à livrer un match au couteau avec la RTS dans le domaine. Certes l’inénarrable William Besse, qui continue à faire se retourner Molière dans sa tombe, a pris une belle option sur la victoire. Dans son style inimitable, il nous déclarait par exemple dimanche lors du super-G de Lake Louise: "La piste n’est pas difficile, mais elle est difficile à être vite… Surtout quand tu dois recréer un ski…"

    Admettez que face à un tel talent, il n’est pas simple de régater côté français. On ne s’est pas moins donné du mal pour y arriver. Consultante pour la chaîne, Christelle Pascal se livrait elle aussi à une étude extraordinairement pointue du comportement des skieuses tricolores, qui avaient tendance à "mettre la charrue devant les bœufs"  défaut rédhibitoire leur interdisant de "claquer une bonne manche". Complétant son analyse d’un ton péremptoire, en n'hésitant pas à affirmer que dans le ski "beaucoup de choses se jouent par les pieds… "

    Dément, le scoop. Et on n’en est qu’au tout début des hostilités. Avouez que ça promet!

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