D’origine modeste, Al a grimpé les échelons et tout lui sourit. Jeune et beau, ce vendeur de voitures va épouser la fille du patron qui le propulse à la tête de l’entreprise. Et puis une nuit, après une soirée trop arrosée avec deux amis d’enfance, sa vie bascule. Il renverse un piéton et, poussé par ses potes, s’enfuit lâchement, abandonnant le blessé.
De sa fenêtre, Juliette a vu l’accident et va tout faire pour aider Vera, la femme de la victime, à retrouver le chauffard. De son côté, ce dernier, hanté par sa lâcheté, hésite à se dénoncer.
En dépit de certaines invraisemblances, de situations téléphonées et de dialogues improbables, le film se laisse voir pour son thème traitant avant tout de la culpabilité et pour la qualité de ses comédiens, dont l’excellent Raphaël Personnaz au look Delon, Clotilde Hesme (photo)et Arta Dobroshi.
Ce drame, construit comme un polar, est signé de la réalisatrice française Catherine Corsini qui le présentait en mai dernier à Cannes dans la section Un certain regard.
"J’ai eu envie de confronter trois univers qui se tournent autour, qui se croisent et s’entrechoquent », explique la réalisatrice. "Celui d’un fils de femme de ménage en pleine ascension sociale, d’une étudiante en médecine avec des états d’âme, complètement désemparée, prisonnière de sa bonne conscience et d’une jeune Moldave sans papier à qui on a tout pris et qui exprime son trop-plein de souffrance".
Trois mondes est traversé par les dilemmes moraux de vos personnages, mais surtout par celui qui ronge ce jeune commercial, meurtrier par accident que joue Raphaël Personnaz.
Effectivement, c’est mon héros, celui auquel on s’identifie, celui qui nous fait nous demander ce qu’on ferait confronté à la même situation, comment on vit avec cette culpabilité. Comment ça se passe, pourquoi on n’a pas le courage de s’arrêter après avoir renversé quelqu’un, comment on tente d'oublier. Ce sont des questions importantes dans notre société, qui nous interpellent, qui nous concernent tous. J’ai rencontré un commissaire de police qui lui-même m’a dit qu’il ne savait pas d quelle manière il se comporterait dans une telle circonstance.
Les acteurs principaux sont tous jeunes
Je n’ai en effet voulu que des trentenaires, pour me réveiller, me booster, me rajeunir. Par ailleurs cela correspondait bien au film. Je crois au déterminisme social et je trouve que non seulement ils se ressemblent, mais chacun pourrait être à la place de l’autre
Film à l'affiche dans les salles romandes dés mercredi 5 novembre.