Ski: le mutant français et la locomotive suisse (09/12/2012)

Ski-alpin-Val-d-Isere-Geant-Pinturault-Tout-est-jouable_reference[1].jpgSamedi, lors du slalom spécial de Val d’Isère, les commentateurs d’Eurosport étaient saisis de folie furieuse. C’était même à craindre pour leur santé tant ils hurlaient à se péter les cordes vocales. La cause de ces débordements sonores tonitruants? Ils venaient d’assister au spectacle hallucinant offert par un monstrueux tueur des neiges. Epouvantant ses petits camarades de jeu en revenant de nulle part, pour rafler la victoire grâce à une deuxième manche de "mutant" ainsi que l’ont inlassablement répété les spécialistes de la chaîne, ivres de bonheur.

Ce yéti qui met ses compatriotes en transes, c’est Alexis Pinturault, le nouveau héros de la latte hexagonale qui déplace des montagnes au point de donner l'impression qu'il skie sur une autre piste! Quasiment sans entraînement de surcroît. Veni vidi vici, les doigts dans le nez. Du jamais vu.

Et l'extraterrestre de poursuivre son extraordinaire mutagénèse lors du premier tracé du géant de dimanche, provoquant de nouveaux transports exaltés de la part de la pléthore de journalistes et de consultants présents dans la station française pour témoigner de ce fabueux l'exploit. 

Certains que personne ne parviendrait à rivaliser, ils devaient pourtant rabattre un chouïa leur caquet, l’Autrichien Marcel Hirscher venant coiffer le martien au poteau. Mais de quelques misérables centièmes seulement. De quoi continuer à redouter le pire. Me préparant à une éventuelle énième explosion de glapissements assourdissants lors du second parcours, j’avais prévu des boules quiès.

Bien m'en a pris. Se remettant à survoler outrageusement son sujet, Alexis reprovoquait un indescriptible délire. Mais soudain, funérailles! Le malheureux se mélangeait les pinceaux à trois portes de l’arrivée, pour terminer dans les profondeurs du classement. Je ne vous raconte pas l’intense frustration de la smala tricolore face à cet affreux coup du sort.

Pour ne rien vous cacher on aurait dit un Suisse. Presque une insulte je l’admets, les pauvres Helvètes devant se contenter de la locomotive Didier Défago. A vapeur la locomotive, inutile de préciser. Mais ce n’est pas grave, on l’attend  sur les grosses courses, a déclaré l’inénarrable Fabrice Jaton pour expliquer les gros ratés du véhicule ahanant péniblement sur les pistes.

En plus il y aura Didier Cuche pour booster les troupes. A entendre pourtant le Morginois ironiser sur le fait qu’avec lui ils allaient tout gagner, sûr qu’il n’a pas du tout envie d’avoir la flèche des Bugnenets dans les spatules. Et il n’a pas l’air d’être le seul...

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