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Grand écran: entre fantasmes et découverte de l'homosexualité. "Sex" remet en cause l'identité masculine

A travers trois films, Sex (rebaptisé Désir en français), Dreams et Love, le réalisateur norvégien Dag Johan Haugerud explore la capitale de son pays et les moeurs de ses habitants. Fonctionnant indépendamment les uns des autres tout en se complétant mais pas forcément, ils prennent la forme d’une comédie humaine très réussie. Le cinéaste nous plonge dans la vie sentimentale et sexuelle de ses différents protagonistes, évoquant de nouvelles manières d'imaginer ou d’assouvir ses désirs.
 
Tout en parcourant la ville  qu’on observe des toits pour prendre de la hauteur, des fenêtres d’appartements, à vélo ou à pied, l’auteur bâtit sa trilogie Oslo Stories autour de questions de genre, de remises en cause qui taraudent ses protagonistes. Dans Sex deux ramoneurs vivent des expériences troublantes, perturbant des schémasbien  établis. Dans Dreams (Ours d’or au dernier Festival de Berlin), une adolescente de 17 ans, tombe follement amoureuse de sa professeure de français trentenaire. Enfin dans Love, une médecin urologue hétéro et son collègue infirmier gay, célibataires endurcis, imaginent la possibilité du couple en papotant sur un ferry..
 
De petites vies à portée universelle
 
Des histoires a priori banales. Mais L’idée est justement d’analyser la banalité et de livrer une œuvre à portée universelle à partir de petites vies, paradoxalement si singulières. Ainsi que les façons d’un ramoneur, d’une ado ou d’un soignant, de trouver leur place dans le monde et la société. Et le réalisateur de nous assurer que cette recherche mérite qu’on en témoigne, à travers des formes différentes.  Qu’il s’agisse de monologue, de voix off ou de longues conversations. Parfois trop longues, il est vrai. Une réserve mineure au demeurant, les bavardages se révélant le plus souvent fascinants, et d’une rare ouverture d’esprit,.

Premier volet à sortir en Suisse romande, Sex. Deux ramoneurs amis se confient entre fantasmes, adultère, découverte de l’homosexualité et remise en question de l’identité masculine. Père de famille hétéro, marié depuis longtemps, l’un d’eux avoue avoir eu la veille une aventure totalement inattendue avec un client, après avoir nettoyé sa cheminée. Il l’a trouvée plutôt sympathique et enrichissante. 

Mais si l’acte le hante, il assure ne pas vouloir recommencer. Il ne le considère pas comme le signe d’une homosexualité latente, ni comme une infidélité. Pour lui, tromper c’est cacher son écart. Il raconte donc la chose à sa femme qui, en revanche, la prend très mal (elle est même dévastée), puis à son ami. Egalement marié, il vient lui aussi de faire une révélation étonnante, sinon extravagante. Toutes les nuits, il rêve qu’il est une femme, draguée par David Bowie...On peut évidemment faire une lecture métaphorique de ce film où, sur fond de désir inconscient, Dan Johan Hangerud s’amuse à déconstruire les codes de la virilité. L’auteur se livre à un traitement subtil, délicat et sensible des rapports humains modernes. Il ne craint pas les discussions crues sur la sexualité, l’amour et ses conventions, mais évite tout voyeurisme ou démonstration vulgaire. Une touche norvégienne teintée d’humour, réaliste, émouvante, originale.
 
"Sex" à l’affiche dans les salles de Suisse romande, dès mercredi 30 juillet. 
 

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