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le blog d'Edmée - Page 506

  • Cinéma: "Flight", "Les Misérables", "Héritage"

    film-flight-570[1].jpgAprès trois longs métrages d’animation qui lui ont pris une douzaine d’années, Robert Zemeckis, notamment oscarisé pour Forrest Gump en 1995, opère un grand retour aux prises de vue réelles avec des acteurs en chair et en os. Fasciné par le gros potentiel dramatique du scénario de John Gatins, tiré d’un accident survenu en Alaska en 2001, il raconte dans Flight l’histoire de Whip Whitaker. Pilote de ligne hors pair, il réussit  miraculeusement à poser son avion  dans  un champ après un accident en plein ciel.

    Seuls six morts sont à déplorer sur un total de 102 personnes à bord. Un exploit qui fait  naturellement de Whip un héros traqué par les médias. Mais l’enquête qui suit le crash provoque  de nombreuses interrogations sur ce qui s’est réellement passé à bord du vol  227. Soupçonné d’alcoolisme, Whip se voit soudain mis au ban de la société. En dépit de ses affirmations, relayées par l’Administration fédérale de l’aviation américaine, selon lesquelles personne d’autre que lui n’aurait pu faire atterrir l'appareil. 

    Portant sur ses épaules l’opus, à la fois film catastrophe, de procès et drame intimiste, Denzel Washington se glisse avec talent dans la peau de ce pilote écorché vif, héros et loser, dépendant à l’alcool et à la coke, naviguant entre orgueil, démesure et autodestruction. L’avocat de Philadelphia est évidemment nommé à l’Oscar du meilleur acteur qu’il avait d’ailleurs déjà obtenu en 2002, pour son rôle dans Training Day.

     De son côté l’efficace Robert Zemeckis propose quelques magistrales scènes d’action,  dont l’incroyable retournement de l’appareil sur le dos avant l’impressionnant écrasement au sol.  Dommage pourtant que l’œuvre ne tienne pas toutes ses promesses dans une deuxième partie. Centrée sur le portrait psychologique du personnage et sa rencontre avec une junkie, elle nous emmène vers un inévitable dénouement  moralisateur.   

    Tom Hooper revisite Les Misérables 

    20364091.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgS’inspirant de la comédie musicale Les Misérables, à ce jour celle qui a enregistré le plus grand nombre de spectateurs dans le monde, Tom Hooper livre une énième version cinématographique du chef d’œuvre de Victor Hugo. Albert Capellani s’y était déjà attelé en 2912, suivi par Raymond Bernard, auteur d’une trilogie en 1933. En 1957 c’est Jean-Paul Le Chanois qui s’y colle (Jean Gabin jouant Jean Valjean), puis Robert Hossein en 1982. Claude Lelouch s’attaque au mythe en 1995 et Bille August trois ans plus tard. 

    Au tour de Tom Hooper ( l’excellent auteur de Le discours d’un roi) de se laisser happer par la poignante histoire du célèbre écrivain français. Ne lésinant pas sur le casting, il s’est offert  Hugh Jackman, Russel Crowe, Anne Hathaway, Amanda Seyfried ou encore Helena Bonham Carter, qui ont en plus interprété les chansons en direct sur le tournage. Une performance  vocale (si l’on excepte celle de Russel Crowe) qui, ajoutée au côté spectaculaire de l’œuvre lui vaut d’être nommée dans huit catégories aux Oscars, dont celle du meilleur film, après avoir décroché le Golden Globe de la comédie musicale.  

    Logique, on adore ça dans la Mecque de la pellicule. Voilà qui ne nous laisse pas moins songeur lorsqu’on découvre les tribulations hollywoodiennes du héros hugolien, forçat évadé devenu maire d’une petite ville, sauveur de la pauvre Fantine, père adoptif de sa fille Cosette et poursuivi par l’implacable Javert. Le tout sur fond d’insurrection républicaine de juin 1832. Bref on est loin de l’ampleur épique et du réalisme subtil du roman.  

    Du coup, on peine à se passionner pour le destin tragique des personnages au fil d’un interminable récit de 2h 30 qui s’embourbe à l’image d’un Jean Valjean enchaîné, rampant misérablement dans la fange. Autrement dit,  à quelques exceptions près, ce show se révèle kitsch, mièvre  et bondieusard.De quoi faire se retourner plus souvent qu’à son tour le grand Victor Hugo dans sa tombe.  Ou, comme on peut le lire chez un critique de Marianne : Si Jean Valjean avait su qu’il tomberait un jour entre les griffes de Tom Hooper, il serait sans doute resté au bagne… ». Dur, mais pas faux. 

    Héritage, portrait de famille

    HD-121206171813-1012_hd_Heritage[1].jpgScénariste, comédienne (La fiancée syrienne, Les citronniers, Munich), Hiam Abbass passe derrière la caméra pour un premier long-métrage où elle nous plonge au cœur d’une famille palestinenne de Galilée, à la frontière libanaise. Entre la célébration d’un mariage et la mort du patriarche, ses membres se rassemblent, alors que la guerre menace.   

    Dans ce film choral, Hiam Abbas mêle générations, modernité et tradition, petits secrets et grands tourments, sur fond d’histoire et de politique. Avec comme élément central  le choc des cultures. Il est symbolisé par la fille cadette Hajar ( magnifique Hafsia Herzi) que son père a envoyée faire des études à Haïfa.

    Décidée à conquérir sa liberté, amoureuse de son jeune professeur de dessin anglais (photo), elle n’a pas l’intention de se couler dans le moule en épousant son cousin Ali. Inutile de dire que ses velléités d’indépendance passent mal dans cette société patriarcale, mais n’en révèlent pas moins amours interdites, intrigues et compromissions au sein du microcosme.

    Une fresque familiale pleine de chaleur et d’énergie, mais dont la complexité foisonnante nuit à la maîtrise. Elle est en revanche servie par de très bons acteurs.

    Films à l’affiche dans les salles romandes depuis mercredi 13 février.

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  • Cinéma: "Hitchcock", "Main dans la main", "Amitiés sincères", "Arbitrage", "Gangster Squad"

    hitchcock-hopkins[1].jpgSi la quantité est au rendez-vous, la qualité laisse à désirer dans les sorties de la semaine qui font une large place à la comédie, en majorité française. Mais commençons par un ersatz de biographie du grand Hitchcock, son auteur Sacha Gervasi se penchant plus particulièrement sur la relation d’Alfred  avec sa femme Alma  Reville, la plus fidèle de ses collaboratrices et son principal soutien.

    En l’occurrence dans son projet, rejeté par son entourage,  d'évoquer un tueur en série. Mais au risque de tout perdre, le couple tient bon pour mener à terme le célébrissime et controversé Psychose. Anthony Hopkins, qui  donne la réplique à Helen Mirren, tente l’audacieux pari d’incarner l’ineffable Hitch. Mais le comédien en fait des tonnes dans sa volonté d’imitation assumée, mais si appliquée qu’elle vire à la caricature. 

    Les spécialistes du maître du suspense ont par ailleurs tendance à s’étrangler devant l’inutilité, voire la trivialité d’une histoire visant à réduire le mythe au commun des mortels. Mais tout n’est pas à jeter dans cette adaptation certes sans génie mais plutôt amusante du livre Alfred Hitchcock And The Making Of Psycho.

    Main dans la main pour un coup de foudre peu banal

    main-dans-la-main[1].jpgLorsque la directrice de l’école de danse  de l’Opéra Garnier Hélène Marchal et le miroitier de province Joachim Fox se rencontrent, c’est plus que le coup de foudre. Ils sont  carrément aimantés l’un par l’autre. Au point qu’ils ne peuvent plus se séparer, liés par une force qui les dépasse et les oblige à rester quasiment collés l’un à l’autre, sorte d’automates condamnés à faire les mêmes gestes au même moment.
     
    Une idée originale et pour le moins farfelue tout droit sortie de la tête de Valérie Donzelli. Cette fantaisie à la fois absurde et légères donne lieu à certaines scènes loufoques et parfois irrésistibles entre Valérie Lemercier et Joachim Elkaïm, chargés d’interpréter ce couple ultra fusionnel. 

    Du moins dans la première partie. Car la grande difficulté, dans ce genre de sujet, c’est de garder la cap et de tenir la distance.  Mais la réalisatrice, qui nous avait beaucoup séduit au long de La guerre est déclarée, son précédent opus, n’évite pas les dérapages, finissant par gâcher ses intentions de départ dans un fade épilogue new-yorkais.

    Amitiés sincères et gros mensonges  

    amities-sinceres[1].jpgTrois vieux potes, Gérard Lanvin, Jean-Hugues Anglade et Vladimir Yordanoff, se réunissant une fois par semaine pour une bouffe bien arrosée,voilà qui pouvait tourner à la  redoutable  beaufitude. Contre toute attente, ce n’est pas le cas d' Amitiés sincères, adaptation d’une pièce de théâtre à l’écran par ses auteurs Stéphan Archinard et François Prévost-Leygonie.

    Contrairement à ce que son titre suggère, l’intrigue est basée sur le mensonge. Réac et donneur de leçons n'ayant jamais tort, Lanvin ne se rend pas compte qu’on lui cache l’essentiel. Il ne sait pas que Yordanoff est gay et ignore surtout qu’Anglade se tape sa fille. Inutile de préciser que ce fort en gueule va tomber de haut lorsqu’il découvrira la chose.

    Une réflexion qui n’est pas à tomber par terre mais se révèle plutôt drôle et touchante sur l’amour, l’amitié, les relations père-fille. De leur côté, les comédiens bien dirigés assurent sans cabontiner,  Lanvin en tête.

    On n’en dira pas autant de Tu honoreras ta mère et ta mère, encore une comédie française où Brigitte Roüan fait du n’importe quoi n’importe comment  en Grèce, sur fond de théâtre antique. Dans cette laborieuse farce de patronage, son héroïne Jo réunit, autour du festival qu’elle organise chaque été, ses quatre garçons adultes, leurs compagnes et leur marmaille.

    Une bande qui nous vaut des chamailleries, des rires et des larmes tombant aussi à plat que les gags qui émaillent cette agaçante, hystérique et pathétique réunion de famille. Dont les membres squattent de surcroît, situation hautement probable, une belle villa sur les hauteurs de l’île. Sans parler des acteurs en roue libre, de Nicole Garcia  à Eric Caravaca en passant par Gaspard Ulliel. 

    Arbitrage pour Richard Gere

    arbitrage-gere-still-660[1].jpgSexa sexy, mari  d’une femme magnifique, père d’une fille brillante, Robert Miller, incarnation du rêve américain, règne sur la finance de Big Apple. Mais les apparences sont trompeuses. Manipulateur, jouant dangereusement avec l’argent de ses clients, ce rouage de la machine qui a conduit à la crise de 2008 est sur le point de s’effondrer.

    A deux doigts de parvenir à tout vendre pour éviter la découverte de fraudes massives, le magnat provoque un accident qui coûte la vie  à sa belle et jeune maîtresse française. Incapable de faire face, il s’enfuit lâchement. Dès lors, pas facile de s’en sortir sans franchir les limites…

    Tenant la forme, Richard Gere incarne aux côtés de Susan Sarandon et Laetitia Casta ce milliardaire douteux qui se croyait invulnérable, dans un thriller signé Nicolas Jarecki. Pas d’une originalité folle mais efficace et rondement mené. Un bémol sur la nature inutilement complexe des magouilles financières.    


    Gangster Squad veut sauver L.A. des mafieux

    Gangster-Squad1[1].jpgOn se demande quelle mouche a piqué Sean Penn pour aller se ridiculiser en parrain impitoyable de la mafia dans le Los Angeles de la fin des années quarante, avec sous sa coupe hommes politiques et policiers plus corrompus les uns que les autres. Bref tous ont le trouillomètre à zéro, à l’exception d’une petite brigade de durs à cuire, prêts à en découdre avec le redoutable Mickey Cohen et lui bousiller son empire.

    Un film noir a priori attirant dans un style rétro façon  Incorruptibles avec gangsters à la gâchette facile, ambiances enfumées de palaces et de casinos où ondulent de fatales créatures…

    Mais Ruben Fleischer joue les pâles copieurs, nous soûlant d’interminables fusillades tout en se complaisant dans un étalage de violence. Heureusement  qu’il y a le beau Ryan Rosling et la "glamoureuse" Emma Stone pour nous offrir de brefs instants de douceur et de grâce dans ce monde de brutes…

    Films à l’affiche dans les salles romandes mercredi 6 février.

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  • Coupe Davis: Wawrinka retombe sur le plancher des vaches!

    teaserbreit[1].jpgLa défaite étant prévue côté Suisses dès le nom de leur adversaire connu, je ne peux pas franchement prétendre, bien que nombre d’Helvètes se fussent mis à croire au miracle, être extraordinairement surprise par l’issue de la bataille à Palexpo. Cela également en dépit ou plutôt à cause des déclarations tonitruantes de Wawrinka, qui nous jouait sottement les matamores au micro de la RTS avant ces huitièmes de finale de la Coupe Davis.

    Tout aussi sottement encouragé dans ses certitudes d’ailleurs par les spécialistes de la raquette, nous expliquant qu’il était entré dans une autre dimension après son match, certes d’anthologie mais néanmoins perdu contre Djokovic il y a deux semaines à Melbourne.

    Mais hélas, ainsi que je vous le disais, le Vaudois n’a pas tardé à retomber lourdement sur le plancher des vaches après ses velléités extragalactiques en Australie. C’est une chose de se persuader de faire peur aux meilleurs, mais une autre de le prouver ensuite sur le terrain. Surtout en ne cessant de retomber de façon désespérément logique dans ses travers aux moments cruciaux.

    Outre que ce brave Stan nouvellement qualifié d’intersidéral a été le premier à perdre son service lors du double homérique, il y eut ces trois balles de break galvaudées à 7-7 dans la manche décisive, puis son très mauvais choix à 8-8 30/40 sur le service de Rosol, le moins bon des deux Tchèques.  

    Le quatrième match n’était donc plus qu’une formalité pour Berdych. D’autant que Wawrinka s’ingéniait à lui faciliter la tâche, en manquant notamment deux balles de break dans ses deux premiers jeux de relance, puis surtout dans le tie-break, où il menait pourtant confortablement face à un Tomas paraissant de surcroît à un cheveu de s’effondrer.

    Et tout ça après avoir passé quasiment douze heures sur le court, dont sept dans le fameux double de tous les records et du coup devenu légendaire. Maigre consolation, sinon mortifiante voire humiliante, que de contribuer à faire entrer la Suisse dans l’histoire en se montrant aussi inefficace…

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