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le blog d'Edmée - Page 505

  • Cinéma: "Pierre de patience", "Post Tenebras Lux", "Virgin Tales"

    723554_PIERRE_DE_PATIENCE_affiche_foto610x342[1].jpgDans la mythologie perse, une pierre de patience (syngué sabour) est une pierre magique que l’on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances ses douleurs, ses misères. Et la pierre écoute tout cela jusqu’au jour où elle éclate. C’est, au pied des montagnes de Kaboul, ce que devient pour sa jeune femme un héros de guerre dans le coma.

    Au milieu d’une guerre fratricide, avec les combattants à sa porte, la femme reste d’abord à son chevet, priant pour le ramener à la vie. Puis elle décide de fuir pour protéger ses deux fillettes et se réfugie dans une maison close tenue par sa tante. Mais elle revient auprès de son mari. Provoquant des soldats, elle se prostitue et se fait violer. Mais, contre toute attente, c’est là qu’elle prend conscience de son corps et se libère pour confier à ce vieil homme alors tyrannique, gisant mourant à présent près d’elle, ses désirs, ses frustrations, ses secrets les plus intimes et les plus inavouables.

    Le réalisateur Atiq Rahimi a adapté son propre roman, prix Goncourt en 2008. Il en fait un film émouvant, révélateur, emblématique. Se déroulant en majorité dans une chambre dénuée de tout décor, il est porté de bout en bout par Golshifteh Farahani (photo), magnifique interprète de cette femme  symbole, retrouvant à travers un long monologue, une parole bafouée et interdite.

    Post Tenebras Lux, obscur objet de cinéma

    images[1].jpgDans ce film au titre latin tiré du Livre de Job, la caméra du cinéaste mexicain Carlos Reygadas suit une famille de citadins qui s'est installée à la campagne, au sein d’une nature hostile et boueuse. Le début, très prometteur, montre une petite fille batifolant dans un pré au milieu de chevaux, de vaches et de dogues menaçants. L’orage gronde  tandis que le ciel zébré d’éclairs commence à s’assombrir---
     
    La nuit venue, surgit dans la maison un effrayant diable rouge translucide et fluorescent, à longue queue et en talons aiguilles qui se balade avec une boîte à outils en inspectant les lieux. C’est à partir de là que les choses se gâtent. Le spectateur perdu dans le labyrinthe installé par Carlos Reygadas, finit par se sentir complètement largué en se retrouvant par exemple dans un sauna échangiste parisien, face à des images crues, cruelles, de corps nus vieillissants.
     
    Autrement dit, un film impossible à résumer et difficile à saisir qui se révélait l’œuvre la plus hermétique et la plus huée de la compétition cannoise en mai dernier. Il avait néanmoins décroché le prix de la mise en scène, pour sa virtuosité formelle.

    Virgin Tales, l’utopie évangéliste

    rvirgin_tales[1].jpgLa chasteté comme riposte aux attitudes et pratiques actuelles. C’est la deuxième révolution sexuelle que proclament les chrétiens évangélistes aux Etats-Unis. Une jeune fille sur huit a ainsi juré de rester pure jusqu’au mariage, poussant le concept jusqu’à éviter d’échanger son premier baiser avant de rallier l’autel.
     
    Pendant deux ans la Suissesse Mirjam Von Arx s’est intéressée au quotidien des Wilson, un couple d’Américains parents de sept enfants, cinq filles et deux garçons, fondateurs du "bal des vierges" (purity ball), où les pères dansent avec leurs filles. Une famille où règne une harmonie parfaite, à peine troublée par l’attente du prince charmant par une jeune fille de 20 ans.

    Pour tromper son impatience et ses envies, elle donne des cours de bonnes manières inspirées d’un manuel d’un autre âge. Dans son documentaire, la réalisatrice montre ce monde à l’apparence immaculée, bourré de règles et de rites, générant un sentiment de malaise. Comme ces scènes où les enfants agenouillés reçoivent tour à tour la bénédiction du patriarche.
     
    On regrettera toutefois qu’elle se soit trop souvent contentée d’observer. D’où un manque de questionnement et de regard sur cette utopie évangéliste inquiétante, dans une église en pleine expansion.

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 20 février.

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  • Cinéma: Vive la France!, un délire télé pour un nouveau navet

    20111380[1].jpgL’enthousiasme des animateurs télé, dont notamment celui d’un Ruquier carrément scié et racontant dans "On n'est pas couché" à quel point il avait trouvé hyperdrôle le deuxième film de Michaël Youn, laisse à nouveau pantois.

    Sous Borat hexagonal, bien que son auteur se disant inspiré d’un fait divers arrivé en Italie se défende d’un quelconque emprunt à la pochade de Sacha Baron Cohen, Vive la France!, raconte l’aventure de deux bergers du Taboulistan s’improvisant terroristes. Leur mission: détruire la Tour Eiffel dans le but de faire connaître leur minuscule contrée lointaine. 

    Suite à une grève leur avion atterrit en Corse, d’où une traversée forcée du pays pour rallier Paris. Un périple ridiculement mouvementé, permettant aux deux pieds nickelés Muzafar et Feruz, alias Platini et Noah (vous saisissez la puissance comique j'espère), de découvrir que si la France est belle, elle est malheureusement peuplée de… Français.
     
    Méchant, cynique, politiquement incorrect ? Hélas non. Pathétique, Michaël Youn flanqué d’un José Garcia grotesque accumule,sans les maîtriser, les stéréotypes franchouillards genre irréductibles Gaulois beaufs, racistes et râleurs, les clichés et les gags foireux. Pour livrer une farce laborieuse, bâclée, grossière et indigeste que plombe encore une histoire d’amour entre le réalisateur acteur et sa compagne Isabelle Funaro.  

    To Die Hard: belle journée pour mourir…

    A-Good-Day-to-Die-Hard1[1].jpgL’autre gros navet de la semaine, c’est la cinquième resucée de Die Hard, où le sempiternel flic newyorkais McClane vole au secours de son fils Jack, arrêté à Moscou pour meurtre. Mais il ignore que ce dernier est en réalité un agent de la CIA chargé d’empêcher un vol d’armes atomiques. Et voici, en compagnie de son fiston, le fameux antihéros toujours au mauvais endroit au mauvais moment, embarqué cette fois dans une sale affaire nucléaire, avec la mafia russe aux fesses.

    Overdose de courses poursuites (avec destruction de 132 voitures pendant le tournage), surenchère pyrotechnique, déferlement de cascades et d’effets numériques pour une intrigue en forme de jeu vidéo où se multiplient les erreurs et les incohérences, c'est un véritable pensum. Si l’on ajoute un Bruce Willis en roue libre qui a l'air de s'ennuyer comme un rat mort, on se dit que cette Belle journée pour mourir est surtout un bon moment pour arrêter les frais…

    Films à l'affiche en Suisse romande dès mercredi 20 février.

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  • Federer parachève à Rotterdam la cacade helvétique de Schladming!

    topelement[1].jpgLoin de moi l’idée de chipoter sur les exploits des skieurs français aux championnats du monde de Schladming, vu qu’ils se royaument pour l’instant juste derrière les Etats-Unis et leur redoutable yéti Ted Ligety, avec quatre médailles dont deux en or.

    Ce qui est un poil agaçant toutefois c’est que chacune de leurs breloques, quel que soit son métal, vaut davantage que celles des représentants des autres nations. Par exemple l’extraordinaire, dans le cas de Tessa Worley qui a raflé l’or en géant, c’est qu’elle a en plus réussi la fabuleuse prouesse de gagner les deux manches.

    A en croire les rigolos d’Eurosport, il s’agit évidemment, cette blague, d’un fait extrêmement rare. Et je ne vous raconte pas les mérites absolument hors du commun de la surnaturelle Marion Rolland oscarisée en descente, de l'eceptionnel David Poisson bronzé dans la même discipline et du prodigieux Gauthier de Tessières, cousu d’argent en Super G.  

    Mais il est vrai qu'on aurait entendu pire de la part des comiques de la RTS si d’aventure les nôtres avaient fait pareil. Ce qui ne risquait pas de se produire, bien qu'à chaque début de course Sa Logorrhée Jaton rêve sottement d’un miracle et que l’inénarrable William Besse nous affirme dans son langage châtié qu’on n’est pas à l’abri d’une surprise…

    Bref. Nos tâcherons de la spatule ne suffisant pas à notre malheur, Federer s’est ingénié à parachever la cacade helvétique des neiges au tournoi de Rotterdam. Remarquez c’était couru, nonobstant les déclarations des spécialistes effarés, parlant d’une énorme surprise.

    C’est en effet tout le contraire. Notre gloire nationale, qui avait plus ou moins joué comme un pied dans ses deux matchs précédents en ne cessant de galvauder ses premières balles, s’est logiquement  fait sortir en quarts en deux misérables sets par Benneteau. Sa véritable bête noire sur le circuit en dépit de son modeste 39e rang, n’en déplaise aux prétendus connaisseurs du tamis.

    Le gênant, dans l'histoire, c’est qu’il ne s’agit pas d’un jeune loup aux dents longues, mais d’un contemporain pépère! Toujours est-il qu'en le voyant cavalièrement balader le maestro complètement impuissant dans tous les coins du court, je me demande pourquoi ce brave Julien est si mal classé.

    En tout cas une chose est certaine, Sa Grâce helvétique aurait des leçons à prendre chez Serena Williams qui, après avoir également perdu la première manche, les a elle vigoureusement retroussées pour enlever magistralement les deux suivantes et remonter sur le trône. Redevenant ainsi numéro un mondiale et accessoirement la plus âgée de l’histoire avec ses 31 ans et quatre mois. Pas de doute, ça, c’est une championne!

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