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le blog d'Edmée - Page 503

  • Cinéma: "Paradis: Amour", ou le piège humiliant du tourisme sexuel

    image[1].jpgLe provoquant cinéaste autrichien Ulrich Seidl ne s’embarrasse pas de circonvolutions politiquement correctes pour souligner le triste état de nos sociétés. Adepte de la radicalité, il s’attaque frontalement aux sujets les plus scabreux.

    Sélectionné à Cannes pour Dog Days en 2002, Import/Export en 2007, l’auteur se retrouvait en compétition en 2012 sur la Croisette avec Amour,  premier volet d’une trilogie intitulée Paradis, où des Autrichiennes vieillissantes tentent d’oublier leurs rides et leurs bourrelets dans les bras musclés d’éphèbes kényans. Sans scrupule, avides de "renifler la peau d’un nègre et admirant leurs belles dents", ce sont ces sugar mamas qui entretiennent des beachboys pour leur plaisir. Ulrich Seidl suit plus particulièrement Teresa (photo), une quinqua dodue aux chairs tombantes, obsédée par la propreté.

    L'exotisme ravageur du lieu la poussant à imaginer un prince charmant jeune et costaud, elle se laisse prendre au piège du tourisme sexuel. Plus naïve qu’une adolescente amoureuse, elle croit aux déclarations enflammées de Gabriel beau comme un Dieu, qui n’en veut évidemment qu’à son argent, comme tous ses congénères. Avant de partir à l’assaut d’une nouvelle proie facile.

    En quête d’esclave rompu aux jeux érotiques, l’exploiteuse devient l’exploitée. Le paradis se mue en enfer et l’illusion de bonheur des premiers jours se transforme en une rage et une souffrance à la hauteur de l’humiliation subie.

    Entre documentaire et fiction, Ulrich Seidel ne recule devant rien, traitant sans concession de la misère sexuelle et affective. Dans une mise en scène froide excluant toute émotion, il balaye les tabous, qu’il s’agisse de la libido marchande du Noir pauvre et lubrique, ou celle de la Blanche sur le retour dont il met impitoyablement le corps lourd à nu.

    A l'image de celui de la comédienne Margarethe Tiesel, qui se livre elle aussi sans limite et avec un naturel confondant, à la caméra crue et dérangeante du réalisateur. A noter que les protagonistes masculins sont de vrais beachboys. A commencer par Gabriel, le bourreau des cœurs du coin qui se vante, paraît-il, d’avoir tombé bien des sugar mamas.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 26 juin.

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  • Cinéma: le retour réussi de "Moi, moche et méchant"

    moi-moche-et-mechant-de-chris-renaud-et-pierre-coffin-5960463yvgnz[1].jpgEx-super-méchant repenti mais toujours aussi moche et désormais père de trois fillettes adorables, Gru a délaissé son laboratoire pour se recycler dans une usine à confiture. Un job qui l’emballe moyennement, jusqu’au jour où il est recruté par la rousse et sexy espionne Lucy. Et se lance dans une nouvelle folle aventure  en l'aidant à traquer le Mal sous forme d'un mystérieux voleur d’un dangereux sérum permettant de redoutables mutations chez les êtres vivants.
     
    Soignant particulièrementle graphisme, Chris Renaud et Pierre Coffin nous embarquent dans une course-poursuite haletante à la James Bond où ils multiplient gags et catastrophes sur fond d’humour burlesque et de trouvailles visuelles décoiffantes.
     
    Aux côtés de Gru et de sa nouvelle équipière, on retrouve les fameux Minions. Irrésistibles et imprévisibles mini-créatures jaunes en salopette et au langage clownesque, ce sontles véritables héros de ce second volet très réussi. En 3D dont on se passerait toutefois, comme d’habitude. 
     
     
    La marque des anges avec le tandem poussif Depardieu-JoeyStarr
     
    356261-la-marques-des-anges-avec-joey-starr-et-620x0-2[1].jpgCommissaire à la retraite, Lionel Kasdan reprend du service après l’assassinat du chef de chœur de sa paroisse.  De son côté Frank Salek, un agent d’Interpol au comportement excessif et brutal est sur la piste d’un trafic d’enfants dont il aurait été lui-même victime. Se rencontrant par hasard sur une scène de crime commune aux deux enquêtes, les deux hommes décident de faire équipe. Et plongent dans une affaire des plus sordides, remontant à la Seconde Guerre mondiale.
     
    Pour son premier long-métrage adapté de Miserere, le dernier roman de Jean-Christophe Grangé, Sylvain White a réuni deux grandes gueules du cinéma français. Gérard Depardieu renfile son inévitable costume de vieux flic écorché vif, tandis que JoeyStarr joue sans surprise l’irascible au grand cœur. Du coup le tandem censé se révéler explosif pédale laborieusement entre bagarres et traques urbaines, dans une intrigue calamiteuse à connotation fasciste et aux dialogues bâclés.

    Films à l'affiche dansles salles de Suisse romande dès mercredi 26 juin.

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  • Cinéma: "Man Of Steel", un Superman pas super

    Superman-new-1[1].jpgDire que Man Of Steel cartonne aux Etats-Unis est un euphémisme. Dès sa sortie il a survolé le box-office américain avec un démarrage record. Un engouement qui laisse perplexe en regard de ce qui se déroule à l’écran. En sera-t-il de même ici? La réponse ne saurait tarder.

    L’histoire reprend en gros celles des versions de 1978 et 1980: Jor-El comprenant que sa planète Krypton est au bord de la destruction totale envoie, sous les yeux de sa mère éplorée mais sachant qu’il n’y a pas d’autre solution, son bébé Kal-El sur Terre pour sauver sa race.

    Il est recueilli par des fermiers qui l’appellent Clark et lui apprennent à cacher ses immenses pouvoirs surnaturels pour ne pas épouvanter les Terriens. En grandissant Clark finit par découvrir ses origines mais, face au débarquement de trois survivants de Krypton aux desseins criminels, il décide de se dresser contre l’affreux général Zod et ses acolytes… pour devenir ainsi Superman. Dans un costume grisouille où le fameux slip rouge a mystérieusement disparu!

    Inutile de préciser que le réalisateur Jack Snyder a balancé l’artillerie lourde pour cette resucée en forme de jeu vidéo mahousse. Du coup on est enseveli sous une avalanche délirante, épuisante, assourdissante d’effets spéciaux et de scènes d’action tonitruantes, qui s’étalent sur près de 2h30.

    Tout cela en somme pour un scénario confusément tarabiscoté et une histoire d’amour sans intérêt entre Clark (Henry Cavill) et Loïs (Amy Adams). Sans oublier la référence christique au père qui a décidé de dépêcher son fils unique au secours de l’humanité menacée d’anéantissement. Pour résumer et au risque de déplaire aux fans, ce n’est pas super.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès le 19 juin.

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