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le blog d'Edmée - Page 499

  • Cinéma: "Enfance clandestine" dans l'Argentine du dictateur Videla

    enfanceclandestine.jpgNous sommes dans l’Argentine de 1979, en pleine dictature du général Videla. Juan, 12 ans, revient à Buenos Aires avec sa famille après des années d’exil. Au mépris du danger, ses parents  et Beto, son oncle préféré, militent dans les Montoneros, une organisation traquée par la junte militaire. Pour éviter d’être repérés, Ils vivent sous une fausse identité. A l'intention de ses copains d’école et surtout de la jolie Maria dont il est tombé amoureux, Juan s’appelle Ernesto. Il doit impérativement s’en souvenir, sous peine de condamner ses proches à une mort certaine.

    Passant avec succès pour la première fois derrière la caméra, le réalisateur Benjamin Avila suit pendant quelques semaines la double vie, pas simple à assumer, de ce gamin. Il est tantôt Juan dans sa maison, avec tous les dangers que représente le quotidien de rebelles vivant dans la clandestinité, en se dressant courageusement contre le pouvoir. Avec la crainte de voir débarquer une redoutable milice pour les arrêter, l’obligation de se cacher pour y échapper. Mais il est aussi tantôt Ernesto qui ne peut pas l’être vraiment, qui doit mentir à Maria pour ne pas trahir les siens.

    Inspiré par ce qu’il a lui-même vécu, le cinéaste ne livre pourtant pas une œuvre autobiographique. Il dit se servir de son expérience pour revisiter cette période tragique entre 1976 et 1983 à travers les yeux d’un enfant animé par des sentiments contradictoires. Des années noires marquées par une  peur qui n’empêchait pas de savourer les petits bonheurs de l’existence. 

    Benjamin Avila livre ainsi un long-métrage politiquement important, émouvant, empreint de pédagogie dans la mesure où Juan/Ernesto ne comprend pas toujours ce qui se passe et se fait expliquer les événements dont il est le témoin par ses parents. Le film est bien servi par l’interprétation des comédiens, à commencer par celle, remarquable, du jeune Teo Gutierrez Moreno (photo), qui porte le film sur ses épaules en étant pratiquement de toutes les scènes. 

    Nouveau film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 avril.

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  • Cinéma: "Effets secondaires", le thriller médical de Steven Soderbergh

    large_625398[1].jpgTandis qu’il ne cesse d'assurer qu’il va arrêter de tourner depuis août 2011, Steven Soderbergh continue au contraire à jouer les forçats de la caméra. Peu après avoir dévoilé la plastique d’enfer du sulfureux Channing Tatum dans Magic Mike, le réalisateur américain revient avec Effets secondaires, un drame médical à suspense.

    Psychiatre reconnu et ambitieux, Jonathan Banks prescrit un médicament au stade expérimental à Emily Taylor, une jeune femme souffrant de dépression et qui vient de faire une tentative de suicide. Elle est bientôt suspectée d’avoir assassiné son mari récemment sorti de prison, lors d’un accès de somnambulisme, apparemment dû à la prise de la nouvelle molécule psychotrope. 

    Du coup, les avocats de la jeune femme et son ex-thérapeuthe, le Dr Victoria Siebert, saisissent l'occasion pour plaider son incapacité mentale au moment des faits, ce qui vaut à Emily d’être lavée de l’inculpation d’homicide.

    Mais l’erreur médicale fait scandale, la presse s'en mêle et la réputation de Jonathan Banks en prend un sacré coup. Pire, il est poursuivi pour traitement dangereux. Voyant sa vie partir en morceaux, il est décidé à rebondir. Menant l’enquête, il découvre une série de mensonges et de coïncidences, autant d’indices et d’éléments troublants qui l’incitent à voir dans cette affaire un vilain complot pour le détruire.

    Soderbergh se délecte alors à multiplier les coups de théâtre dans une intrigue bien ficelée. Jouant sur les apparences, les faux semblants, la perversité des protagonistes, il mitonne un jeu de pistes plutôt malin, se plaisant à manipuler tout son monde, à commencer par le spectateur. 

    Divertissant, bien mis en scène, ce polar est également parfaitement interprété par Jude Law (photo), très crédible dans son rôle de shrink newyorkais aux côtés de Rooney Mara, Catherine Zeta-Jones et Channing Tatum. Dommage pourtant que l’auteur ait bâclé la fin et se soit contenté d’une mini-charge vite escamotée contre l’industrie pharmaceutique, qu’il semblait pourtant à l’origine vouloir vilipender.

    Nouveau film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 avril.

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  • Cinéma: "Dead Man Down" s'enlise entre action, suspense et mélo

    noomi rapace].jpgAprès avoir porté à l’écran la trilogie Millenium adaptée de la saga littéraire du même non, le Danois Niels Arden Oplev s’est lancé dans sa première expérience américaine avec Dead Man Down, une sombre histoire liant deux êtres  qui se rencontrent par hasard, animés d’un même désir bien qu’ils n’aient a priori pas grand-chose en commun.

    Le beau et taciturne Victor (Colin Farrell) sert de bras droit à Alphonse, redoutable caïd newyorkais dont les hommes se font descendre les uns après les autres par un mystérieux tueur. Alors qu’il mène l'enquête, Victor fait la connaissance de sa voisine Béatrice (Noomi Rapace, l’égérie nordique du réalisateur), défigurée (il faut le dire vite tant le maquilleur a fait œuvre artistique) lors d’un accident de voiture. Elle vit avec sa fofolle de mère (Isabelle Huppert), sensible au charme du ténébreux malfrat. 

    D'abord réticente, Béatrice accepte de sortir avec lui, mais il se rend compte vite compte que ce n’est pas pour son physique avantageux. La jeune femme veut se venger du chauffard qui lui a "bousillé" le visage et lui demande de le tuer. De son côté, Victor a ses propres comptes à régler. En d’autres termes, ça va chauffer.

    Et pourquoi pas ? Au départ on a une bonne idée de polar, un casting pluricuturel intéressant au service d’une intrigue qui se déroule dans un New York inhabituel et trouble, avec quelques scènes jouées en en français, en espagnol, ou en albanais. Plutôt original.

    Malheureusement les choses ne tardent pas à se gâter, pour s’enliser dans l’invraisemblance et l’improbable entre action, suspense et mélo, laborieux mélange de genres mal maîtrisé par l’auteur. Sans oublier l’inévitable démonstration de violence gratuite, avec d’assourdissantes explosions, de fatigantes et répétitives fusillades avec plein de durs à cuire découpés à la mitraillette. Le tout culminant dans un carnage final grand-guignolesque.

    Nouveau film à l’affiche dans les salles romandes.

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