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le blog d'Edmée - Page 497

  • Cinéma: "Diaz, un crime d'Etat", un film coup de poing qui vous met au tapis

    diaz_police[1].jpgAlors que le sommet du G8 vient de s’achever en Irlande du Nord, sort sur les écrans Diaz, un crime d’Etat. Signé de l’Italien Daniele Vicari, il revient sur la tragique réunion du groupe des huit plus grandes puissances mondiales à Gênes en 2001.

    Tout avait commencé par des danses et des chansons, avant de basculer dans une inouïe explosion de violence policière. Causant notamment la mort d’un jeune manifestant de 22 ans et en blessant très grièvement des dizaines d’autres. 

    Pendant la dernière journée du sommet, un peu avant minuit, plus de 300 policiers prennent d’assaut l’école de Diaz utilisée comme lieu d’hébergement, base logistique et centre des médias alternatifs. Ils sont à la recherche de militants du Black Bloc. Dans l’établissement se trouvent quelque quatre-vingt dix activistes, étudiants européens pour la plupart, ainsi que des journalistes étrangers.

    Acculés, n'offrant aucune résistance, ils lèvent les bras en signe de reddition. Les flics n’en ont cure, frappant aveuglément les hommes, les femmes, les vieux, les jeunes. Des scènes très dures, très longues, difficiles à regarder tant le réalisateur s’attarde sur la brutalité des coups, sur les corps meurtris, ensanglantés, les gémissements de douleur.

    Tout comme sur celles de la caserne de Bolzaneto transformée en local de garde à vue, où les victimes interpelées passeront trois jours à subir d’autres violences, des traitements dégradants et des humiliations à connotation sexuelle. Un déferlement sauvage qui vous met au tapis.

    Tentant de comprendre ce qui a pu conduire à cette effrayante escalade, Daniele Vicari a rencontré les protagonistes de l’époque, activistes et policiers, étudié des heures et des heures d’archives audiovisuelles. Il se livre à une reconstitution rigoureuse, sobre et clinique des faits, donnant à Diaz une indéniable valeur documentaire. Servi par de bons acteurs, son film sous tension dramatique extrême rappelle, par son ambiance lourde, les heures sombres de la dictature et de la torture au Chili et en Argentine.

    On pourrait reprocher au cinéaste, dans ce film choc où il multiplie les points de vue en suivant différents personnages, d’avoir choisi uniquement ceux des activistes. Faisant ainsi preuve d’un certain manichéisme. Mais la justice a tranché en sa faveur en condamnant, plusieurs anées après, 74 policiers pour cette monstrueuse bavure, sans précédent en Italie.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 juin.

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  • Federer face à l'impossible exploit: ajouter un chapitre à sa légende!

    174450824_zoom945[1].jpgAprès l’humiliation subie contre Jo-Wilfried Tsonga à Roland Garros, je me demandais comment Federer allait se comporter à Wimbledon. Eh bien je ne peux pas prétendre avoir une réponse des plus nettes suite au tournoi de Halle. Malgré sa victoire sur Youzhny et bien que les spécialistes affirment qu’il a parfaitement entamé sa saison sur gazon en glanant son premier titre de l’année.   

    Je trouve par exemple qu'il a commencé mollement, en faisant plein de fautes. Vous me rétorquerez que j'exagère, dans la mesure où il a offert gracieusement deux roues de vélos à son adversaire en quarts.

    La performance a en effet soulevé l’enthousiasme et l'admiration des aficionados. Mais franchement, qu’attendre de moins d’une légende contre le 146 mondial sur herbe! Sa surface favorite de surcroît. Dans le fond, c'était juste un petit exploit pour le fun, fort peu révélateur.

    Preuve en furent ses deux succès laborieusement acquis en demi et en finale. A commencer par celui contre un Tommy Haas sans doute un peu fatigué par ses prouesses à Roland Garros et qui a surtout dû se coltiner des adversairees autrement coriaces que ceux de Federer. Dont un Monfils champagne mais, heureusement pour l’Allemand, toujours aussi clown et peu concentré son job.
     
    Quant à la réussite de Rodgeur contre le Moscovite, qu’elle fut crispante et longue à venir. Alors que pour tout le monde, le match était dans la poche du Bâlois avant qu’il n’ait commencé, sous prétexte qu’il avait battu Youzhny quatorze fois. Et pourtant, la messe a failli être dite au premier jeu du premier set, lorsque le roi du tamis s’est montré incapable de convertir quatre balles de break.

    Continuant d’ailleurs à manifester de la fébrilité au long de la manche, il en paumait une cinquième et achevait de se rater dans le jeu décisif. Alors d’accord, ce n’était pas exactement le Russe dont on avait l’habitude. Se montrant plus conquérant et agressif, il s’était d'ailleurs payé le luxe de balayer son adversaire précédent en deux mini-sets balancés en à peine une heure.

    Ce n’était pourtant que Gasquet, d’ordinaire déjà pas un super foudre de guerre, comme il l’a prouvé sur l’ocre parisien en s’inclinant devant Stanislas Wawrinka. Bien que les commentateurs français, concevant quelque humeur de ce cuisant échec pour l’un de leurs Tricolores préférés, évoquaient un "tout petit Richard".

    Peut-être. Il n'empêche que notre gloire nationale aura d'autres gros matous à fouetter que Youzhny sur les terres de Sa Majesté britannique. D’où mon trouble profond. En d’autres termes je continue, en dépit de mes espoirs fous, à ne pas vraiment voir le king ajouter un chapitre à sa légende en remportant un dix-huitième Grand Chelem…

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  • Cinéma: Brian De Palma déçoit avec "Passion"

    images[5].jpgEn soi, le remake n’est pas la meilleure des idées cinématographiques. D’autant moins quand l’original ne soulève pas l’enthousiasme. Toujours est-il que Brian de Palma a cru bon de s’inspirer de Crime d’amour, le dernier film d’Alain Corneau pour réaliser Passion.

    Travaillant dans une multinationale, la brune Isabelle apparemment sage et sans éclat, est fascinée par sa supérieure, la glamourissime et blondissime Christine. Celle-ci profite de son pouvoir pour entraîner son employée, entre domination et servitude, dans un jeu de séduction et de manipulation.

    Résultat, un thriller psychologique mâtiné de fantastique qui se veut sulfureux, sur fond de romance lesbienne où Rachel McAdams et Noomi Rapace (photo) s’entredéchirent dans l’univers impitoyable de la finance. Possession, ambition, angoisse, en principe tous les ingrédients du genre étaient là sont là pour scotcher le spectateur à son fauteuil.

    Hélas, peu inspiré, l’ héritier hitchcockien revendiqué se contente d’un polar à l’ancienne, sorte de retour aux sources décevant où tout sonne faux, à commencer par l’affrontement pervers entre les deux femmes et la sensualité prétendument débordante qui s’en dégage.

    Multipliant les rebondissements, abusant de ses penchants pour les doubles et le voyeurisme, Brian de Palma propose une intrigue inutilement tarabiscotée, aux frontières du rêve et de la réalité. Avec une mise en scène qui agace par un excès de sophistication, de maniérisme, ainsi qu’un recours sans intérêt au gadget du split-screen. Du coup il perd de vue cette passion meurtrière, censée être le moteur de l’histoire… Dommage

    Araf, quelque part où l'espoir l'emporte 

    araf[1].jpgEn turc, Araf signifie purgatoire ou limbes. Une sorte d’entre eux, d’attente, d'univers parallèle, que symbolise cette station-service sur l’autoroute où travaillent deux jeunes gens à peine sortis de l’adolescence: Zehra magnifiquement interprétée par la ravissante Neslihan Atagul (photo) et Olgun.

    Joyeux, rêvant de devenir riche, Olgun est amoureux de Zehra. Mais tout en redoutant de la quitter, celle-ci imagine une autre vie avec Mahul, un chauffeur routier habitué à s’arrêter pour manger un morceau à la cafeteria. Il est plus âgé, grisonnant, peu bavard, constamment agrippé à son chapelet. Mais contrairement à Olgun qu’elle considère comme un compagnon de jeu, Mahul est l’homme qui pourrait l’emmener ailleurs, loin de cette bourgade désolée où sévit le sombre hiver anatolien...

    Film d’atmosphère parfois sublimé par de belles scènes d'amour pudiques et quelques plans superbes, Araf évoque un quotidien rude où l’espoir l’emporte sur le froid et la tristesse. Il est signé de la réalisatrice turque Yesim Usaotoglu, qui avait remporté un joli succès à la dernière Mostra de Venise.

    Nouveaux films à l'affiche dans les salles de Suisse romande.

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