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le blog d'Edmée - Page 495

  • Cinéma: "Jeune & jolie", Marine Vacth se prostitue chez Ozon

    young-beautiful[1].jpgA l’évidence, Fançois Ozon aime enchaîner les films. Sept mois après la sortie de Dans la maison, il était déjà en lice pour la Palme d’Or au dernier Festival de Cannes avec Jeune & jolie. Un film qui dévoile la beauté et la plastique de rêve de Marine Vacth (photo), passée de mannequin à actrice. Elle incarne Isabelle, une étudiante de 17 ans  qui se prostitue. Le tout sur fond d’internet et des facilités offertes par la toile pour débusquer le client.

    Loin pourtant de l’idée de François Ozon de faire œuvre documentaire, sociologique, psychologique  ou générationnelle en abordant les nouveaux moyens de communication particulièrement actifs dans l’éveil de la sexualité. S’il a mené son enquête, rencontré des policiers de la brigade des mineurs ou des psy spécialisés, c’est pour nourrir l’oeuvre en dominant la matière, de façon à mieux s’en éloigner par la suite.

    Brossant le portrait d'Isabelle dans une approche impressionniste à travers quatre saisons et quatre chansons de Françoise Hardy, qui n’aime pas son choix dixit le cinéaste, celui-ci tient d'abord à raconter l'histoire d’une jeune fille particulière qui se cherche. Elle ne se prostitue ni par plaisir (il suffit de voir le look de la plupart des objets de ses passes pour s’en convaincre), ni par nécessité dans la mesure où elle vient d’une famille bourgeoise et n’a pas besoin d’argent. Mais pour se trouver.

    Petite plongée dans l'univers des ados

    Ozon suit donc le parcours d’Isabelle, qui commence par se débarrasser de sa virginité pendant les vacances en couchant avec un jeune Allemand de passage qu’elle jette aussi sec. Puis il se lance dans la description répétitive et assez lassante des 5 à-7 quotidiens et crapuleux de la lycéenne qui fait la pute sans états d’âme, se tapant n’importe qui contre de l’argent, même si ce n’est pas son moteur. Jusqu’au drame qu’on vous laisse découvrir.

    Le sujet peut éventuellement étonner, mais il n’est en principe pas destiné à choquer, son auteur souhaitant avant tout se plonger dans l’univers des ados et leurs tourments, ce qu’il n’avait pas fait à partir de Sous le sable. C’est également dans le but de démythifier une adolescence idéalisée souvent montrée à son avis dans le cinéma français. "Je garde un souvenir plutôt douloureux de la mienne, raison pour laquelle j’ai eu envie d’en parler avec une certaine distance", remarquait-il lors de sa conférence de presse sur la Croisette.

    François Ozon a rencontré de nombreuses comédiennes avant de craquer pour Marine Vacth, déjà vue chez Klapisch et Arcady et aux côtés de Vincent Cassel pour un parfum d’Yves Saint-Laurent. Jeune et jolie elle porte…  Jeune & jolie sur ses épaules avec une conviction qui n’emporte pas toujours l’adhésion.

    Indifférent, introverti, mal à l’aise, secret dans son désir de se vendre, son personnage manque de chair et de sang. A l’image d’un opus certes bien mené, à la mise en scène élégante mais qui se contente trop de surfer sur l’activité se voulant scandaleuse et perverse de son héroïne pour titiller le spectateur.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 août.

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  • Cinéma: "Jobs" évoque un génie dans un biopic...sans génie

    ashton-kutcher-as-steve-jobs[1].jpgSteve Jobs disparu, on imaginait bien qu’un film sur sa vie ne tarderait pas à voir le jour. Le cinéma indépendant s'y est immédiatement attelé pour nous livrer la chose même pas deux ans après sa mort, survenue le 5 octobre 2011. Jobs est signé Joshua Michael Stern, qui s’est emparé du génie planétaire d’Apple pour nous livrer un biopic… sans génie hélas.

    Il a confié au "geek" Ashton Kutcher (photo), comme il le revendique, le soin de se glisser dans la peau du grand homme dont il s'applique, après avoir regardé des centaines d'heures de vidéos sur lui, à reproduire la démarche, la gestuelle et la diction. Le réalisateur en rajoute d'ailleurs lourdement, histoire de nous montrer à quel point son protagoniste s’en tire bien…  

    En fait, on se demande quelle est la réelle utilité de l’opus. Sinon de prendre de court Hollywood en se consacrant le premier au parcours et à l’ascension extraordinaires de cet innovateur hors du commun, qui a révolutionné notre manière de vivre et de percevoir le monde. Sony planche en effet également sur le sujet avec Steve Wozniak, l’autre père de la marque à la pomme. Ce qui l’a poussé à émettre des réserves sur Jobs, où son personnage est interprété par Josh Gad.

    C’est aussi le cas des critiques et du public aux Etats-Unis qui ont largement boudé le film à sa sortie. Joshua Michel Stern y retrace vingt ans de l’existence de Steve Jobs, de la création d’Apple dans un garage californien à son retour triomphant à la tête de l’entreprise qu’il avait créée avant d’en être écarté. Pour en faire un formidable succès.

    L'homme derrière l'icône

    Tout en glorifiant l’inventeur visionnaire, le cinéaste s’attache aussi à révéler l’homme derrière l’icône. Et en dresse un portrait peu flatteur, le dépeignant comme un personnage froid, dur avec ses collaborateurs, égocentrique, asocial. Fuyant également lâchement ses responsabilités si on se réfère à sa rupture avec sa petite amie enceinte et à son refus initial de reconnaître l’enfant.

    Très bien tout ça, sauf que les choses s’arrêtent au moment de la relance d’Apple, avec la sortie de l’iPod en 2001. Laissant le spectateur sur sa faim en ce qui concerne les dernières avancées technologiques de la compagnie et la maladie de son géniteur. Pour cela il faudra attendre la biographie de Sony, basée sur le bouquin à succès de Walter Isaacson et dont on doit le scénario à Aaron Sorkin.

    Ce dernier avait déjà écrit celui de The Social Network consacré à Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook et qui avait rapporté 200 millions de dollars. C’est dire si Jobs aura affaire à la plus rude des concurrences.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 21 août.

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  • Festival de Locarno: Le Léopard d'or à "Historia de la meva mort". Pauvre Casanova...

    1417253_pic_970x641[1].jpgSelon le directeur artistique Carlo Chatrian, l’urgent, pour la prochaine édition, c’est de changer les chaises de la Piazza Grande! A mon humble avis, il serait plus pressant de se préoccuper d’une meilleure qualité des films, notamment en compétition. Par exemple pour primer un Léopard d’or réellement digne du précieux métal.

    Ce n’est pas le cas du lauréat surprise 2013 Historia de la meva mort (Histoire de ma mort), une oeuvrette mineure qui illustre un concours bien loin de ses promesses… sur le papier. Son auteur, l’Espagnol Albert Serra (photo) nous conte les derniers jours de Casanova, dont est témoin son nouveau serviteur. 

    Finies la légèreté, les mondanités, l’ambiance libertine très 18e du château français qu’il vient de quitter pour passer ses ultimes moments dans la pauvreté de l’Europe septentrionale. Où il doit faire face au pouvoir de Dracula. Et nous voici partis pour un opus à l’ancienne interminable (2h30) aussi poseur et prétentieux que lourdement crépusculaire avec référence à ce qui se passe aujourd’hui sur le Vieux Continent.

    Une mention à "Tableau noir" d'Yves Yersin

    Reprenant ses esprits, le jury a décerné son prix spécial à E Agora? Lembra-me du Portugais Joaquim Pinto. Vivant depuis vingt ans avec le sida et l’hépatite C, il propose une réflexion sur la survie, l’amour et l’amitié. Par ailleurs, alors qu’il a attribué le prix du meilleur réalisateur au Sud-Coréen Hong Sangsoo pour U ri Sunhi, sauvant ainsi l’honneur de l’Asie, il a eu la bonne idée de se fendre de deux mentions spéciales.

    L’une va à Tableau noir d‘Yves Yersin, qui a ému aux larmes les festivaliers avec son documentaire touchant sur une école neuchâteloise condamnée à fermer, et où un instituteur pas comme les autres transforme l’enseignement en un jeu doublé d’une leçon de vie.

    short-larson-stanfield[1].jpgLa seconde mention récompense Short Term 12 de l’Américain Destin Cretton, où la jeune Grace,  s’occupant d’ados à problèmes, est rattrapée par sa propre enfance douloureuse. Sa protagoniste Brie Larson (photo) a par ailleurs été sacrée meilleure actrice. Côté masculin, le trophée a été remporté par le Mexicain Fernando Bacilio, qui porte sur ses épaules l’œuvre plutôt alambiquée des frères Daniel et Diego Vega.

    Du souci pour la Piazza Grande

    Que la compétition demeure le parent pauvre n’est pas un scoop. En revanche on se fait du souci pour la Piazza Grande qui passe pour l’une des armes maîtresses du festival. Sur les quatorze nouveautés proposées, on n’en retient véritablement que cinq, Gabrielle, Gloria, Mr Morgan’s Last Love, avec un très craquant Michael Caine, ainsi que les films des deux Romands, Lionel Baier avec Les Grandes Ondes (à l’Ouest) et Jean-Stéphane Bron, qui a fait le buzz avec L’expérience Blocher

    Pour le reste, si l’on excepte bien sûr Fitzcarraldo de Werner Herzog ou Rich And Famous de George Cukor, on s’est retrouvé avec une programmation presque aussi calamiteuse que l’an passé, entre quelques daubes américaines, une série B italienne ou encore une romance sirupeuse belgo-germanique.

    Glamour et rétrospective en guise de piment

    -a_star_is_born[1].jpgComme son prédécesseur Olivier Père, Carlo Chatrian a battu le rappel des stars et misé sur la rétrospective pour pimenter son édition. Bien lui en a pris, même si ce sont des arbres qui cachent la forêt. A l’image d’Otto Preminger l’an dernier, George Cukor, le maître de la comédie hollywoodienne, justifiait à lui seul le voyage au Tessin.

    Rappel pour ceux qui auraient manqué l’événement, trente-cinq films de l’intégrale sont programmés du 29 août au 31 octobre à  la Cinémathèque suisse à Lausanne. De leur côté, les Cinémas du Grütli en proposent une vingtaine à Genève du 21 août au 10 septembre. A vos agendas!

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