Cinéma: "Lore", Insaisissables", "Né quelque part" (31/07/2013)
A la fin de la guerre, en 1945, Lore et ses frères et sœurs livrés à eux-mêmes après l’arrestation de leurs parents nazis, traversent l’Allemagne vaincue et en déroute pour rejoindre leur grand-mère à Hambourg. En chemin ils rencontrent Thomas, jeune juif rescapé des camps. Pour survivre, Lore n’a d’autre choix que de lui faire confiance.
Avec ce film, la réalisatrice australienne Cate Shortland s’empare d’un thème fort pour livrer sa réflexion sur la culpabilité collective, la transmission du mal d'une génération à l'autre, l’éveil d’une conscience. Elle gâche pourtant un peu son sujet en y mêlant, d’une manière trop maladroite et mièvre au cours de cette errance initiatique, la naissance à la sexualité de Lore, son désir pour Thomas. Le garçon qui représente tout ce qu’on lui a toujours appris à haïr.
De même, on lui reprochera une démarche formelle trop esthétisante, souvent mal en rapport avec la violence, la désolation et le chaos ambiants. Rien à redire en revanche sur le jeu des jeunes acteurs. A commencer par l’héroïne, interprétée avec beaucoup de talent par Saskia Rosendahl (photo).
Insaisissables, un thriller efficace
De nos jours, les magiciens ou autres illusionnistes doivent se montrer de plus en plus sophistiqués et bluffants pour remplir les salles et éblouir le public. C’est le cas des "Quatre Cavaliers" qui donnent un spectacle décoiffant sur une scène américaine, notamment en braquant simultanément une banque en France. Ils ne se contentent d'ailleurs pas de piller les banques, mais distribuent l’argent en direct pendant leurs shows.
Promettant de faire preuve de davantage d'audace, ces Robins des Bois d’un nouveau genre ont du coup à leurs trousses le FBI et Interpol. Commence alors une course contre la montre, prétexte à une explication des tours spectaculaires et, hélas, à une surenchère de bagarres.
Pour le reste Louis Leterrier, habile technicien pétri de bonnes idées, propose avec Insaisissables un thriller sans grand génie dans sa facture, mais efficace, ludique et divertissant. Il est emmené par Jesse Eisenberg (photo), le comédien révélé par The Social Network, film à succès où il jouait ou plutôt devenait carrément Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook.
Né quelque part, une bonne surprise
Jeune Français de 26 ans, Farid doit se rendre en Algérie pour sauver de la démolition la maison de son père. Il découvre sa terre d’origine comme il ne l’imaginait pas, ainsi qu’une brochette de personnages drôles, chaleureux et touchants. Dont son cousin, une fripouille débrouillarde qui rêve d’émigrer en France.
Né quelque part, premier film de Mohamed Hamidi coproduit par Jamel Debbouze est, contre toute attente, une plutôt bonne surprise. Comédie sociale douce-amère, à la fois grave et légère sur fond de quête d'identité, elle évoque aussi de façon humoristique et critique les difficultés du pays.
En outre le réalisateur n’a pas choisi le comédien le plus moche pour le rôle principal. Belle gueule, convaincant, Tewfik Jallab (photo en compagnie de Jamel Debbouze) porte l'histoire, tout en séduisant par sa fraîcheur et son indéniable charisme. Il fait oublier la mise en scène convenue de l’opus qui n’évite pas toujours les clichés et a parfois tendance à abuser des bons sentiments.
Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 31 juillet.
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