Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

le blog d'Edmée - Page 504

  • Festival de Cannes: "La Grande Bellezza" aux accents felliniens

    grande-bellezza-3-1389030_0x410[1].jpgPour la cinquième fois en compétition à Cannes, Paolo Sorrentino, 43 ans, prix du jury avec Il Divo en 2008, présente La Grande Bellezza, un hommage à la Rome éternelle, où les touristes subjugués se pressent dans la chaleur et la splendeur de l’été.

    On y retrouve son acteur fétiche,Toni Servillo (à droite sur la photo), qui traverse tout le film dans le rôle de Jep Gambardella. Avec Michael Douglas, il est actuellement favori des critiques pour le prix d’interprétation.

    Ecrivain et journaliste à succès, dandy que l’on s’arrache dans les fêtes et les soirées, le nonchalant Jep se balade dans la ville, promenant un regard désenchanté, désabusé, cynique, mais terriblement lucide sur les aristocrates, parvenus, criminels, acteurs, prélats ou autres artistes. Un petit monde qui s’agite frönéltiquement et vainement dans les palais antiques, les villas luxueuses ou les terrasses dominant le Colisée. Tandis que Jep, auteur frustré d’un seul livre L’appareil humain même s’il lui a valu un prix, se demande s’il va se remettre à écrire, tout en s’accrochant aux souvenirs merveilleux d’un amour de jeunesse.

    On aime dans ce film typiquement italien sa beauté visuelle, sa mise en scène fluide, ses accents et ses côtés felliniens, ainsi que sa critique, de la religion à l’art moderne en passant par la politique, des travers d’une société décadente. On regrette en revanche son côté longuet et trop bavard. 

    Comme "Le passé" d’Asghar Farhadi, "La Grande Bellezza" est déjà à l’affiche dans les salles romandes.

    Lien permanent
  • Festival de Cannes: Michael Douglas et Matt Damon bluffants dans "Ma vie avec Liberace"

    Cannes-2013-Ma-Vie-avec-Liberace_article_landscape_pm_v8[1].jpgAprès un petit coup de mou côté superstars, Michael Douglas qui opère son grand retour en compagnie de Matt Damon dans Ma vie avec Liberace, a rallumé le feu chez les festivaliers avides de voir de près les héros de Steven Soderbergh, Palme d’Or en 1989 pour Sexe mensonges et vidéo.

    Les deux comédiens forment un couple homo bluffant dans cette histoire d'amour entre le célèbrissime et kitschissime pianiste des seventies et un adonis qui voulait devenir vétérinaire. Le réalisateur avait laissé entendre au monde que son dernier film serait l’ultime. Apparemment non, pourtant. «Je veux juste faire une pause d’un an voire un peu plus», a-t-il déclaré à la conférence de presse.

    Steven Soderbergh, dont l'opus jugé trop gay par tous les distributeurs est privé de sortie en salles aux Etats-Unis, s’est intéressé à la part intime de Liberace, caractère exubérant, inventeur du bling bling, précurseur baroque d’Elton John et de Madonna. Showman génial, cultivant l’excès et la démesure, incroyable virtuose jouant sur un piano à queue géant muni d’un candélabre, il affectionnait les tenues extravagantes, les perruques savamment brushinguées et le maquillage outrancier.

    Un jour de l’été 1977, Scott Thorson, jeune éphèbe blond pénètre dans sa loge et, malgré la différence d’âge, tous deux entament une liaison secrète de cinq ans. Liberace, mort du sida en 1987, cachait son homosexualité qui aurait nui à sa réputation de sex symbol.

    A la fois léger, profond et divertissant, le film vaut surtout pour la remarquable prestation des acteurs, transformés à grands coups de maquillage. A les entendre, ils ont passé davantage de temps à se faire plâtrer la figure qu’à jouer. Alors que Matt Damon avait en plus un appareil dentaire pour avoir l’air plus jeune, son partenaire était au début horrifié par le masque qu’il devait porter.

    Michael Douglas, l’air en grande forme après son combat contre le cancer se révèle parfait en Liberace, évitant avec sagesse de jouer les folles tordues. «C’est l’un des rôles le plus formidables de ma carrière. D’habitude je campe les méchants. Là, c’est la première fois que j’interprète un personnage connu. Pour moi, Liberace est un type bien, un homme généreux, accueillant ». Il y a du prix d’interprétation dans l’air pour le comédien qui remercie Soderbergh de l'avoir attendu pour lui confier le rôle .

    Matt Damon (Scott) à travers les yeux duquel tout est vu se montre à la hauteur de la passion qu’il inspire. Forcé de recourir à la chirurgie esthétique pour plaire à Liberace, il est méconnaissable avec son menton et ses pommettes façon Bogdanov. Interrogé sur l’effet des scènes physiques, comme embrasser Michael Douglas sur la bouche, il répond que c’est formidable! «Mais non, c’est très technique. Il est beaucoup plus difficile de savoir comment se comporter, ou simplement se mouvoir dans une pièce. Pour le reste nous sommes mariés depuis longtemps et nous avons appliqué l’expérience que nous avons avec nos femmes ». Histoire en somme de rappeler qu’ils sont tous les deux hétéros…

    Seule réalisatrice en lice, Valeria Bruni Tedeschi divise

    Deux mots sur la projection du film de Valeria Bruni Tedeschi, Un château en Italie, où elle partage l’affiche avec son compagnon Louis Garrel. Personnelle, fofolle, limite hsytérique, la seule réalisatrice en compétition nous raconte sa mère, son frère mourant, son désir d’enfant, sur fond de monde qui se termine et d’un amour qui commence. Certains crient au génie, d’autres se montrent beaucoup plus réservés.  Pour ne rien vous cacher, je suis plus anti que pro…

     

    Lien permanent
  • Festival de Cannes: les bons films dont "Le passé" font oublier la pluie

    Le-Passe-aka-The-Past-fil-010[1].jpgInvitée quasi permanente sur la Croisette, la pluie fait le bonheur des vendeurs de parapluie agglutinés aux abord du Palais et le malheur des festivaliers au bord de la crise de nerfs. Car c’est une chose de battre la semelle par beau temps et une autre que de poireauter des plombes sous des trombes d’eau.

    Heureusement, il y a de quoi se remonter le moral dans les salles obscures, où les bons films se succèdent en compétition ou hors concours depuis le début du grand rendez-vous cannois. A commencer par Le passé de l’Iranien Asghar Farhadi, Ours d’Or à Berlin en 2011 avec Une séparation acclamé partout depuis. Le passé ne devrait pas échapper à l’engouement général.

    Il raconte l’histoire d’Ahmad, débarqué de Téhéran à Paris quatre ans après s’être séparé de sa femme française Marie et venu la rejoindre pour officialiser le divorce. Il découvre la relation conflictuelle que Marie entretient avec sa fille Lucie et lève le voile sur un drôle de secret en tentant, souvent maladroitement, d’améliorer la situation.

    Un excellent film, parfaitement mis en scène et formidablement interprété. Notamment par la ravissante et intelligente Bérénice Bejo (photo). Après avoir triomphé il y a deux ans aux côtés de Jean Dujardin dans The Artist, muet en noir et blanc césarisé et oscarisé de Michel Hazanavicius, elle nous bluffe complètement en se glissant dans la peau de Marie. 

    Genre marmite à vapeur, toujours dans l'action contrairement aux mâles un peu lâches et fuyants, elle se démène, prend les décisions, s’énerve, pose les questions qui fâchent, exige des réponses. Bérénice a aimé chez cette femme le fait qu’elle ne lui ressemble absolument pas. «Quel bonheur de pouvoir jouer un personnage aussi éloigné de soi. En tant qu’actrice, j’ai vécu des moments exceptionnels».
     
    Elle partage l’affiche avec le craquant Tahar Rahim, magnifique acteur dans l’inoubliable Audiard Un prophète qui ne démentira pas ses propos, bien au contraire. Toujours aussi bon et très demandé, il a également un des rôles principaux dans Grand Central signé Rebecca Zlotowski, en compagnie de Léa Seydoux, l’héroïne de la Suissesse Ursula Meier dans L’enfant d’en-haut. Sur fond de redoutables dangers nucléaires, le film raconte une grande histoire d’amour. Le film est en compétition dans la section Un certain regard.  

    En lice pour la Palme d’Or, on a également beaucoup aimé Tel père, tel fils, le long-métrage du Japonais Kore-Eda Hirokazu. A partir d’une idée d’enfants échangés à la naissance, le réalisateur analyse subtilement les réactions de deux familles. Plus particulièrement celle d’un architecte obsédé par la réussite professionnelle et dont les repères volent en éclats lorsque la maternité lui apprend que le garçon qu’il élève depuis six ans n’est pas le sien. Et que son fils biologique a grandi dans un milieu beaucoup plus modeste.

    Un opus plein de finesse, d’émotion, de tendresse et d’humour, qui sait ne pas tomber dans le pathos. Une vraie réussite qui tient évidemment aussi à la remarquable interprétation de tous les acteurs, dont les enfants.

    Le passé est à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 mai.

    Lien permanent