En attendant la partie j’ai brûlé un cierge, pendant je me tenais les pouces. Rien à faire hélas pour mon favori David Ferrer, qui a mesuré une fois de plus la différence galactique entre un moteur de mobylette et celui d’une moto GP.
Après avoir triomphalement vaincu Goliath les doigts dans le nez deux jours avant, le petit David a dû éprouver le douloureux sentiment de n’être finalement que... David en se voyant infliger semblable punition par l’extraterrestre intersidéral de la raquette. Lequel a inscrit du coup un record historique en devenant le seul joueur à avoir gagné le même tournoi huit fois. Décrochant dans la foulée son douzième Grand Chelem. Arriba Espana!
A considérer la cinglante déculotté infligée par le pitbull à son compatriote, qui lui-même n’avait pas égaré jusque là une seule manche depuis le début de Roland Garros, j'imagine ce qui serait arrivé par exemple à ce malheureux Jo-Wilfried Tsonga. Et je ne parle pas de Federer qui, en cas de présence à ce stade, aurait sans aucun doute subi la même humiliation qu’en 2008, où il n’avait réussi à marquer que quatre jeux à Nadfal, plus ogre de l'ocre que jamais.
Notre Guillaume Tell peut néanmoins le remercier. Si le taureau de Manacor avait par inadvertance laissé Ferrer enlever le morceau, ce dernier eût tout simplement bouté la légende hors du troisième rang mondial. Eh oui, ôte-toi de là que je m’y mette, mon gars! Remarquez, il est fort probable qu’il ne s’agisse là que d’un sursis pour l’homme que je ne vois pas égaler l'exploit de Nadal à Wimbledon, pour porter ainsi son compte de Grands Chelems à dix-huit.
Ce que Sa Grâce est pourtant condamnée à faire. Car il lui suffit de n’être que finaliste pour descendre non seulement à la quatrième, mais à la cinquième place du classement. Dès lundi Ferrer va le talonner grave et Nadal ne sera pas bien loin. C’est dire si nos deux Espagnols ne vont pas se gêner pour lui brûler la politesse. Surtout le second, qui s’est fait éjecter l’an dernier au second tour et n’a quasiment pas de points à sauver.
Ce pauvre Rodgeur est même sous la menace d'une cuisante dégringolade au sixième rang s’il n’atteint pas au moins la demi-finale chez Sa Majesté. En effet Berdych, en cas de victoire, pourrait aussi lui passer devant vu qu’il s’était fait atomiser par Gulbis au premier tour en 2012... Certes, cela paraît improbable. Il n’empêche. Vivement l’US Open pour freiner cette chronique de descente aux enfers annoncée.