Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

le blog d'Edmée - Page 21

  • Grand écran: "Une part manquante", quête obsessionnelle de Romain Duris au Japon pour retrouver sa fille

    Après Keeper et Nos batailles, Guillaume Senez nous emmène à Tokyo. Tous les jours Jay (Romain Duis), qui y vit depuis quinze ans, sillonne la ville au volant de son taxi à la recherche de sa fille, Lily (Mei-Cirne-Masuki, découverte à Paris). Depuis 9 ans qu'il est séparé de sa femme, il ne l'a jamais revue, car la garde partagée n’existe pas au Japon. Elle revient au premier des parents qui prend l’enfant.  Alors que Jay a perdu tout espoir et s'apprête à rentrer en France l’improbable, incroyable se produit. Lily monte dans son taxi. Seulement, elle ne le reconnaît pas. Paradoxalement, alors que son rêve se réalise, Jay va devoir créer un lien avec Lily.  

    Dans Une part manquante, coscénarisé avec Jean Denizot, le réalisateur s’appuie donc sur une loi japonaise méconnue et cruelle pour nous raconter avec sensibilité, sobriété et justesse une poignante histoire de paternité. Un thème, une réflexion qui lui tient particulièrement à cœur et qui a déjà nourri ses deux précédents films. Son dernier-né est à nouveau porté par Romain Duris, expat assimilé convaincant, qui joue avec une certaine pudeur et une émotion contenue de tous les sentiments, de toute la frustration que peut éprouver un homme dans son cas. A ses côtés, la petite Mei Cirne-Masuki se montre à la hauteur. 

    Guillaume Senez nous en dit plus à l’occasion d’un récent entretien à Genève. «L’’idée du film est née par hasard à Tokyo, lors de la promotion, avec Romain Duris, de Nos batailles. Nous avons eu l’occasion de rencontrer des expats français qui nous ont parlé de ces rapts parentaux et ça nous a touchés. Du coup, il apparaissait évident d’en faire un film pour attirer l’attention, créer de l’émotion, provoquer une réflexion».   

    Vous êtes très inspiré, sinon plus, par la paternité. Qu’est-ce qui vous motive tant dans ce sujet?

    D’abord, j’ai trois enfants, ce qui n’y est pas étranger… Mais aussi, comment vous dire, je suis bouleversé par le lien familial. Par tout ce qui l’évoque. Même une simple pub. Dans le cas qui nous occupe, il faut savoir qu’entre 150'000 et 200'000 enfants sont enlevés chaque année au Japon. C’est un vrai phénomène de masse qui vous secoue. Pour les Nippons c’est certes très douloureux, mais c’est leur culture. Pour les expats c’est encore plus dur à gérer.

    Ce refus  de garde alternée, qui provoque tant de déchirements, pourrait-il évoluer?

    En fait, le Japon pratique la politique de l’autruche. Le gouvernement ne veut pas que les parents divorcent. Pour autant j’ai essayé de ne pas être à charge. Je me suis beaucoup renseigné. J’avais des consultants à tous les niveaux pour être juste, pour montrer comment les choses se passent dans un pays que je ne connaissais pas, que j’aime et où j’ai appris à travailler. 

    A cet égard, comment s’est déroulé le tournage?

    Différemment bien sûr. Il faut s’y faire. Deux petites choses pour l’illustrer en ce qui concerne lepln de travail. . Par exemple, on ne peut pas tourner dans une piscine, alors qu’il y en a partout. En revanche pas de problème dans le métro, alors qu’à Paris, c’est impossible. 

    Pourquoi avoir choisi un Occidental, en l‘occurrence Romain Duris, pour ce rôle de père en manque obsessionnel de sa fille?

    J’étais avec Romain au Japon, on avait envie de collaborer à nouveau, on est tombé sur ces histoires de rapts parentaux, on a vu des papas et des mamans privés de leurs enfants, cela s’est fait tout naturellement. Et puis je trouvais excitant un Français qui s’exporte, qui doit s’intégrer à une autre cuture, une autre religion, apprendre une autre langue. Pour moi c’était, toutes proportions gardées, un écho au parcours d’un migrant, mais inversé.

    Vous dites avoir été bluffé par la maîtrise du Japonais de Romain Duris.

    En effet. Il a appris par cœur les dialogues en phonétique pendant quatre mois et il s’est approprié des phrases en faisant les courses, en allant au restaurant. Il improvisait parfois en japonais.

    Après trois films sur la paternité, avez-vous envie de changer?

    Oui. Je travaille sur un premier rôle féminin à travers le prisme de la maternité.

    "Une part manquante", à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 décembre.

    Lien permanent 0 commentaire 0 commentaire
  • Grand écran: "Heretic", film d'horreur biblique avec Hugh Grant, remarquable en psychopathe glaçant

    Soeur Barnes et soeur Paxton, jeunes missionnaires mormones d'une petite ville du Colorado, font du porte à porte dans l'espoir de convaincre les habitants du cru à rejoindre l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours. Après une dure journée à essuyer refus sur refus, elles décident de frapper à la porte d'une maison isolée. C'est le charmant Mr Reed qui les accueille. Avide de débattre avec elles de la primordiale question de la foi, il les invite chaleureusement à entrer, propose d’aller chercher sa femme, leur offre de goûter à sa délicieuse tarte… 

    Mais on perçoit rapidement ce que cet accueil enthousiaste a d’étrange et d’inquiétant. L’épouse reste invisible. Les lumières s'éteignent avant de se rallumer soudainement. Insidieux, le malaise ne tarde pas à s’installer, va croissant et les deux jeunes femmes commençant à réaliser qu’elles sont tombées dans un piège, cherchent désespérément à s’enfuir. Mais l’affable, avenant et sympathique, Mr Reed, changeant de visage, refuse de les laisser partir et leur explique à son tour ce qu’est la vraie religion. 

    Petites souris affolées face au grand méchant chat

    Et cet homme au parler volontairement heurté, de se lancer dans de dérangeants monologues fumeux se voulant érudits, spirituels, politiques, sociaux, tandis que la situation devient de plus en plus glauque, tordue, effrayante, cauchemardesque pour sœur Barnes et sœur Paxton. Telles deux petites souris face à un grand méchant chat jouant sadiquement avec ses proies et jouissant de leur affolement, elles ne peuvent compter que sur leur intelligence pour ne pas être mangées. 

    Ce film d’horreur biblique captivant, surtout dans sa première partie, prend la forme d’un huis-clos labyrinthique aux pièces sombres, pleines de surprises aussi macabres que répugnantes. Les coréalisateurs et coscénaristes Scott Beck et Bryan Woods, dont on salue l’efficace et insidieuse mise en scène, ont par ailleurs eu l’excellente idée de choisir Hugh Grant pour incarner l’horrifiant Mr Reed au sinistre dessein. 

    A 64 ans, l’irrésistible séducteur des comédies romantiques des années 90, qu’on n’avait pas vu depuis longtemps en tête d’affiche, se révèle remarquable dans ce rôle à contre-emploi de psychopathe glaçant. A ses côtés, Sophie Thatcher et Chloe East se montrent très convaincantes dans leur manière de faire monter la peur qui les habite. Se montrant d’abord décontenancées, désarçonnées, puis sombrant dans l’angoisse et la terreur. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande, dès mercredi 27 novembre.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine 0 commentaire 0 commentaire
  • Grand écran: "Hijo di sicario", comment échapper à un destin tout tracé de délinquant mexicain

    Josué est un sicario, un tueur à gages au service d’un cartel,  vivant dans le sud du Mexique avec son fils Sujo, âgé de quatre ans. Un jour, Josué est  éliminé pour crime par ses employeurs eux-mêmes des meurtriers. Le petit garçon  est alors en danger. Car dans ce milieu, on supprime toute personne qui pourrait un jour décider de se venger. 

    Sujo est heureusement recueilli par sa tante, Nemesia, qui le cache au mépris du danger, et l’élève à l’écart de la ville, dans les montagnes. Sous la protection de cette mère d’adoption, il grandit entouré de livres et de la nature des hauts plateaux mexicains. Des années plus tard, ses liens avec le cartel semblent le rattraper, et .l’adolescent  va devoir lutter pour tenter de changer de vie et échapper à un destin tout tracé. 
     
    Hijo de Sicario, est signé du duo de cinéastes Fernanda Valadez et Astrid Rondero. Il s’agit d’un premier passage commun derrière la caméra notamment récompensé d'un Grand Prix à Sundance et en lice pour l'Oscar  Comme dans Sans signe particulier, plongée dans l’horreur des gangs mexicains, réalisée par Fernanda Valadez et écrite par Astrid Rondero,  Hijo di sicario, structuré en quatre chapitres, adopte un point de vue de femmes. Celui de quatre d’entre elles, refusant la violence. Chacune à son tour cherche à protéger le jeune Sujo, dans l’espoir de le détourner d’une vie de délinquant  à laquelle son hérédité le promet.  

    Entre récit initiatique, thriller, réflexion sur le déterminisme social, .dénonciation acérée du narcotrafic, de la corruption, des mafias locales, les deux auteures proposent une oeuvre impressionniste,  teintée de magie, de rites, de romanesque et d’optimisme. Le tout assorti de magnifiques images. On regrettera pourtant un côté parfois artificiel dans le parcours du héros.  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 27 novembre.

    Lien permanent 0 commentaire 0 commentaire