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le blog d'Edmée - Page 25

  • Grand écran: "Vermiglio", peinture minimaliste d'un milieu rural âpre, désuet et traditionnel

    Pour Vermiglio ou la Mariée des montagnes, son deuxième long métrage qui lui a valu le Grand Prix de la Mostra de Venise en septembre dernier, la réalisatrice italienne Maura Delpero nous emmène dans un petit village isolé des montagnes du Trentin. Avec cette peinture d’un monde rural très traditionnel, l’auteure s’attache surtout à la figue tutélaire de l’instituteur, chef cultivé d’une famille nombreuse, Faux progressiste mais vrai tyran domestique, il profite de son savoir pour asseoir sa domination sur sa femme, la plupart du temps soumise, et ses trois filles subtilement rebelles, chacune à sa façon. Mais pour le père, seule la benjamine vaut quelque chose et mérite de continuer ses études. L’aînée est juste bonne à marier. D'où une partie du titre.

    Nous sommes en plein hiver 1944 et l’endroit arriéré, figé, est apparemment épargné par les violences d’une guerre sur le point de s’achever. Ce contexte est rappelé par l’arrivée d’un jeune soldat sicilien cherchant refuge. Il va bouleverser à jamais le quotidien bien ordonné d’une communauté où rien ne semble bouger, et qui vit au rythme des saisons. En l‘occurrence celles de Vivaldi, musique qu’adore et enseigne l’instituteur.  

    Prenant son temps, Maura Delpero propose un film lent, classique, contemplatif, au récit minimaliste, poétique, délicat et âpre, lumineux et sombre. Suggérant à la fois l’enfermement, et le changement finalement induit par les femmes, il se déroule dans de magnifiques décors.

    Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, une histoire vraie

    Dernier d’une famille nombreuse, Roland naît en 1963 avec un pied bot qui l’empêche de se tenir debout. On ne cesse de conseiller à sa mère Esther de l’appareiller. Mais elle refuse et promet à son fils qu’il marchera comme les autres. Avec une rare obstination, elle met dès lors tout en œuvre pour tenir cette promesse. Cloué dans son lit, Roland découvre le monde en regardant la télévision et développe une passion pour Sylvie Vartan, apprenant notamment à lire grâce à ses chansons. Et puis un jour, le miracle se produit…

    Tiré d’une histoire vraie, cette adaptation du best seller de Roland Perez met en scène Leila Bekhti en super mère courage, se vouant totalement  à son petit handicapé. Une combattante forcenée que l’on suit pendant une cinquantaine d’années d’épreuves diverses. Opiniâtre, inébranlable, possessive, passionnée, attachante, elle se révèle bluffante aux côtés de Jonathan Cohen. Impossible de rester insensible à son énergie débordante dans ce film en forme d’hommage à l’amour des mères, où Sylvie Vartan a accepté de jouer son propre rôle.

    Agent Of Happiness évalue le niveau de bien-être

    Créé en 1972 et inscrit dans la constitution promulguée le 18 juillet 2008, le bonheur national brut ou BNB est un indice servant au gouvernement du Bhoutan à mesurer le bien-être de sa population. il se veut une définition du niveau de vie plus importante que le produit national brut. Mais encore, comment se mesure--t-il? C’est à cela que la hongroise Dorottya Zurbó et le bhoutanais Arun Bhattarai tentent de répondre, avec Agent of happiness ,  

    Amber, quadragénaire  accompagné d’un collègue, est ainsi envoyé aux quatre coins du territoire pour recueillir les réponses, moins sereines qu’imaginées, aux 148 questions couvrant des domaines aussi variés que la personnalité des Bhoutanais interrogés. Mais on découvre surtout dans ce documentaire pour le moins original, que ce fonctionnaire célibataire chargé d’évaluer le bonheur des autres, est lui-même  dans une quête désespérée du sien.

    Hôtel Silence tourné vers la reconstruction

    Souffrant d’une profonde dépression suite au départ de sa femme, Jean, 52 ans, veut en finir et décide de partir pour un voyage en principe sans retour, dans un pays européen dévasté par la guerre. Arrivé dans un petit village au  bord de la mer, il prend une chambre dans un hôtel en mauvais état. Abîmé à l’image des quelques rescapés du conflit qui l’accueillent. Leur sort fait rapidement mesurer à Jean le côté presque dérisoire de sa propre détresse. Face au délabrement des lieux, à la pauvreté, mais surtout à la résilience des habitants, il décide de les aider dans un processus de reconstruction qui lui sera également bénéfique.

    Signé de la réalisatrice helvético-québécoise Léa Pool, Hôtel Silence est adapté de Ör de la romancière islandaise Audur Ava Olafsdottir. Film d’espoir, faisant écho à l Ukraine et à Gaza, il doit beaucoup à la prestation du charismatique Sébastien Ricard, qui se glisse avec talent dans la peau du quinquagénaire émouvant et tourmenté, héros principal de l’histoire.

    Films à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 19 mars.

     

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  • Grand écran: "Black Bag", film d'espionnage avec Cate Blanchett et Michael Fassbender. Classieusement classique

    Lucky Luke du tournage, Steven Soderbergh revient avec Black Bag, son troisième film en deux ans, également fruit d’une troisième collaboration avec le scénariste David Koepp. Résultat, un thriller d’espionnage autour d’un couple d’agents secrets aussi amoureux que sulfureux.  

    Spécialiste séduisant mais un rien torturé du renseignement, George Woodhouse (Michael Fassbender) soupçonne en effet sa belle et mystérieuse femme Kathryn (Cate Blanchett), d’être un agent double à la solde de l’ennemi. Face à sa possible trahison, le mari est confronté à un cruel dilemme: protéger son mariage ou se montrer loyal envers son pays..

    Mais à qui se fier dans un monde d’apparence, de miroirs déformants  ù règnent mensonge, paranoïa, et manipulations diverses? Les soupçons s’étendent aux amis du couple, invités à un dîner piégeux. Histoire de les faire éventuellement se dévoiler en révélant des secrets, sous l'effet d'une drogue concoctée par George.  

    Steven Soderbergh nous entraîne ainsi dans une intrigue à rebondissements où il s’amuse à multiplier les fausses pistes. Le tout sur fond très vague, décoratif, de crise climatique et de guerre en Ukraine, comme pour donner de la chair au suspense. Tout est classe, sexy, sensuel, à l’image des élégants, convaincants Michael Fassbender, Cate Blanchett et des seconds rôles à la hauteur. Dont Pierce Brosnan, clin d’œil anti James Bond dans cet exercice de style sophistiqué, mais à la narration classique.  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis le mercredi 12 mars.

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  • Grand écran: "Le système Victoria" se révèle défaillant. Avec Jeanne Balibar et Damien Bonnard

    Directeur des travaux surmené, harcelé, constamment sous pression, pour livrer la fin d'un immense chantier dans les délais, de surcroît séparé de sa femme, le bedonnant David Kolski (Damien Bonnard) croise par hasard Victoria  (Jeanne Balibar) alors qu’il vient d’égarer la peluche achetée pour l’anniversaire de sa fille. Il est immédiatement séduit par cette femme mystérieuse et énergique. Il semble que ce soit réciproque, sauf qu’elle est placée sur son chemin pour le piéger.

    Adapté du roman éponyme d’Eric Rheinhardt, ce film signé Sylvain Desclous se veut un thriller socialo-économique aux multiples rebondissements, évoquant des jeux de pouvoir et une relation sulfureuse entre un architecte frustré et la DRH d’une multinationale, dominatrice et manipulatrice fatale à l’ambition démesurée.

    Bonne idée mais casting raté. En effet, si l ’auteur se livre à une observation assez fine d’un milieu impitoyable réunissant le bâtiment et le business, il peine à convaincre côté romance érotique entre ses deux héros. IL faut en effet beaucoup d’imagination pour croire à l’attirance magnétique qu’exerce la puissante Victoria sur David, victime consentante tombée raide dingue de la séductrice patentée au premier regard ou presque. C’est dire si le fameux système a des cailloux dans les rouages…

    A  l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 février.

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