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le blog d'Edmée - Page 26

  • Grand écran: "Joker: folie à deux" mêle comédie musicale, romance et film à procès. Captivant

    Après le fracassant triomphe surprise en 2019 du thriller psychologique Joker, Lion d’or à la Mostra de Venise, son auteur Todd Phillips s’est logiquement décidé à surfer sur la vague qui a consacré le  pire ennemi de Batman, tueur psychopathe sévissant à Gotham City,. Dans cette deuxième mouture, Arthur Fleck, Incarcéré à l’asile d’Arkham, attend son procès pour les crimes commis sous les traits du méchant clown grimaçant. Dont celui de l’animateur Murray Franklin en direct à la télévision, qui a provoqué le soulèvement d'une meute de bouffons.  

    Au début du film, on retrouve Fleck dans sa cellule. Incarné par un Joaquin Phoenix habité, aussi bluffant que dans le premier qui lui a valu un Oscar et un Golden Globe.  Méconnaissable, vieilli, shooté aux médicaments, mutique, recroquevillé,  il a fondu. Mais ce qui va changer pour ce mort vivant se traînant seul et désespéré, du moins le croit-il, c’est la rencontre du grand amour, lorsqu'il tombe par hasard sur Harley Quinn, une co-détenue. Impressionnante dans le rôle, Lady Gaga ne le cède en rien à son partenaire. Le visage dégoulinant de maquillage, elle et lui forment un couple déjanté quasiment parfait. 

    Alors qu’ils assistent ensemble à la projection du Danseur du dessus avec Fred Astaire, Arthur est entraîné par la jeune femme rebelle, qui adore semer panique et chaos partout où elle passe, dans une folie à deux. Pour' échapper au  sordide univers carcéral, ils se mettent à chanter, entre rêve et réalité, des standards jazz-pop des 1960’s revisités. Ils dansent aussi, Phoenix nous gratifiant même au passage d’un petit numéro de claquettes plutôt réussi. Tout comme sa reprise émouvante du Ne me quitte pas de Brel, quand le malheureux Arthur se rend compte que c’est le Joker qui a séduit Harley Quinn.

    Mêlant comédie musicale, romance pénitentiaire et film à procès avec le public dans le box des accusés, Todd Philipps propose un film introspectif, très différent de l’original où, lors des joutes au tribunal. se pose la question de la personnalité de Fleck, victime ou non de son double, redoutable criminel en série, star au rire jaune tonitruant et idole d’une société malade. Captivant. On pourrait reprocher à Phillips de courir trop de lièvres à la fois. Mais ça marche et on aime. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 octobre .

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  • Grand écran: "Les Barbares", comédie politique sur le vivre ensemble, où se mêlent humour et bons sentiments

    Le vivre ensemble et sa difficulté inspirent les cinéastes. Ken Loach avait pour ainsi dire ouvert la voie avec The Old Oak, drame évoquant l’arrivée de migrants syriens dans un village sinistré du nord-est de l’Angleterre, miné par la pauvreté et le chômage. L’accueil est mouvementé mais les choses finissent par s’arranger, Ken Loach insistant sur la solidarité, et surtout l’espoir,.

    Misant plutôt sur l’humour et la satire avec Les Barbares, Julie Delpy situe, elle, son action à Paimpont, petit village breton où tout le monde se connaît. Parmi les principaux habitants, il y a Joëlle (Julie Delpy), l’instit humaniste, empathique et déterminée, sa grande copine Anne (Sandrine Kiberlain), propriétaire alcoolique de la supérette, son mari coureur (Mathieu Demy) , Hervé (Laurent Laffite) le plombier alsacien aussi plouc que raciste, ou encore sa femme infirmière Géraldine (Indira Hair), enceinte de son cinquième enfant. 

    Bref.  les Paimpontais se sont prononcés quasi unanimement pour l’accueil de réfugiés ukrainiens. Sauf que les réfugiés qui débarquent  sont … syriens ! Un changement de nationalité qui, pour certains, dont évidemment Hervé, modifie singulièrement la donne! Pétris d’idées reçues, ils n’imaginent pas que ces réfugiés puissent être mieux élevés et plus cultivés que la majorité d’entre eux. Côté syrien, on trouve ainsi Ziad Bakr qui iincarne le père, tandis que Fares Helou, star du cinéma arabe et lui-même réfugié en France en 2011, joue le grand-père. 

    Dans cette comédie politique plutôt émouvante et bien interprétée, Julie Delpy met ainsi en avant le racisme, la xénophobie, les préjugés, le manque de solidarité que provoquent l’ignorance, la peur, et  l’incompréhension, de l‘autre. Mais on regrette, malgré son actualité brûlante, le manque de subtilité et de finesse. Julie Delpy, appuyant sur le fait que les barbares ne sont pas ceux qu'on pense,  n’évite en effet pas les écueils des bons sentiments, de la caricature ou du cliché. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 24 septembre.

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  • Grand écran: Megalopolis, un méga-délire de Coppola qui méga-divise entre chef d'oeuvre et accident de char romain!

    Après douze ans de silence, Megalopolis était tellement attendu qu’il provoquait son lot de fantasmes avant la projection  en mai dernier sur la Croisette. Il faut dire que Francis Ford Coppola mijotait la chose depuis une quarantaine d’années, au point d’y mettre 120 millions de dollars de sa poche. Une ambition  démesurée qui n’a pas payé. Très divisés, les avis allaient de chef d’œuvre (plutôt rares toutefois) à l’accident de char romain, en passant par la cata Coppola.   

    Dans les deux cas, c‘est exagéré pour cette fable politico-antico-avant-gardiste, qui se double d’un autoportrait narcissique de l’auteur en citoyen engagé, notamment dans l’anti-wokisme. Elle se déroule dans un New York futuriste inspiré de l'Empire romain, rebaptisé New Rome, où s’opposent deux visions diamétralement opposées.  D’un côté celle de Cesar Catilina (Adam Driver). Génial architecte, inventeur par ailleurs du mégalon, matériau de construction révolutionnaire, indestructible, lui permettant également d’arrêter le temps, il souhaite construire une cité qui fasse rêver ses habitants. 

    Mais il se trouve en désaccord total avec Franklyn Cicero (Giancarlo Esposito)), maire mafieux corrompu qui veut, lui, bâtir une ville casino. Une divergence fondamentale d’autant plus renforcée que la fille de Cicero Julia (Nathalie Emmanuel) est amoureuse de César. Bref l’affrontement est inévitable, poussant les New-Yorkais à l’insurrection ... Ce faisant,  Coppola nous en met plein les yeux en mêlant les époques, proposant une fresque délirante, clinquante, inventive, baroque, hypercolorée, kitsch, grandiose, pleine de fulgurances et d’expériences visuelles.

    Un récit décousu et trop long qui nous perd

    Dommage que le reste ne soit pas à la hauteur. A commencer par un récit décousu, trop long, pas terriblement rythmé , qui tend à nous perdre entre courses de chars, jeux antiques et crash d’un avion russe. Mais surtout, c'est un poil gênant, le métrage se présente comme une autoglorification de l’auteur, le magistral César étant à l'évidence Coppola,  dont on regrette le côté et le ton pédants de ses réflexions sur le temps (ce n’est pas la première fois) et le pouvoir. Finissant en quelque sorte par nous expliquer que dans le fond rien  n’a véritablement changé depuis l’aube de la civilisation occidentale. Une vraie découverte...  

    On n’est pas non plus franchement bouleversifié par les acteurs qui frisent parfois le ridicule par la grandiloquence de leur jeu, même Adam Driver ça fait mal de le dire, quand ils ne tombent pas carrément dedans. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 septembre.

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