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le blog d'Edmée - Page 19

  • Grand écran: "Planète B", angoissant thriller d'anticipation dystopique au féminin. Avec Adèle Exarchopoulos

    France 2039. Comme le reste du pays, où a été mise en place la loi sécurité totale, Grenoble est en plein chaos. Traqués sans relâche par les forces de l’ordre, aidés de drones de surveillance, des écolos activistes qualifiés de terroristes tentent de résister. Une nuit Julia (Adèle Exarchopoulos) en mission avec Eloi (Paul Beaurepaire), se font surprendre par les CRS. Ils se battent farouchement pour leur échapper, mais brusquement, c’est le trou noir.

    Surgie de l’eau proche de l‘asphyxie,  Adèle échoue dans une résidence hôtelière avec piscine, transats et parasols au milieu des palmiers, lieu isolé et perché sur un piton rocheux dominant la mer. Très vite elle découvre qu’il s’agit en fait d’une prison virtuelle, appelée Planète B où, avec ses compagnons de lutte qui l’ont rejointe, elle devra attendre son procès. Disparus sans laisser de trace, considérés comme déviants, ils sont soumis à des tortures psychologiques, faisant notamment d’affreux cauchemars en recevant d’horribles images. Ou se heurtent à des murs invisibles en cherchant à sortir de cet endroit faussement paradisiaque.  

    Parallèlement la réalisatrice suit, dans le monde réel, Nour (la Genevoise Souheila Yacoub). Journaliste irakienne fauchée travaillant comme femme de ménage dans une base militaire, elle se retrouve,suite à une histoire de casque volé. face à Julia sur la disparition de laquelle elle enquêtait. 

    Après son premier film (Les héros ne meurent jamais) la Française Aude Lea Rapin propose un thriller d’anticipation apocalyptico-socialo-politico-dystopique au féminin, où elle en profite pour montrer une société fracturée, violente, développant des thèmes qui font écho à l’actualité comme la pollution, la montée des extrêmes,  les violences policières, les dérives carcérales, l’exploitation des immigrés,  l’écoterrorisme.  Noir, angoissant, intéressant par son discours militant, bien interprété, Planète B a de quoi séduire. D’autant que la réalise soigne aussi le décor. Mais elle a tendance à nous perdre au fil d’un scénario brouillon et qui n’évite pas les longueurs. Dommage.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 25 décembre

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  • Grand écran: "Le Déluge" nous fait partager les derniers jours de Louis XVI et Marie-Antoinette. Avec Guillaume Canet et Mélanie Laurent

    Après la fameuse fuite de Varennes en 1791, la famille royale sera rattrapée par la garde nationale Arrêtée, elle sera finalement emprisonnée  à La Tour du Temple, près de Paris, à partir du 13 août de l’année suivante. dans l’attente de leur procès et de leur exécution programmée .  

    Tourné à Rome et à Turin sur fond d’images de synthèse du Paris de l’époque, Le Déluge  signé du réalisateur italien Gianluca Jodice est né de la lecture, par hasard, d’un livre relatant le procès de Louis VXI, dernier souverain de l’Ancien Régime. Tiré des carnets  de Jean-Baptiste Cléry, valet personnel du roi  resté auprès de son maître jusqu’au bout, il évoque, selon son auteur, une apocalypse historique et intime, en racontant à la fois la fin d’un homme et  d’une époque

    Divisant son film en trois chapitres, les dieux, les hommes et les morts, l’auteur a choisi un angle intéressant en nous laissant  partager les derniers jours de Louis VXI, de Marie-Antoinette  et de leurs deux enfants. Alors qu’ils ont toujours vécu dans le luxe et la splendeur de Versailles,  Ils sont très rapidement  privés de leurs privilèges, dénués de tout, négligés et raillés, obligés de porter des vêtements et des perruques sales, de manger avec les doigts. Morts en somme avant d’être guillotinés.

    Quant à leurs gardiens révolutionnaires, ils sont montrés comme des soudards assoiffés de vengeance et de sang,  l’un d’eux n’hésitant pas à violer Marie-Antoinette en échange de quelques faveurs pour sa progéniture. Une scène improbable, où le réalisateur n’a pas hésité à sacrifier la vérité  à la licence cinématographique, ce qui fera sans doute hausser quelques sourcils de spécialistes. Même si Les heures sombres de la Terreur n’en sont pas moins bien rendues. A l’image d’un monde basculant dans un autre.

    Outre ses décors soignés, Le Déluge le film, qui certes n’atteint pas des sommets, se laisse toutefois aussi voir pour ses deux comédiens. Méconnaissable, enflé de partout, Guillaume Canet apparaît en roi immature, timide, sinon quasiment autiste, trop faible pour sa lourde tâche, peu à l’aise en société, vouant une passion à la réparation des serrures et des horloges.

    A la cruauté des tortionnaires envers cette famille tombée dans la déchéance, Jidice oppose l’humanité d’un homme acceptant son sort, sa douceur exaspérante pour  une Marie-Antoinette  très différente  qui ne cesse de se braquer. Mélanie Laurent  se révèle parfaite en reine orgueilleuse, souveraine déchue s’obstinant  à rester impérieuse et péremptoire, avant de prendre conscience  de la tragédie  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 décembre. 

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  • Grand écran: "Vingt Dieux", épopée agricole jurasienne, portée par des acteurs non professionnels

    Tout débute dans une fête rurale où Anthony dit Totone (Clément Faveau, photo), fait le show pour amuser la galerie. A 18 ans, il passe son temps à boire des bières, à fréquenter les bals et les foires agricoles du Jura avec ses potes, tout aussi désoeuvrés. Mais sa vie bascule du jour lendemain, suite à la mort de son père. Il doit désormais s’occuper de sa petite sœur de 7 ans et subvenir à leurs besoins communs. 

    Sauf que Totone est fauché et sans perspective. En Jurassien bon teint, pur jus, il pense toutefois avoir trouvé un bon moyen de s’en sortir en  participant au concours du meilleur comté de la région. Il espère remporter le gros lot, soit un chèque de 30 000 euros. Une épreuve semée d’obstacles en tous genres. 

    Pour Vingt Dieux, son premier long-métrage sur ses terres natales, Louise Courvoisier plante son décor dans un village rustique où l’ennui le dispute à une certaine violence entre jeunes bandes rivales. Sur fond de fabrication précise et authentique de fromage, de rodéos à moto, de courses tout terrain de voitures déglinguées et de bagarres, la réalisatrice filme le passage de Totone à l’âge adulte, notamment initié sans sentimentalisme à la sexualité par une jeune voisine décomplexée. 

    Pour cette épopée qui nous plonge dans la vraie paysanne, âpre et rude, elle a fait confiance à des acteurs non professionnels. Natures, tous portent avec intensité et sincérité, accent compris, ce film oscillant entre drame, comédie et néo western campagnard. A commencer évidemment par son héros principal Clément Faveau, qui nous séduit autant qu’il nous touche par son côté désarmant, à la fois fruste, joyeux taiseux et déshinibé.  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 décembre.

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