Grand écran: "Vingt Dieux", épopée agricole jurasienne, portée par des acteurs non professionnels (11/12/2024)

Tout débute dans une fête rurale où Anthony dit Totone (Clément Faveau, photo), fait le show pour amuser la galerie. A 18 ans, il passe son temps à boire des bières, à fréquenter les bals et les foires agricoles du Jura avec ses potes, tout aussi désoeuvrés. Mais sa vie bascule du jour lendemain, suite à la mort de son père. Il doit désormais s’occuper de sa petite sœur de 7 ans et subvenir à leurs besoins communs. 

Sauf que Totone est fauché et sans perspective. En Jurassien bon teint, pur jus, il pense toutefois avoir trouvé un bon moyen de s’en sortir en  participant au concours du meilleur comté de la région. Il espère remporter le gros lot, soit un chèque de 30 000 euros. Une épreuve semée d’obstacles en tous genres. 

Pour Vingt Dieux, son premier long-métrage sur ses terres natales, Louise Courvoisier plante son décor dans un village rustique où l’ennui le dispute à une certaine violence entre jeunes bandes rivales. Sur fond de fabrication précise et authentique de fromage, de rodéos à moto, de courses tout terrain de voitures déglinguées et de bagarres, la réalisatrice filme le passage de Totone à l’âge adulte, notamment initié sans sentimentalisme à la sexualité par une jeune voisine décomplexée. 

Pour cette épopée qui nous plonge dans la vraie paysanne, âpre et rude, elle a fait confiance à des acteurs non professionnels. Natures, tous portent avec intensité et sincérité, accent compris, ce film oscillant entre drame, comédie et néo western campagnard. A commencer évidemment par son héros principal Clément Faveau, qui nous séduit autant qu’il nous touche par son côté désarmant, à la fois fruste, joyeux taiseux et déshinibé.  

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 décembre.

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