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Sorties de la Semaine - Page 46

  • Grand écran: "Simone, le voyage du siècle", avec Elsa Zylberstein se glissant avec passion dans la peau d'une icône

    Après  La môme (2008), un triomphe mondial et Grace de Monaco (2014) , un échec international, Olivier Dahan consacre un troisième portrait, loin du biopic traditionnel,  à une icône de la politique française, première femme présidente du Parlement européen,  Simone Veil. 

    En racontant sa vie, il en bouscule donc parfois inutilement la chronologie. Jonglant d’une époque à l’autre, il retrace le parcours hors du commun de son héroïne, racontant son enfance, sa déportation à l’adolescence dans les camps de la mort, ses engagements, ses combats qui ont marqué la société. Il revient également sur ses discours enflammés qui restent d’une actualité brûlante.  

    Interprétation juste et pleine de conviction

    Modèle de résilience, cette dame exceptionnelle, pudique, indépendante d’esprit, courageuse et rebelle, luttant pour le droit à l’avortement, les victimes du sida, l’amélioration des conditions de détention des femmes, contre le négationnisme, est interprétée avec justesse, conviction et passion, à différentes périodes de sa vie, par Rebecca Marder et Elsa Zylberstein. 

    C‘est d’ailleurs sur l’insistance de cette dernière, qu’Olivier Dahan a réalisé le film, tant elle s’est démenée pour qu’il existe. On dira même qu’elle a trouvé là le rôle de sa vie, travaillant par exemple pendant un an pour avoir la voix, les gestes de Simone Veil. « Quand on veut incarner, il faut que ce soit viscéral » dit-elle. Elle a aussi subi une spectaculaire transformation physique, qu’on en vient d’ailleurs à regretter en la voyant à la fin exagérément grimée pour la vieillir. 

    Ce côté excessif, symbolisé en quelque sorte par le titre, Simone, le voyage du siècle, est un peu la limite du film, même s’il nous bouleverse. Outre le côté trop pathos de la mise en scène, les envolées trop lyriques, la musique trop présente, on déplore aussi une trop grande insistance à filmer l’infilmable dans les scènes consacrées aux camps de concentration. Reste qu’il s’agit malgré tout d’une œuvre de mémoire édifiante et avant tout nécessaire. A découvrir pour ne rien oublier!

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 octobre.

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  • Grand écran. "Un beau matin" met en scène Pascal Greggory, magnifique en père mourant de Léa Seydoux. Interview

    Sandra (Léa Seydoux), veuve trentenaire parisienne élevant sa fille de 8 ans, partage son quotidien entre son travail d’interprète et les visites à son père Georg (Pascal Greggory), atteint du syndrome de Benson, une maladie neurodégénérative proche d’Alzheimer, qui le prive jour après jour de ses repères. Voûté, complètement désorienté, incohérent, cet ancien professeur de philosophie ne peut désormais vivre seul dans son appartement, où meubles et objets divers représentent autant de dangers permanents. .  

    Le déclin est inéluctable et la fin proche pour cet intellectuel qui commence en outre à ne plus reconnaître les siens. Avec sa mère (Nicole Garcia), Sandra, dépassée par la situation, accablée par le chagrin et la déchéance mentale de son père adoré, doit se résoudre à le mettre dans un établissement spécialisé.
     
    Tandis qu’elle recherche le meilleur Ehpad, la jeune femme rencontre par hasard Clément (Melvil Poupaud), un ami qu’elle n’a pas revu depuis longtemps et qui exerce le métier peu commun de cosmochimiste. Il est marié, mais cela n’empêche pas ces deux êtres, victimes d’un véritable coup de foudre, de se lancer dans une relation à la fois passionnée et compliquée.  
     
    Entre présent et futur prometteur, mort et renaissance, poésie et réalisme, Mia Hansen-Love propose, après Bergman Island, un film à la dimension autobiographique, puisqu’elle s’inspire de son propre père. Il est porté par Léa Seydoux aussi excellente qu’inattendue en double de la réalisatrice, Melvil Poupaud, Nicole Garcia et Pascal Greggory. Il  se révèle magnifique dans la peau de cet érudit amoureux des livres, perdant peu à peu la vue, les mots et le fil de la pensée. 

    Rencontré récemment à Genève, le charismatique et  élégant comédien nous en dit davantage sur ce rôle qui l’a énormément touché, D’autant que le personnage a existé. «C’était un plus fantastique et je l’ai pris comme un défi". 

    -Comment vous êtes-vous préparé ? En rencontrant des personnes souffrant de ce terrible mal?

    -Non, je n’ai pas voulu. L’expérience de ma vie a suffi pour imaginer un éventuel devenir. Et puis Mia Hansen-Love m’a aidé en me parlant beaucoup de son père avant le tournage. Elle m’a apporté des enregistrements pendant sa maladie, Ses propos étaient confus. Pour moi ce texte décousu, irrationnel, incompréhensible, était comme une nouvelle langue. Elle m’a également montré comment il marchait, sa posture courbée, la manière dont il agitait ses mains. Tout cela était indispensable pour construire Georg.».
     
    -Était-ce une partition pesante?
        
    -Non, pas du tout. Il me semblait évoluer dans un monde parallèle. Le texte incohérent était comme une nouvelle langue à apprendre. En outre, c’était la première fois que je me voyais comme si j’étais un spectateur. Je n’avais pas l’impression que c’0était moi.
     
    -Avez-vous parfois redouté de ne pas être à la hauteur?
     
    -Oui, forcément. C’est pareil à chaque fois. J’ai toujours le sentiment que j’ai raté un truc. Là, je ne sais pas. Mais quand j’ai vu le film, je me suis trouvé cohérent.
     
    -L'Alzheimer est terrible pour tout le monde. Mais plus encore pour un intellectuel qui perd tout. Ou un comédien. Je pense évidemment à Annie Girardot.
     
    -Je n’ai pas peur d’Alzheimer, mais je crains d’être malade, diminué physiquement et mentalement. Si cela devait m’arriver, je viendrais en Suisse pour un suicide assisté.

    -Dans Un beau matin, il est aussi question de savoir, de transmission par les livres.

    -C’était la volonté de Mia. Mais je suis un très grand lecteur et cela m’a ému. La scène du déménagement de la bibliothèque m’appartient presque. 

    -Vous aimez le cinéma. Contrairement à beaucoup vous dites qu’il est loin d’être mort. 

    -C’est vrai même s’il a beaucoup souffert du Covid. Mais je suis convaincu qu’on ne remplacera pas un grand écran par un petit. En revanche, il faut montrer les films d’une façon différente dans des salles différentes. Les gens gardent un désir de cinéma et il y a une magie à réinventer autour de ce septième art.

    -Malgré tout, vous préférez le théâtre.

    En effet. Je vais d’ailleurs jouer dans Les paravents de Jean Genet. Le théâtre est périlleux. J’aime le danger et m’y mettre. 

    Un beau matin, à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 12 octobre.  

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  • Grand écran: "Novembre" retrace la traque des terroristes après les attentats de Paris. Haletant et efficace

    Ce terrible soir du 13 novembre 2015, une série d’attaques simultanées menées par des commandos djihadistes avaient fait 130 morts et 350 blessés en région parisienne, à l’extérieur du Stade de France, sur les terrasses et au Bataclan. Il s’agit des attentats les plus meurtriers jamais  perpétrés en France. Ils ont été revendiqués par ‘l'Etat islamique.

    Pour Novembre, son nouveau long métrage, Cédric Jimenez. notamment auteur de Bac Nord, s’est entouré de Jean Dujardin, Sandrine Kiberlain, Anaìs Demoustier, Jérémie Renier et Lyna Khoudri. Le film commence à Athènes en janvier 2015 où, en dépit d’une intervention musclée, la cible échappe aux policiers. Il s’agit d’Abdelhamid Abaaoud, commanditaire présumé des attentats.

    Deux mois plus tard, Paris vit l’horreur. L’auteur nous transporte alors au siège de la Sous-direction antiterroriste, où les téléphones se mettent brusquement à sonner tous en même temps. Et c’est parti pour les équipes de Dujardin et Kiberlain sur fond d’allocution dramatique du président François Hollande.

    Il n’est pas pour autant question de reconstituer le drame, dont on ne verra pas les images dévastatrices. Remontant méticuleusement le fil de l’enquête, Cédric Jimenez se concentre sur le travail des flics et leur traque de cinq jours pour retrouver les terroristes en fuite. Jusqu'à l'intervention inespérée d’un témoin-clé, qui va permettre de localiser Abaaoud. 

    Pas de place pour les émotions et les sentiments

    La chasse s’achève lors de l’assaut d’une violence inouïe dans l’appartement de Saint-Denis où se cachent les tueurs. Et cela plusieurs semaines avant l’arrestation en Belgique de Salah Abdelsam, seul survivant des commandos funestes, condamné à la réclusion à perpétuité le 29 juin dernier avec une période de sûreté incompressible. Novembre se conclut également par les mots de Jean Dujardin à ses troupes:  «Pour nos concitoyens, cette enquête est terminée. Pour nous, elle commence».

    Efficace, froidement conduit et interprété, l’œuvre, uniquement axée sur l’action, ne laisse aucune place aux émotions ou aux sentiments chez les policiers, en dépit du stress et de la fatigue. Cédric Jimenez leur rend un bel hommage dans ce thriller aux allures de documentaire.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 octobre. 

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