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Sorties de la Semaine - Page 43

  • Grand écran: dans "Beast", Idris Elba plus fort qu'un lion vengeur, ivre de rage et de haine!

    Le réalisateur islandais Baltasar Kormakur  se rend au sud pour mettre en scène Idris Elba dans le rôle d'un médecin, dont la femme a été récemment emportée par un cancer. Ses deux filles, surtout l'aînée, lui manifestent une certaine rancoeur. Pour les aider à faire leur deuil, il les emmène en Afrique, le pays de leur chère maman.  

    Tandis que le trio débarque, on découvre que d'affreux braconniers avides ont sauvagement abattu la famille d’un lion, et que ce dernier est désormais déterminé à tuer tous les humains qui ont le malheur de croiser sa route. Dont évidemment le papa et ses deux filles, qui vont devoir oublier leurs petits différends et s’entraider ferme pour éviter griffes et mâchoires mortelles du fauve les traquant sans relâche . 

     Voici qui devrait nous scotcher d'angoisse à notre fauteuil. Et pourtant, en dépit du redoutable animal ivre de haine, on n’a jamais peur pour les victimes. En fait, on ne tarde pas à s’ennuyer devant les attaques répétitives de ce molosse en images de synthèse. Qui, pour être parfaitement réalisé, nous laisse de marbre dans ses fulgurants accès de rage. En plus il a une sale gueule. 

    Le soin apporté par Kormakur aux (trop) nombreux effets numériques est à l'évidence loin de suffire pour nous immerger au sein de ce thriller sans âme ni tension. Téléphoné, le scénario par ailleurs truffé d’invraisemblances, se révèle d’une rare banalité alors que les personnages peinent à nous séduire.  

    A l’image du papa, assez antipathique bien qu’il se démène finalement comme un diable pour sauver sa progéniture, et l réussisse miraculeusement à s'en sortir dans un long face à face aussi homérique qu'invraisemblable avec le lion. Alors qu'un coup de patte ou de dents eût suffi à le laisser sur le carreau!

    Quant aux gamines, elles n’ont pas une once de personnaité mais savent en revanche tout faire, se servir d’une radio pourrie, conduire un véhicule tout terrain, ou planter une aiguille hypodermique dans les fesses de l'impitoyable roi de la jungle pour tenter de freiner ses ardeurs assassines. 

    Mais surtout, on ne sait pas trop où l'auteur veut en venir. On imaginait  l’histoire comme une sorte de plaidoyer contre les safari et les braconniers, mais le sujet est à peine effleuré dans une ou deux scènes d’un inintérêt total. Et s'il voulait juste revisiter le mythe du lion mangeur d'hommes, il y avait mieux à faire...

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès le 23 août.
     

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  • Festival de Locarno: "Bullet Train" donne dans la surenchère et l'overdose. Avec Brad Pitt en mode cabotinage

    Locarno aurait-il un petit faible pour David Leitch? Toujours est-il qu’après Atomic Blonde en 1917, le réalisateur revenait au Tessin pour une ouverture en boulet de canon sur la Piazza grande avec Bullet Train. Du moins était-ce l’idée, d’autant que l’auteur avait fait monter Brad Pitt à bord du Shinkansen, fameux convoi japonais à grande vitesse, reliant notamment Tokyo à kyoto. 

    Atout évidemment majeur de ce film d’action adapté  du roman Maria Beetle de Kotaro Isaka, le comédien, alias Coccinelle, est un tueur à gages aspirant désormais à une forme de zénitude. Cette fois, ce pacifiste new look est chargé d’une mission apparemment banale: récupérer une mallette et descendre du  train à la première occasion. Ce qui n’est pourtant pas si simple car poursuivi par une poisse tenace, il se retrouve face à une poignée d’assassins chassant plus ou moins le même gibier. Du coup les affreux tentent brutalement de s’éliminer mutuellement.   

    Et nous voici partis pour deux heures d’un opus testéroné à outrance qui se veut déjanté et décalé, avec overdose de fusillades, d’affrontements ultra-violents, associés à des flashbacks et un comique ultra-répétitifs, dans des plans ultra-colorés. Le tout façon manga un rien pourri ne tarde donc pas à nous ultra-lasser… 
     
    A retenir toutefois, dans cet inutilement trop long métrage sous influence tarantinesque,  la prestation plutôt sympathique de Brad Pitt, Anti-héros malchanceux et ringard, apparemment lourdaud et empêtré, il est de surcroît affublé de grosses lunettes à monture noire et d’un bob particulièrement peu seyant. Dommage pourtant que cet adepte de l’autodérision donne lui aussi dans la surenchère, en cabotinant à mort. En résumé, on dira que la superstar et son réalisateur trouvent davantage de plaisir à jouer et à tourner que le spectateur à regarder le résultat de l’œuvre.   

    A l’affiche dans les salles suisses dès le 4 août.

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  • Grand écran: "La nuit du 12", excellent polar signé Dominik Moll

    Vingt-deux ans après, Dominik Moll, réalisateur du fameux Harry , un ami qui vous veut du bien et  de l’étonnant thriller Seules les bêtes en 2019, revenait à Cannes avec La Nuit du 12 proposé hors concours, mais qui aurait largement mérité une sélection en compétition. Il est inspiré de quelques pages d’un livre de Pauline Guéna qui avait vécu le quotidien des brigades criminelles de la PJ de Versailles,.

    L’affaire, sordide, qui s’était déroulée dans la région grenobloise, est annoncée d’emblée comme non résolue. Au petit matin, une jeune fille est retrouvée morte, brulée après avoir été aspergée d’essence. Mais qui a tué la jolie et joyeuse Clara, qui rentrait d’une fête un peu arrosée entre copines et avait pris le temps de faire une vidéo pour sa meilleure amie? Qui a bien pu l’attendre, pourquoi? Le meurtrier la connaissait-elle, lui en voulant au point de la détruire ? 

    A la PJ de Grenoble, c’est le capitaine Yohan (Bastien Bouillon), flanqué de son  compère Marceau (Bouli Lanners), qui est chargé de mener l’enquête. Rapidement, elle l’obsède. Il veut comprendre, apporter des réponses, mais il n’y arrive pas, se heurte à l'impossible découverte du coupable. Les interrogatoires s’accumulent, notamment ceux des nombreux amants de Clara qui aimait plaire. 

    Une tournure féministe 

    Toutefois, les questions ne mènent à rien. S’ils semblent tous coupables, les éventuels suspects ont tous des alibis indiscutables. Les fausses pistes se succèdent. La frustration de Yohan augmente. Il tente de l'exorciser en faisant rageusement des tours de piste à vélo. Et puis, dans le fond, Clara ne l’aurait-elle pas cherché en multipliant ses relations, en jouant les provocatrices, en portant des jupes courtes? Le film prend alors une tournure féministe, face à ce jugement moral sur la vie privée de la victime.  

    Tout en se tenant aux côtés des enquêteurs,  Dominik Moll s’attaque au fléau de des féminicides, à la misogynie, la  barbarie des hommes, à l’insuffisance des moyens accordés à la police pour y faire face. Toujours aussi talentueux, il propose ainsi un polar singulier, troublant, captivant, puissant, parvenant à ménager un suspense constant, alors qu’il s’agit d’un cas non élucidé. L’interprétation est à la hauteur de la mise en scène. Plus particulièrement celles de Bastien Bouillon, taiseux, méthodique, méticuleux, et de Bouli Lanners, désabusé, brusque et tendre, avec ses fêlures et ses angoisses. Tous les deux se révèlent excellents en flics paumés dans leur quête sans issue.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 13 juillet.  

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