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Sorties de la Semaine - Page 41

  • Grand écran: "Les Miens", une affaire de famille avec Roschdy Zem derrière et devant la caméra

    Moussa (Sami Bouajila) est un garçon gentil, affectueux et généreux. Tout le contraire de son frère Ryad (Roschdy Zem) présentateur sportif vedette à la télévision qui a tendance à se prendre pour le centre du monde. Ce que lui reproche sa famille, à part Moussa, qui adore son frangin et le défend toujours bec et ongles quand on le traite d’égoïste.

    Un jour, Moussa fait une mauvaise chute en dansant, tombe dans le coma et se réveille avec une grosse bosse en guise de front. Victime d’un traumatisme crânien, perdu au milieu de ses proches, il se met à leur balancer ses quatre vérités, sans filtre. Disant par exemple à une nièce : «Tes vidéos sont nulles et toi t’es moche». Il en a autant à l'égard des autres, s'emporte contre des traditions aussi absurdes que le fonctionnement du monde d'aujourd'hui et finit par se brouiller avec tout le monde. Sauf avec Ryad à qui il continue de vouer une admiration inconditionnelle.  

    Avec Les Miens, son sixième long métrage, Roschdy Zem, à qui l’on doit des succès comme Omar m’a tuer ou Chocolat, se met en scène dans un film choral intime, racontant la vraie maladie de son propre frère et la façon dont ce dramatique accident a en quelque sorte poussé la fratrie à se repositionner, à remettre en question des relations, ou à renouer des liens distendus.   

    Le scénario est un quatre mains avec Maïwenn que l’on retrouve également devant la caméra et dont on sent indiscutablement la patte.  A la fois dans l’écriture, la vision, voire la réalisation de réunions familiales où on vide son sac, on lave son linge sale  et où les comptes se règlent dans des scènes bouillonnantes, pour ne pas dire hystériques. 

    Rencontré en octobre dernier au Festival corse Arte Mare de Bastia, Roschdy Zem nous en dit plus sur son dernier-né, dont on salue l’interprétation, plus particulièrement celle de Sami Bouajila, excellent. L’œuvre avait été sélectionnée en compétition à la Mostra de Venise.  Une première très flatteuse selon l’auteur, qui a en plus apprécié un regard qu’il estimait plus objectif sur son travail. 

    - Votre film est une sorte de mise à nu. Un besoin ou une envie ?

    -Plutôt une envie de parler de ma famille qui m’est venue pendant le confinement. Je trouvais qu’il y avait des choses dignes d’être racontées et c’était ma façon de dire à chacun combien je l’aime. 

    -Pourquoi avoir choisi de collaborer scénaristiquement avec Maïwenn.

    -On a le même producteur. Mais c’était avant tout pour sa méthode.  On a écrit en simultané. Comme je le dis souvent, j’étais les yeux, elle le cœur. 

    -Vous n’avez rien inventé en évoquant un événement qui est arrivé à votre propre frère. Comment l’avez-vous vécu ? 

    -C’est une maladie très bizarre. Le neurologue m’avait averti des différentes étapes. Somnolence, agressivité verbale, colère brusque, comportement deshinibé, humeur instable, déprime.   Cela dit on ne sait jamais vraiment comment le cerveau va réagir. 

    -Vous vous distribuez dans un rôle où vous ne vous épargnez pas. 

    -En effet, mais c’était aussi important pour moi de raconter ce que peut produire l’argent, la célébrité. Quand on prend trop de place, qu’on écrase les autres, il y a des conséquences. 

    "Les Miens", à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès  mercredi 23 novembre. 

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  • Grand écran: Valeria Bruni Tedeschi nous emporte avec "Les Amandiers", vibrante comédie dramatique, à la fois lumineuse et sombre

    Valeria Bruni Tedeschi fait revivre l’école de théâtre fondée par le célèbre metteur en scène Patrice Chéreau et Pierre Romans à Nanterre. Elle se concentre sur la promotion 1986-87 dont elle faisait partie aux côtés de Marianne Denicourt, Vincent Perez, Bruno Todeschini, Agnès Jaoui, ou encore Thibault de Montalembert,
     
    Dans Les Amandiers, vibrant hommage à l’art et à la création, la réalisatrice revisite cette période, ce lieu où tout était plus extraordinaire, plus extrême, plus frénétique, se rappelle les folles émotions, la joie ou la tristesse des auditions, l’exaltation d’un voyage culturel à New York. Elle redonne à la volée d’alors l’insolence d’une jeunesse vivant tout à fond, l’amour, la passion, le théâtre, la tragédie, à une époque marquée par le fléau du sida. 
     
    La troupe formée de très bons comédiens est emmenée par la formidable et solaire Nadia Tereszkiewicz, alias Stella (photo). Une révélation. Double bouillonnant de Valeria Bruni Tedeschi, elle crève l‘écran, qu’il s’agisse de son rôle dans les répétitions de Platonov, une pièce de Tchékhov ou dans sa relation toxique avec le bel Etienne qui brûle pour elle, comme il brûle sa vie.    

    Patrice Chéreau est quant à lui incarné par le magnétique Louis Garrel. Valeria Bruni Tedeschi est loin de ménager le maître. On le  découvre suffisant, angoissé, colérique, fiévreux, le voyant par ailleurs sniffer de la coke, draguer un élève, en humilier une autre. 

    Sélectionnée dans une compétition où elle a rayonné, mais ignorée par le jury au dernier Festival de Cannes, VBT nous emballe avec une comédie dramatique enthousiasmante à la fois lumineuse et sombre. Il y a de l’énergie, de la vitalité, de l'envie et de la fougue dans cette fervente déclaration d’amour au théâtre, aux acteurs et à l’intensité de leur travail. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 novembre.

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  • Grand écran: "Reste un peu", la crise de foi de Gad Elmaleh

    Apparemment, Gad Elmaleh en avait assez du rêve américain. Après trois ans à le vivre il décide de rentrer à Paris pour retrouver sa famille et ses amis qui lui manquent. En réalité, ce n’est pas seulement pour eux qu’il tient à revenir, mais pour une femme. La Vierge Marie. Entré alors qu'il avait six ans, dans une église à Casablanca, ce gamin juif était tombé en extase devant sa statue. Toujours fasciné par le catholicisme, il envisage de se faire baptiser. Et se demande comment il va faire accepter la chose à ses proches    

    Reste un peu est le deuxième long métrage (inattendu) de l’auteur qui treize ans après le caricatural Coco, œuvre à nouveau derrière et devant la caméra. Dans ce docu-autofiction-vérité entre drame et comédie, l’humoriste de 51 ans décrit sa crise de foi dans un film très personnel, où il se met en scène avec ses parents jouant leur propre rôle (photo), ainsi que sa sœur, ses cousins, ses copains, des ecclésiastiques de sa connaissance. 

    Gad Elmaleh fait certes preuve d’autodérision, d’humilité et d’humour dans son cheminement, livrant sa réflexion sur la religion, ses doutes, évoquant les pièges du communautarisme et prônant la tolérance. Le tout sur fond de déclaration d’amour aux siens. Mais alors qu’une grande majorité de la critique, plus particulièrement française, juge cet opus métaphysique subtil, délicat, sensible, courageux, émouvant et pudique (?), on ne peut s’empêcher de s’interroger sur sa volonté sinon son besoin impératif de nous faire partager ses atermoiements spirituels au cours d’une quête intérieure si intime... 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 16 novembre.

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