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Sorties de la Semaine - Page 44

  • Grand écran: "Close", l'attente haletante d'une tragédie. Lukas Dhont bouleverse et révèle deux comédiens

    Après Girl, évoquant une ado transgenre née garçon rêvant de devenir danseuse étoile (Caméra d’or en 2018 sur la Croisette), le Flamand Lukas Dhont revient avec Close. Toujours aussi convaincant, il a cette fois décroché le Grand Prix du jury à Cannes, en mai dernier,

    Une récompense on ne peut plus méritée. Le film raconte une amitié fusionnelle entre Léo et Rémi, 13 ans, détruite par une impensable tragédie qui nous touche en plein coeur. D’autant que le réalisateur, en dépit de la force émotionnelle de son histoire, sait éviter tous les pièges du larmoyant, du pathos, 

    Lukas Dhont nous met tout de suite de suite au parfum. Inséparables depuis toujours, les deux gamins sont comme des frères jumeaux. Ils s’inventent de dangereux ennemis à leur poursuite, courent dans les champs, dorment ensemble, se tirent la bourre à vélo sur le chemin de l'école, où ils sont dans la même classe.

    Mais petit à petit, ce lien indéfectible, cette complicité, cette intimité de tous les instants, commencent à faire jaser certains de leurs camarades. Une fille leur demande s’ils sont en couple. On entend les mots « tapette », « pédale ». 

    Une oeuvre intense à la mise en scène fluide

    Blessé, Léo commence alors à s’éloigner de Rémi qui ne comprend et surtout ne supporte pas cette nouvelle attitude. Il a la rage d’être mis à l’écart et la manifeste dans des emportements violents. Dès cet instant, Lukas Dhont nous maintient dans la crainte constante et haletante d’un drame. Jusqu’à ce qu’il se produise, inéluctablement. Dévoré par le remord, Léo ronge sa culpabilité, se murant dans le silence.   

    Avec Close, oeuvre intense à la mise en scène fluide, le cinéaste révèle une nouvelle fois deux jeunes comédiens impressionnants de charisme et de justesse. Eden Dambrine et Gustav de Waele. Ils donnent la réplique à une Emilie Dequenne déchirante de dignité en mère de Rémi, qui nous fait partager son immense chagrin. 


    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 9 novembre. 

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  • Grand écran: "Soul Of A Beast", trip hallucinatoire signé du Suisse Lorenz Merz

    Dans la chaleur de l’été, on suit Gabriel (Pablo Caprez), un père adolescent qui tombe amoureux de Corey (Ella Rumpf) la petite amie de son meilleur ami.  Entre la volonté de prendre soin de son fils et son désir de suivre Corey au Guatemala, le film signé du réalisateur suisse Lorenz Merz, nous entraîne dans un trip hallucinatoire (une dose de mescaline n’y est pas étrangère) à travers Zurich et son zoo.

    Créant un univers à l’aide d’effets spéciaux, assez captivant dans sa forme et sous influence japonaise dans son récit, le réalisateur livre une œuvre personnelle, physique, où il faut rentrer sans intellectualiser les choses ou se poser trop de questions. Bref, se laisser aller à la magie du cinéma dans cet opus qui date de 2021 et qu’on avait découvert au Festival de Locarno, où il avait été sélectionné en compétition

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 novembre. 

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  • Grand écran: "Vous n'aurez pas ma haine", film témoignage avec Pierre Deladonchamps. Interview

    Tuerie au Bataclan le 13 novembre 2015. Parmi les 130 morts, une femme de 35 ans, Hélène. qui était allée avec un ami écouter le groupe Eagles Of Death Metal. Trois jours après, son mari, le  journaliste Antoine Leiris, s’adressait aux terroristes dans une lettre ouverte sur Facebook qui a ému le monde entier. Il y déclarait notamment « ---Vous avez ôté la vie d’un être exceptionnel. volé l’amour de ma vie, la mère de mon fils, mais non, vous n’aurez pas ma haine… ». 

    Un an plus tard, le post devenait un livre. Dans la période ayant suivi la tuerie, Antoine Leiris  raconte sa reconstruction, son nouveau quotidien avec son fils Melvil, âgé de 17 mois. Il décrit sa souffrance, sa tristesse, sa peur, le vide, le manque laissé par Hélène  Après un monologue théâtral en 2017, son récit a été adapté par le réalisateur allemand Kilian Riedhof, qui évoque la tragédie, avant (où apparaît une Camélia Jordana solaire), pendant et après.

    Il est difficile de ne pas être touché par la résilience du veuf fou de désespoir, mais refusant de se laisser submerger par ses émotions, de céder à la colère, d’élever son fils (en l’occurrence joué par la petite Zoe Iorio) dans la terreur et la haine.  Une réserve pourtant. Bien que faisant preuve de retenue et de sensibilité,  Kilian Riedhof n’évite pas toujours le pathos, et a parfois du mal à se monter à la hauteur dans la représentation de la douleur de son héros, de son deuil impossible.. 

    On est en revanche bluffé par la performance de Pierre Deladonchamps, toujours excellent comme par exemple dans  Plaire, aimer et courir vite ou encore les Chatouilles. Il devient plus qu’il n’incarne  Antoine Leiris  On l’avait rencontré en août dernier au Festival de Locarno, l’oeuvre étant projetée sur la Piazza Grande.

    Comment êtes-vous arrivé dans ce film? Aviez-vous lu le livre?

    Oui, à sa sortie, et j’avais très envie de ce projet. Kilian a vu plusieurs acteurs et a décidé de me choisir. Notamment pour la manière dont j’avais lu les mots d’Antoine sur Facebook. Il y avait également une proximité physique. On a travaillé sur l’aspect du personnage, ses cheveux.

    Avez.vous rencontré Antoine Leiris pour mieux vous en imprégner?

    Non. Je n’y tenais pas et lui non plus d’ailleurs. On s’est envoyé des messages. En fait je ne voyais pas trop ce que je pouvais lui demander Le livre et les interviews que j’ai regardées me suffisaient. 

    La charge d'émotions à transmettre est exceptionnellement forte. Etait-ce intimidant?

    Intimidant peut signifier qu’on n’est pas au niveau du personnage parce qu'on y est étranger. Or j’ai justement choisi ce métier pour faire ressortir des choses que je n'ai pas forcément vécues. J’ai des doutes bien sûr à chaque film, qui est à chaque fois une aventure . Mais c’est un moteur et ça donne de la force. Là j’ai tenté, avec mon ressenti, de rendre Antoine le plus proche de ses mots, de ses écrits, d'être digne de sa grandeur. J’espère y être parvenu. En tout cas, il a vu le film et je crois qu’il l‘a beaucoup aimé. 

    Comment s’est passée votre collaboration avec Zoé, qui joue le fils d’Antoine? 

    Bien, je l'adore. Mais c’’est difficile de travailler avec des enfants. En revanche c’est enrichissant. L’égo du comédien se trouve déplacé. Il faut se concentrer sur ce qu’on peut obtenir d’eux.

    Au fait pourquoi avoi choisi une fille?`

    Simplement parce que c’était la meilleure.

    N'est-ce pas curieux que ce soit un Allemand plutôt qu’un Français qui ait réalisé le film?

    Plutôt un mal pour un bien. Antoine Leiris préférait qu’il n’y ait pas trop de proximité- Par ailleurs il n’y avait pas de problème de langue, Kilian parlant aussi français. 

    Vous n'aurez pas ma haine, à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 novembre.

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