Grand écran: "Couleurs de l'incendie", la vengeance d'une riche héritière ruinée. Avec Léa Drucker et Benoît Poelvoorde (13/11/2022)
Février 1927. Après la mort de Marcel Péricourt, sa fille Madeleine (Léa Drucker) doit prendre la tête de l'empire financier. Mais alors qu’elle est sur le point d’enterrer son père, c’est la tragédie. Son jeune fils Paul se jette par la fenêtre sous ses yeux et ceux des nombreux invités, rassemblés pour un dernier hommage au PDG défunt.
Paul survit, mais il est désormais grabataire. Toutefois, au désespoir de son oncle le vénal Charles (Olivier Gourmet), qui ne reçoit que 200.000 francs, il hérite de trois millions. Et sa mère de la banque dont elle laisse l’administration à son homme de confiance Gustave Jubert (Benoît Poelvoorde). Ambitieux, ce dernier se verrait bien plus qu’en gestionnaire et lui fait des avances. Mais Madeleine le repousse. Rancunier, il conserve la clé du coffre qu’il aurait dû lui remettre...
Jusqu’en 1933 on suit la chute de cette riche héritière. Désormais dans la tourmente alors que se profile la crise de 1929, elle doit affronter la corruption de son milieu et la cupidité de son entourage. Victime d’une ruineuse machination, elle devra s’escrimer pour survivre, se reconstruire et se venger de ceux qui ont causé sa perte.
Après Au revoir là-haut magnifiquement porté à l’écran par Albert Dupontel, c’est Clovis Cornillac qui se colle à la réalisation très classique de Couleurs de l’incendie, deuxième volet de la trilogie de Pierre Lemaître, dont Miroir de nos peines constitue le dernier. Tout n’est certes pas parfait dans cette fresque historique et romanesque au scénario signé par l’écrivain lui-même, qui respecte logiquement la trame de son roman. Elle se laisse toutefois voir, notamment grâce à une reconstitution soignée et à ses acteurs.
Léa Drucker d’abord blessée, fragilisée, se montre plutôt convaincante quand elle se transforme en guerrière vengeresse. A l’image de Benoît Poelvoorde dans son rôle de personnage éconduit aigri, cynique, vindicatif, colérique et manipulateur. Quant à Fanny Ardant, elle émeut en cantatrice en fin de carrière, qui vient égayer le triste quotidien de Paul, condamné au fauteuil roulant. Alice Izaaz en jolie traîtresse dame de compagnie et Clovis Cornillac en chauffeur taiseux et roublard ne sont pas mal non plus. On n’en dira pas autant de d’Olivier Gourmet, aussi caricatural que les deux filles bécassines dont il est flanqué.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 9 novembre.
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