Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Grand écran: dans "R.M.N.", Cristian Mungiu scanne une communauté gangrénée par la xénophobie

Dans un film politique dense, sombre et complexe où il s’attaque aux grands enjeux d’aujourd’hui, le Roumain Cristian Mungiu suit le retour de Matthias dans son petit village natal, multiethnique, situé en Transylvanie, Il y retrouve les siens après avoir quitté son emploi en Allemagne en raison d’une bagarre dans son entreprise,

Le réalisateur nous immerge alors dans une petite communauté minée par la frustration, le ressentiment, la colère, et surtout gangrénée par la xénophobie. Elle est symbolisée par une pétition de la population lancée afin de renvoyer chez eux les étrangers recrutés par la boulangerie locale. 

Le titre, R.M.N. peut surprendre. Sauf qu’en français, cela signifie IRM, autrement dit le scanner cérébral consistant à créer des images précises du corps, à révéler la maladie derrière la surface. Et c’est bien l’opération à laquelle se livre le réalisateur, qui continue à analyser au scalpel les maux qui rongent la société de son pays et par extension, ceux d’une Europe chamboulée. 

Un plan séquence virtuose de 17 minutes 

Entre thriller, western, drame social et un brin de fantastique, Cristian Mungiu s’attaque au nationalisme exacerbé, au populisme, à la peur, au rejet de l’autre, à la hantise du grand remplacement, sur fond de crise économique et de ravages de la mondialisation. .

Tout en relevant quelques défis, à l’image d’un plan séquence virtuose de dix minutes. où les villageois s’affrontent au Conseil municipal, sur le sort réservé aux étrangers (photo), le cinéaste se veut également implacable dans le constat d’une communauté en pleine désagrégation. 

Mais sa radiographie assez pesante ne nous emporte pas autant que certaines de ses œuvres précédentes. A commencer par l’excellent 4 mois, 3 semaines et 2 jours qui lui avait valu la Palme d’or cannoise en 2007. Le Roumain en visait une deuxième en mai dernier. Il est reparti les mains vides. 

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 novembre. 

Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine 0 commentaire 0 commentaire

Écrire un commentaire

Optionnel