Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sorties de la Semaine - Page 40

  • Grand écran: "Cet été-là", touchant récit initiatique signé Eric Lartigau. Interview

    Auteur de Qui a tué Pamela Rose?, Prête-moi ta main ou encore La Famille Bélier, Eric Lartigau propose Cet été-là, une comédie dramatique adaptée du roman graphique de deux Japonaises, JiIlian et Mariko Tamaki. Elle évoque le passage de l’enfance à l’adolescence. Un sujet très souvent traité au cinéma, mais que le réalisateur cinéaste sait renouveler.

    Dune (Rose Pou Pellicer) a 11 ans. Chaque été elle traverse la France avec ses parents pour passer les vacances dans leur vieille maison des Landes. C’est là que l’attend Mathilde (Juliette Havelange), sa meilleure amie de deux ans sa cadette. Elles passent leurs journées à se baigner, à jouer, à regarder des films d’horreur en cachette et à se faire plein de confidences. Mais pourtant, cet été-là ne sera pas comme les autres. Quelque chose a changé. Des problèmes familiaux, une mère (Marina Foïs) qui déprime, se dispute avec son père (Gael Garcia Bernal) et, avec leur petite différence d’âge, des préoccupations qui diffèrent. Sans oublier que Dune a un secret.

    Avec ce film tourné dans les Landes où il a vécu son enfance et dont il fait remonter des souvenirs, Eric Lartigau propose un récit initiatique doux-amer touchant, sensible, abordant plusieurs thématiques, dont la perte de l'innocence. Une jolie réussite qui doit beaucoup à la justesse de ses deux jeunes interprètes, bien entourées par Marina Foïs. Gael Garcia Bernal, et Chiara Mastroianni, dans un rôle singulier de mère lesbienne vegan.

    Rencontré à Genève, le cinéaste nous en dit plus sur l’idée du film « Je cherchais un sujet de famille et l’assistante d’Alain Attal avec qui j’avais envie de travailler a suggéré cette BD des cousines Tamaki en noir et blanc. J’ai été complètement happé par des sensations visuelles, émotionnelles. J’ai alors appelé Delphine Gleize, une amie. J’avais envie d’écrire avec une femme pour aborder ce sujet dans lequel j’allais par ailleurs mettre beaucoup de ma propre jeunesse, de mon rapport aux adultes ».

    Comment avez-vous collaboré?

    Elle tenait le clavier. Me posait beaucoup de questions. On a passé des semaines dans les Landes. Chaque fois, elle était prête à recommencer. On a mélangé nos observations de famille de mouvements dans les rues. On aime tous les deux l’humain. .On avait travaillé sur un projet qui n’a pas vu le jour et on a eu envie de recommencer.

    Vous aimez vous plonger dans les chroniques familiales.

    Et pour cause. C’est un vivier extraordinaire, un puits sans fond. On y découvre toutes les émotions.

    Qu’avez-vous ajouté par rapport au roman?

    Avec Delphine, nous avons décidé de donner plus d’importance au rôle des parents. J’ai filmé leur monde à travers le regard des enfants, je me suis intéressé aux interactions entre les adultes et eux, pour mieux les connaître, mieux appréhender la fragilité de cet âge où l’innocence se perd. C’est fascinant à écrire, à observer, à mettre en images.

    Parlez-nous du choix des comédiennes. D’abord Marina Foïs et Chiara Mastroianni.

    J’ai la chance quand j’écris d’avoir les acteurs dans la tête. Marina y était et elle était très intéressée par cette femme comme suspendue. Quand à Chiara Mastroianni, elle adorait l’idée de cette lesbienne vegan. « Je joue tellement peu ce genre de rôle », m’a-t-elle dit..

    Et en ce qui concerne Rose Pou Pellicer et Juliette Havelange?

    Ce fut plus difficile. Il y a eu 1500 candidates le jour de l’annonce sur Facebook. Et en tout plus de 4000 ! J’ai choisi Rose et Juliette sur cent d’entre elles. J’ai fait des couples et elles représentaient exactement ce que je voulais. Ce sont des filles intelligents, curieuses vives, libres. Elles se sont nourries l’une de l’autre en échangeant énormément.

    Cet été-là, à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 janvier.



     

     

     

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine 0 commentaire 0 commentaire
  • Grand écran: avec "Avatar 2", James Cameron nous offre un choc visuel mais un scénario convenu

    Avatar a marqué une petite page de l’histoire du cinéma lors de sa sortie en 2009, en imposant son univers particulier. Raison d’une folle espérance pour la suite, surtout de la part des inconditionnels. D’autant que James Cameron, promettait-on. allait encore laisser une trace indélébile, en nous scotchant à nouveau au fauteuil avec Avatar: La voie de l’eau. Et disons-le sans attendre,, treize ans plus tard, le réalisateur nous en met plein les yeux et les oreilles avec cette ode (convenue) à la famille sur fond d’écologie. 

    L’histoire se déroule suite aux événements relatés dans le premier épisode. On retrouve Jake Sully, désormais devenu un Na’vi, qui coule des jours heureux sur l'enchanteresse Pandora avec Neytiri. Ils ont  donné naissance à trois enfants Neteyam, Lo’ak, Tuk et adopté Kiri, avatar de Grace Augustine (personnage joué par Sigourney Weaver). Une famille particulièrement soudée où chacun trouve sa place sans marcher sur les pieds de l’autre. Les Sully se serrent les coudes, telle est leur devise..

    Découverte d’un nouveau peuple

    Mais on s’en doute ce joli bonheur ne va pas durer. Chassés de la planète il y a plus d’une décennie, les habitants du ciel rappliquent pour s’y installer. Avec notamment un ennemi juré de Jake et Neytiri qui crie vengeance. Pour se protéger de sa violence, les Sully affronteront de rudes épreuves et mèneront de nouvelles batailles contre ceux qui cherchent à les détruire.
     
    Cela passe par l’exil, ce qui permet la découverte d’un nouveau peuple sur Pandora, celui de la mer, le clan des Metkayina. Jake et les siens devront non seulement s’adapter à un autre lieu, mais également vivre avec une autre tribu, physiquement différente.. Avatar 2 se déroule dans et sous l’eau, donnant lieu à une exploration e ce nouvel univers, de ses créatures, de ses dangers, notamment par les enfants. Cette attirance et la volonté de la faire partager n’étonne pas de la part de l’auteur, passionné des fonds marins, qui propose des scènes aquatiques fascinantes.   

    Traitant  de l'importance de notre écosystème,, l'oeuvre est incontestablement du grand spectacle. Avec la 3 D, James Cameron nous immerge dans un autre monde, le sien nous invitant à nous y perdre. Il crée un univers envoûtant, un environnement fictif palpable, une population humanoïde d’un réalisme bluffant, évoluant dans une Pandora de rêve. Visuellement c’est époustouflant, grâce évidemment à la prouesse technologique qui porte le film.  

    Clins d’œil du réalisateur à son œuvre

    On ne se montrera en revanche pas aussi dithyrambique en ce qui concerne le scénario. Simpliste, il se résume au combat sempiternel que sont forcés de livrer des locaux contre des colonisateurs avides de les exterminer pour s’approprier leurs riches ressources naturelles. Et cela en appuyant frénétiquement et inlassablement sur la gâchette, ce qui ne contribue pas franchement à améliorer la chose. On notera par ailleurs des clins d’œil du réalisateur à son oeuvre, dont un gros, vers la fin, à une séquence poignante de Titanic, reprenant même des bribes de dialogue entre Leonardo DiCaprio et Kate Winslet du genre : «Tout va bien se passer. Ne lâche pas ma main…»

    Enfin, plus de trois heures, c’est quand même un poil longuet. Mais rien de ce qu’on pourrait opposer à James Cameron n’empêchera les fans de se ruer à la projection d’Avatar 2 (tant mieux pour le cinéma…), étiqueté chef d’oeuvre par une immense majorité de la critique. Et d’attendre avec la même impatience, les trois suites annoncées. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse dés mercredi 14 décembre.    

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine 0 commentaire 0 commentaire
  • Grand écran: avec "Broker", Hirokazu Kore-eda évoque la construction possible d'une famille idéale

    Le Japonais Hirokazu Kore-eda reste sur son terrain de prédilection, la famille, tout en situant Broker en Corée du Sud. Une escapade plus intéressante que celle qui l’avait emmené en France pour La vérité en 2019 avec Catherine Deneuve et Juliette Binoche.

    Les premières images sont dures. Par une nuit pluvieuse à Busan, deuxième ville du pays, une jeune femme s’approche d’une église catholique et abandonne son nouveau-né à proximité d’une boîte à bébés. Il est récupéré illégalement par le patron d’un pressing et son acolyte, des revendeurs d’enfants auxquels s’allie la mère, une prostituée revenue sur les lieux.

    Comprenant vite qu’elle n’a pas affaire à de bons Samaritains, mais à des brokers (des intermédiaires) qui veulent le faire adopter contre une rémunération importante, elle a l'intention de ne pas rester en-dehors du deal. 

    Elle décide alors de les accompagner dans leur long périple à la recherche de parents idéaux. Pourtant, quand elle les rencontre, elle les trouve tristes et indignes de son enfant. Lors de cet insolite road-movie, les trafiquants sont par ailleurs traqués par la police, qui veut les prendre en flagrant délit au moment de la transaction. 

    Au fil de l’intrigue, symptomatique des maux et paradoxes sociaux, l’auteur évoque la possible construction d’une famille entre ces laissés pour compte de la société, dont la rencontre avec le nourrisson changera le destin. Kore-Eda séduit  en évitant l’émotion et la larme faciles dans cet opus pimenté d'un petit suspense, non dépourvu de cynisme et d’humour. 

    Auteur du chef d’œuvre Nobody Knows, de Tel père tel fils ou de Notre petite sœur, couronné à Cannes en 2018 pour Une affaire de famille, le cinéaste visait une nouvelle Palme d’or en mai dernier. Mais c’est son comédien principal, le Sud-Coréen Song Kang-ho qui s’est vu sacré meilleur acteur sur la Croisette.

    Broker, à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 7 décembre. 

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine 0 commentaire 0 commentaire