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Sorties de la Semaine - Page 38

  • Grand écran: "Soul Of A Beast", trip hallucinatoire signé du Suisse Lorenz Merz

    Dans la chaleur de l’été, on suit Gabriel (Pablo Caprez), un père adolescent qui tombe amoureux de Corey (Ella Rumpf) la petite amie de son meilleur ami.  Entre la volonté de prendre soin de son fils et son désir de suivre Corey au Guatemala, le film signé du réalisateur suisse Lorenz Merz, nous entraîne dans un trip hallucinatoire (une dose de mescaline n’y est pas étrangère) à travers Zurich et son zoo.

    Créant un univers à l’aide d’effets spéciaux, assez captivant dans sa forme et sous influence japonaise dans son récit, le réalisateur livre une œuvre personnelle, physique, où il faut rentrer sans intellectualiser les choses ou se poser trop de questions. Bref, se laisser aller à la magie du cinéma dans cet opus qui date de 2021 et qu’on avait découvert au Festival de Locarno, où il avait été sélectionné en compétition

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 novembre. 

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  • Grand écran: "Vous n'aurez pas ma haine", film témoignage avec Pierre Deladonchamps. Interview

    Tuerie au Bataclan le 13 novembre 2015. Parmi les 130 morts, une femme de 35 ans, Hélène. qui était allée avec un ami écouter le groupe Eagles Of Death Metal. Trois jours après, son mari, le  journaliste Antoine Leiris, s’adressait aux terroristes dans une lettre ouverte sur Facebook qui a ému le monde entier. Il y déclarait notamment « ---Vous avez ôté la vie d’un être exceptionnel. volé l’amour de ma vie, la mère de mon fils, mais non, vous n’aurez pas ma haine… ». 

    Un an plus tard, le post devenait un livre. Dans la période ayant suivi la tuerie, Antoine Leiris  raconte sa reconstruction, son nouveau quotidien avec son fils Melvil, âgé de 17 mois. Il décrit sa souffrance, sa tristesse, sa peur, le vide, le manque laissé par Hélène  Après un monologue théâtral en 2017, son récit a été adapté par le réalisateur allemand Kilian Riedhof, qui évoque la tragédie, avant (où apparaît une Camélia Jordana solaire), pendant et après.

    Il est difficile de ne pas être touché par la résilience du veuf fou de désespoir, mais refusant de se laisser submerger par ses émotions, de céder à la colère, d’élever son fils (en l’occurrence joué par la petite Zoe Iorio) dans la terreur et la haine.  Une réserve pourtant. Bien que faisant preuve de retenue et de sensibilité,  Kilian Riedhof n’évite pas toujours le pathos, et a parfois du mal à se monter à la hauteur dans la représentation de la douleur de son héros, de son deuil impossible.. 

    On est en revanche bluffé par la performance de Pierre Deladonchamps, toujours excellent comme par exemple dans  Plaire, aimer et courir vite ou encore les Chatouilles. Il devient plus qu’il n’incarne  Antoine Leiris  On l’avait rencontré en août dernier au Festival de Locarno, l’oeuvre étant projetée sur la Piazza Grande.

    Comment êtes-vous arrivé dans ce film? Aviez-vous lu le livre?

    Oui, à sa sortie, et j’avais très envie de ce projet. Kilian a vu plusieurs acteurs et a décidé de me choisir. Notamment pour la manière dont j’avais lu les mots d’Antoine sur Facebook. Il y avait également une proximité physique. On a travaillé sur l’aspect du personnage, ses cheveux.

    Avez.vous rencontré Antoine Leiris pour mieux vous en imprégner?

    Non. Je n’y tenais pas et lui non plus d’ailleurs. On s’est envoyé des messages. En fait je ne voyais pas trop ce que je pouvais lui demander Le livre et les interviews que j’ai regardées me suffisaient. 

    La charge d'émotions à transmettre est exceptionnellement forte. Etait-ce intimidant?

    Intimidant peut signifier qu’on n’est pas au niveau du personnage parce qu'on y est étranger. Or j’ai justement choisi ce métier pour faire ressortir des choses que je n'ai pas forcément vécues. J’ai des doutes bien sûr à chaque film, qui est à chaque fois une aventure . Mais c’est un moteur et ça donne de la force. Là j’ai tenté, avec mon ressenti, de rendre Antoine le plus proche de ses mots, de ses écrits, d'être digne de sa grandeur. J’espère y être parvenu. En tout cas, il a vu le film et je crois qu’il l‘a beaucoup aimé. 

    Comment s’est passée votre collaboration avec Zoé, qui joue le fils d’Antoine? 

    Bien, je l'adore. Mais c’’est difficile de travailler avec des enfants. En revanche c’est enrichissant. L’égo du comédien se trouve déplacé. Il faut se concentrer sur ce qu’on peut obtenir d’eux.

    Au fait pourquoi avoi choisi une fille?`

    Simplement parce que c’était la meilleure.

    N'est-ce pas curieux que ce soit un Allemand plutôt qu’un Français qui ait réalisé le film?

    Plutôt un mal pour un bien. Antoine Leiris préférait qu’il n’y ait pas trop de proximité- Par ailleurs il n’y avait pas de problème de langue, Kilian parlant aussi français. 

    Vous n'aurez pas ma haine, à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 novembre.

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  • Grand écran: "Le sixième enfant", drame bouleversant centré sur le désir viscéral d'une femme

    Suite à un accident, Franck, ferrailleur endetté jusqu’au cou et vivant dans une caravane, se retrouve devant un juge. Heureusement, Julien son jeune avocat, lui obtient le sursis. Accompagné de sa femme Anna, également avocate, il propose de déposer Franck chez lui. Pour le remercier, ce dernier  lui propose de boire un verre et lui présente son épouse Meriem. Déjà mère de cinq enfants, elle est enceinte du sixième. Mais le couple aux abois ne peut se le permettre. 

    De leur côté Julien et Anna désespèrent d’en avoir. Les deux couples en viennent alors à un impensable arrangement, décidant de faire ce que la loi décrit comme un trafic. L’avortement n’étant pas une option en raison de ses convictions religieuses, Meriem par ailleurs physiquement usée, est en effet  prête à laisser une autre adopter clandestinement ce bébé à naître, pour lui offrir un meilleur avenir. D’abord déroutée par cette proposition douteuse, Anna lasse d’avoir tout essayé, accepte et vivra la grossesse  de Meriem par procuration. 

    Dans son premier long métrage adapté du roman d’Alain Jaspard  Pleurer des rivières, Leopold Legrand propose un film centré sur le désir obsessionnel, viscéral d’enfant d’Anna, dont on découvre à la fois la détermination farouche et la faiblesse psychologique. Elle est magnifiquement jouée par Sara Giraudeau, qui donne la réplique aux excellents Judith Chemla (Meriem) Damien Bonnard (Franck)  et Benjamin Lavernhe (Julien).

    Une histoire d'amour avant d'être une transgression

    Cette intrigue, principalement portée par les deux femmes qui s’allient et dont on suit l’évolution jusqu’à l’accouchement, paraît tellement invraisemblable qu’on pouvait craindre le pire. Mais Leopold Legrand parvient à en faire un drame bouleversant, sous tension, abordant avec intelligence et finesse les thèmes de la maternité de la justice, de la morale, de la déontologie des uns et des autres. Le tout lié aux divergences au sein des deux couples. L’opus, qui ne juge pas, se révèle une histoire d’amour avant d’être une transgression. Une réussite.

    Membre du talentueux quatuor Damien Bonnard, né à Alès en 1978, était de passage à Genève. Personnage attachant voulant devenir comédien depuis l’adolescence, il a mis du temps à y parvenir. J’ai arrêté l’école à 16 ans, enchaîné les petits boulots dans les pizzerias et sur les chantiers, avant d’intégrer les Beaux-Arts de Nîmes et de beaucoup voyager entre Bruxelles, l’Algérie et le Canada ».  

    Rentré à Paris, il colle des affiches et trouve un job de coursier qui lui permet de rencontrer des producteurs. Pendant cinq ans, il fait de la figuration, les petites prestations arrivent et il finit par décrocher le rôle principal dans Rester vertical d’Alain Giraudie en 2016, qui lui vaut le prix Lumière de la révélation masculine de l’année en 2017.  « Mais ça n’a pas du tout changé ma vie. Pendant trois ans, on ne m’a pas trouvé bankable» 

    Et cela jusqu’en 2019 où il incarne, dans Les Misérables de Ladj Ly, la nouvelle recrue honnête d’une brigade de la BAC, qui patrouille dans la cité de Montfermeil. lI est nommé au César du ,meilleur acteur. On le retrouve ensuite aux côtés de Leila Bekhti dans Les Intranquilles de Joachim Lafosse, où il se glisse dans la peau de son mari, un artiste bipolaire. Ce lui vaut encore une nomination au César. «Cela vous donne une grande visibilité, vous met en lumière. Aujourd’hui, on ne me propose pratiquement que des rôles principaux.. 

    En ce qui concerne Le sixième enfant, c’est une amie qui lui a fait lire le roman. «J’ai rencontré Léopold Legrand au festival d’Alès. Puis j’ai reçu le scénario, que j’ai immédiatement accepté. J’aime l’idée d’être entre la justice humaine et institutionnelle, le tout dans un thriller qui pose des questions existentielles et sociétales. Par ailleurs je trouve cet homme très intéressant avec sa volonté de rester droit, d’éviter les magouilles, même en situation précaire. Je pense que les trois autres comédiens étaient du même avis. Ils ont également dit oui tout de suite. Notre groupe a très bien et très vite fonctionné».

    Et cela ne va pas s’arrêter là pour Damien Bonnard, qui retrouvera Sara Giraudeau dans son prochain film, Le Système Victoria, de Sylvain Desclous

    Le sixième enfant à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis le 26 octobre. 

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