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Sorties de la Semaine - Page 38

  • Grand écran: "Tirailleurs", avec Omar Sy dans l'enfer des tranchées. Hommage historique et émouvant

    Troisième personnalité préférée des Français derrière l’indétrônable Jean-Jacques Goldman et Thomas Pesquet, Omar Sy tient le premier rôle dans Tirailleurs de Mathieu Vadepied. Longuement ovationné lors de la présentation du film dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes en mai dernier, le comédien se retrouve dans l’enfer des tranchées de la Première Guerre mondiale. Jouant dans la langue peul, il incarne Bakary, un père sénégalais qui s’est enrôlé pour protéger son fils Thierno.

    Celui-ci a été capturé dans son village en 1917, à l’instar de quelque 200.000 Africains destinés à servir dans l’armée française Les tirailleurs sénégalais ( même si le recrutement ne se limitait pas à eux)  sont envoyés en première ligne où ils mourront par dizaines de milliers.

    Relation conflictuelle

    Si Mathieu Vadepied, caméra à l’épaule, raconte la guerre, le fracas des bombes avec leur cortège d’horreurs, d’atrocités, de destins brisés, de corps broyés, il se penche également sur les rapports à la fois affectueux, compliqués et conflictuels qu’entretiennent ses deux protagonistes.

    Alors que le père veut absolument garder le contrôle sur son fils et le ramener vivant à la maison, Thierno refuse de lui obéir. Et cela d’autant plus qu’il est passé caporal et devenu ainsi le supérieur de son papa.

    Au-delà de l'émouvante et chaleureuse lnterprétation d'Omar Sy, on relèvera l’intérêt de Tirailleurs, dans la mesure où les films ayant traité la question sont plutôt rares. D'où l'importance historique et l’utilité de cette œuvre de mémoire en hommage aux courageux combattants arrachés à leur famille. Rappelons que ce corps militaire a été dissous en 1960.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 4 janvier. 

     

     

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  • Grand écran: avec "16 ans", Philippe Lioret revisite Roméo et Juliette. Il en propose une excellente relecture moderne

    C’est une histoire qu’on racontera jusqu’à la fin des temps. Elle vaut donc bien ses multiples adaptations. L’une des célèbres, c’est celle de  Baz Luhrmann en 1997.  Avec Roméo + Juliette, il a imaginé une version contemporaine, tout en restant fidèle au texte de Shakespeare.

    Philippe Lioret, lui, actualise complètement le conflit entre les Capulet et les Montaigu dans son dernier long métrage, 16 ans. Résolu à quitter son école privée, Léo vivant dans un quartier résidentiel, rentre en Seconde dans son nouveau lycée. Il y encontre Nora, issue de l’immigration, qui habite dans une cité. Leurs regards se croisent et ils tombent aussitôt follement amoureux.

    Pour leur malheur, le frère de Nora est accusé de vol dans l’hypermarché où il travaille et il est viré séance tenante par le directeur qui n’est autre que le père de Léo. Du coup c’est l’affrontement entre la famille modeste de Nora et celle, bourgeoise de Léo. Chacune s’oppose à la liaison entre leurs enfants qui, eux, refusent de voir leur passion naissante brisée par des origines familiales et sociales différentes qui ne sont prétextes à une guerre absurde. C’est malgré tout l’embrasement.

    Avec 16 ans, le réalisateur de Paris-Brest, Welcome, Ne t’en fais pas je vais bien, ou Le fils de Jean revient à la genèse de la célébrissime tragédie, en proposant une excellente et émouvante relecture moderne. Qu’il s’agisse de la mise en scène réaliste, du scénario captivant et de l’interprétation particulièrement convaincante des comédiens Sabrina Levoye (Nora) et Teilo Azaïs (Léo), qui ont l’âge de leur rôle respectif. 

    "C'est plus une inspiration qu'une adaptation"

    Lors d’une rencontre à Genève, Philippe Lioret évoque le petit événement qui l’a poussé à réaliser ce film. « Il s’agit d’un projet né de ma rencontre à deux ou trois reprises avec un jeune couple dans un abri bus. Ils pleuraient tout le temps et j’ai alors appris qu’ils avaient des problèmes avec leur famille. Cela m’a habité pendant 15 ans ». 

    Et puis un jour, le cinéaste se rappelle ces deux là et trouve le moyen de rendre Roméo et Juliette contemporain. «Je suis parti d’un matériau brut. Ce n’est pas vraiment une adaptation, mais une inspiration. J’ai écrit tout le film en me souvenant de mes 16 ans. De l’exquise première fois». 

    Vous décrivez un amour fou au premier regard, mais il s’agit de le garder, en dépit de l’adversité.

    Absolument. A leur âge, les deux jeunes amants s’en foutent des différences sociales. Mais cela reste un combat contre les autres et soi-même. Il faut un niveau d’intensité dingue pour que la passion dure. 

    C’est un film à suspense. Il y a une tension dans le récit, dans l’implication des personnages.   

    C’est vrai car toutes ces dissensions se produisent tout le temps en raison de détails insignifiants qui mènent à la tragédie 

    Il y a du machisme dans le film. Une certaine emprise du frère, du père sur Nora. Est-ce une dénonciation du patriarcat?

    Pas du tout. Le fils veut juste se venger d’une injustice. Mais Nora ne se laisse pas faire. 

    Comment s’est déroulé le casting ?

    Une vraie chasse au trésor. J’avais 80 Roméo et 50 Nora. L’élu, Teilo Azaïs, avait déjà fait de petites choses. Il avait ce naturel incroyable, cette décontraction. J’ai été aidé par le fait qu’il est arrivé aux auditions alors que j’avais déjà choisi Nora (Sabrina Lovoye) Elle avait un truc que d’autres ne possédaient pas. J’ai cru voir chez elle un charisme suffisant pour qu’elle embrasse un premier rôle. Avec raison. Quand ils se sont trouvés face à face c’était du tout cuit, du pain bénit

    16 ans, A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 4 janvier.

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  • Grand écran: "Cet été-là", touchant récit initiatique signé Eric Lartigau. Interview

    Auteur de Qui a tué Pamela Rose?, Prête-moi ta main ou encore La Famille Bélier, Eric Lartigau propose Cet été-là, une comédie dramatique adaptée du roman graphique de deux Japonaises, JiIlian et Mariko Tamaki. Elle évoque le passage de l’enfance à l’adolescence. Un sujet très souvent traité au cinéma, mais que le réalisateur cinéaste sait renouveler.

    Dune (Rose Pou Pellicer) a 11 ans. Chaque été elle traverse la France avec ses parents pour passer les vacances dans leur vieille maison des Landes. C’est là que l’attend Mathilde (Juliette Havelange), sa meilleure amie de deux ans sa cadette. Elles passent leurs journées à se baigner, à jouer, à regarder des films d’horreur en cachette et à se faire plein de confidences. Mais pourtant, cet été-là ne sera pas comme les autres. Quelque chose a changé. Des problèmes familiaux, une mère (Marina Foïs) qui déprime, se dispute avec son père (Gael Garcia Bernal) et, avec leur petite différence d’âge, des préoccupations qui diffèrent. Sans oublier que Dune a un secret.

    Avec ce film tourné dans les Landes où il a vécu son enfance et dont il fait remonter des souvenirs, Eric Lartigau propose un récit initiatique doux-amer touchant, sensible, abordant plusieurs thématiques, dont la perte de l'innocence. Une jolie réussite qui doit beaucoup à la justesse de ses deux jeunes interprètes, bien entourées par Marina Foïs. Gael Garcia Bernal, et Chiara Mastroianni, dans un rôle singulier de mère lesbienne vegan.

    Rencontré à Genève, le cinéaste nous en dit plus sur l’idée du film « Je cherchais un sujet de famille et l’assistante d’Alain Attal avec qui j’avais envie de travailler a suggéré cette BD des cousines Tamaki en noir et blanc. J’ai été complètement happé par des sensations visuelles, émotionnelles. J’ai alors appelé Delphine Gleize, une amie. J’avais envie d’écrire avec une femme pour aborder ce sujet dans lequel j’allais par ailleurs mettre beaucoup de ma propre jeunesse, de mon rapport aux adultes ».

    Comment avez-vous collaboré?

    Elle tenait le clavier. Me posait beaucoup de questions. On a passé des semaines dans les Landes. Chaque fois, elle était prête à recommencer. On a mélangé nos observations de famille de mouvements dans les rues. On aime tous les deux l’humain. .On avait travaillé sur un projet qui n’a pas vu le jour et on a eu envie de recommencer.

    Vous aimez vous plonger dans les chroniques familiales.

    Et pour cause. C’est un vivier extraordinaire, un puits sans fond. On y découvre toutes les émotions.

    Qu’avez-vous ajouté par rapport au roman?

    Avec Delphine, nous avons décidé de donner plus d’importance au rôle des parents. J’ai filmé leur monde à travers le regard des enfants, je me suis intéressé aux interactions entre les adultes et eux, pour mieux les connaître, mieux appréhender la fragilité de cet âge où l’innocence se perd. C’est fascinant à écrire, à observer, à mettre en images.

    Parlez-nous du choix des comédiennes. D’abord Marina Foïs et Chiara Mastroianni.

    J’ai la chance quand j’écris d’avoir les acteurs dans la tête. Marina y était et elle était très intéressée par cette femme comme suspendue. Quand à Chiara Mastroianni, elle adorait l’idée de cette lesbienne vegan. « Je joue tellement peu ce genre de rôle », m’a-t-elle dit..

    Et en ce qui concerne Rose Pou Pellicer et Juliette Havelange?

    Ce fut plus difficile. Il y a eu 1500 candidates le jour de l’annonce sur Facebook. Et en tout plus de 4000 ! J’ai choisi Rose et Juliette sur cent d’entre elles. J’ai fait des couples et elles représentaient exactement ce que je voulais. Ce sont des filles intelligents, curieuses vives, libres. Elles se sont nourries l’une de l’autre en échangeant énormément.

    Cet été-là, à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 janvier.



     

     

     

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