Troisième personnalité préférée des Français derrière l’indétrônable Jean-Jacques Goldman et Thomas Pesquet, Omar Sy tient le premier rôle dans Tirailleurs de Mathieu Vadepied. Longuement ovationné lors de la présentation du film dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes en mai dernier, le comédien se retrouve dans l’enfer des tranchées de la Première Guerre mondiale. Jouant dans la langue peul, il incarne Bakary, un père sénégalais qui s’est enrôlé pour protéger son fils Thierno.
Celui-ci a été capturé dans son village en 1917, à l’instar de quelque 200.000 Africains destinés à servir dans l’armée française Les tirailleurs sénégalais ( même si le recrutement ne se limitait pas à eux) sont envoyés en première ligne où ils mourront par dizaines de milliers.
Relation conflictuelle
Si Mathieu Vadepied, caméra à l’épaule, raconte la guerre, le fracas des bombes avec leur cortège d’horreurs, d’atrocités, de destins brisés, de corps broyés, il se penche également sur les rapports à la fois affectueux, compliqués et conflictuels qu’entretiennent ses deux protagonistes.
Alors que le père veut absolument garder le contrôle sur son fils et le ramener vivant à la maison, Thierno refuse de lui obéir. Et cela d’autant plus qu’il est passé caporal et devenu ainsi le supérieur de son papa.
Au-delà de l'émouvante et chaleureuse lnterprétation d'Omar Sy, on relèvera l’intérêt de Tirailleurs, dans la mesure où les films ayant traité la question sont plutôt rares. D'où l'importance historique et l’utilité de cette œuvre de mémoire en hommage aux courageux combattants arrachés à leur famille. Rappelons que ce corps militaire a été dissous en 1960.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 4 janvier.