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Grand écran: avec "Babylone", Damien Chazelle propose le meilleur... et le pire. Margot Robbie et Brad Pitt déchirent

Grandeur et décadence, gloire et déchéance, splendeur et misère, éternel récit d’ascension et de chute.  Après Whiplash et La La Land, Damien Chazelle revient avec Babylone. Durant plus de trois heures, il nous emmène dans le Hollywood des années 20-30, terre d’excès, de débauche et de dépravation sans limites. Il y brosse le portrait d’un monde qui se brûle en vivant à 200 à l’heure. 

Dans cette fresque épique au rythme délirant, Damien Chazelle suit plus particulièrement, au milieu d’une immense foule de personnages, trois d’entre eux. Et tout d’abord Manny Torres (Diego Calva) un jeune Mexicain prêt à tout pour dégoter un job dans la Mecque. On le découvre alors qu’il est chargé d’amener un éléphant à la fête démente d’un gros producteur. 

Son transport est dantesque, le pachyderme, futur clou du spectacle, choisissant de se lâcher dans un immonde déluge d’excréments. L’ouverture est symbolique de la suite, une gigantesque et interminable partouze du plus mauvais goût, les invités sombrant dans une orgie d’alcool, de drogue et de sexe.

C’est là que s’invite sans complexe Nellie LaRoy (Margot Robbie),  ambitieuse et voluptueuse apprentie actrice, comptant sur ses charmes pour devenir une grande vedette. Elle sympathise avec Manny et, comme prévu, réussit à décrocher un bout d’essai en payant de sa personne. A l’opposé, il y a Jack Conrad (Brad Pitt) super star du muet que tout le monde s’arrache, mais menacé par l’arrivée du parlant.  

Après cette bacchanale, l’auteur s’intéresse au parcours de ses trois têtes d’affiche dans les années suivantes, alors que le cinéma se transforme devenant une nouvelle industrie, où tout le monde doit s’adapter. A commencer par Nellie, ce qui donne notamment lieu à d’hilarantes scènes de tournage.

Film fleuve extravagant, captivant, bordélique et, parfois, insupportable

Margot Robbie enfile à la perfection le costume de cette jeune femme façon tornade, complètement dingue et totalement désinhibée. Diego Calva se révèle excellent dans le rôle de ce Mexicain avide d’en être mais dépassé par les événements. Quant à Brad Pitt il est tout aussi remarquable en comédien adulé du muet qu’en survivant éphémère d’une ère révolue. 

Bourré d’anecdotes authentiques, de références, de clins d’œil, Ce film fleuve, extravagant, rocambolesque, cacophonique, bordélique,  est à la hauteur (ou à la bassesse) du microcosme impitoyablement décrit.  Mais s’il est dévastateur pour ce monde immoral, comme le parlant le fut pour le muet et ses stars dont beaucoup disparaîtront, Chazelle n’en fait pas moins une nouvelle déclaration d’amour au cinéma en général. 

Il rend ainsi hommage à sa magie et, en dépit de tout, à son pouvoir de faire rêver et vibrer le spectateur. Une folle odyssée où le réalisateur franco-américain propose le meilleur et le pire, captivante, émouvante, amusante, mais aussi Insupportable d’exagération et de surenchère. 

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 18 janvier.

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