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Sorties de la Semaine - Page 180

  • Grand écran: "Patients", un récit à hauteur de fauteuil pour réapprendre à vivre

    aaaapatients.jpgGrand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, a écrit en 2012 Patients, un livre sur l’accident qui l’avait paralysé en 1997, avant de pouvoir après de longs mois retrouver l’usage de ses mains et de ses jambes. Mais il devra toujours se servir d’une béquille.

    Aujourd’hui il en a fait un film, au titre éponyme. En se replongeant dans la période la plus noire de son existence, Grand Corps Malade devait seulement écrire le scénario. Finalement il a décidé de coréaliser l’adaptation de son autobiographie avec son ami Medhi Idir, auteur de tous ses clips et de courts métrages.

    Les deux compères n’abordent pas le parcours artistique du célèbre slameur mais, fidèles au livre, se concentrent, sur la description d’une année de rééducation. Il ne s’agit donc pas d’un biopic dans la mesure où l'histoire pourrait être celle de n’importe quel jeune de 20 ans victime d’un grave accident.

    On découvre donc Ben (Pablo Pauly), un passionné de basket qui, à l'instar de Fabien à l’époque, a perdu l’usage de ses jambes après une chute dans une piscine à moitié pleine et ne peut plus marcher, se laver, s’habiller. Arrivé dans le centre médical dont il découvre la dure réalité, il rencontre surtout une étonnante galerie de personnages, comme lui lourdement handicapés. Entre souffrance et patience, idées suicidaires et résistance, engueulades et éclats de rires, vannes potaches, larmes et même une petite idylle, ces corps brisés vont tenter ensemble de réapprendre à vivre.

    Entièrement tourné dans le centre, Patients montre sans fard le quotidien éprouvant, cru des handicapés sans la moindre autonomie, et le dévouement ceux qui les soignent. Cela donne une comédie sociale vue à hauteur de fauteuil, à la fois pédagogique, émouvante, drôle, pleine d’un humour souvent trash et d'autodérision féroce. C’est aussi le récit d’une renaissance collective qui fuit le documentaire édifiant et ne tombe jamais dans le sentimentalisme, le pathos. Un petit exploit.

    Performance des comédiens

    «Nous avons beaucoup travaillé en amont pour avoir le recul nécessaire. Nous avons évité à chaque fois de grossir le trait et en même temps de ne pas nier la difficulté de la vie de ces gens sans noircir le tableau », expliquent les deux réalisateurs à l’occasion d’un passage à Genève.

    Il faut également saluer la performance des comédiens, en immersion dans un vrai centre de réadaptation pendant sept mois. «Le casting a été un enjeu majeur. On a vu près de 400 personnes. On ne voulait pas des têtes connues pour que les personnages, qui ont tous existé, soient le plus crédibles possible. Aucun d’eux n’est handicapé, ce qui leur a demandé un effort physique incroyable. Par ailleurs, la soixantaine de figurants sont de vrais patients du centre.»

    Ce premier long-métrage a donné des idées au tandem. «Medhi et moi on se connaît depuis douze ans On est les meilleurs potes On est tout le temps ensemble, on a tout fait ensemble On a envie de refaire un film ensemble. A partir d’un sujet qu’on connaît bien… »

    A l'affiche dans es salles de Suisse romande dès mercredi 1er mars.

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  • Grand écran: avec "Si j'étais un homme", Audrey Dana tente de mélanger les genres

    aaaadana.jpgMère de deux enfants, malheureuse en amour et fraîchement divorcée, Jeanne ne veut plus entendre parler des hommes. Et puis un beau matin, elle se réveille avec un pénis après une nuit d’orage! Paniquée elle consulte son gynécologue (Christian Clavier)qui ne peut que constater la chose. Et lui donner, à l’image de la meilleure amie (Alice Belaïdi), des conseils pour se servir de son "pinpin" comme elle surnomme son phallus.

    Voilà qui donne lieu à quelques fous rires et situations cocasses au début, mais dérive malheureusement vers une grosse farce hystérique et faussement subversive. Devant et derrière la caméra pour son second long-métrage après Sous les jupes des filles, Audrey Dana ne tient pas jusqu’à la fin, bien au contraire, son histoire a priori audacieuse.

    Ce n’est évidemment pas l'avis de la réalisatrice qui défend son dernier-né avec conviction. "Pour moi, ce sujet sensible était l’opportunité de faire une bonne comédie", nous confie-t-elle lors de son passage à Genève. "J’avais envie d’explorer la frontière ténue entre le masculin et le féminin j’ai été assez folle pour aller jusqu’au bout". Certes je me vautre dans les clichés, mais c'est pour mieux les exploser".

    Ce qui l’a amusée, c’est d'imaginer que la chose arrive à une fille qui vit dans la règle stricte du patriarcat. "Cela me permettait de me moquer du patriarcat et de parler de la place qu’occupe la femme aujourd’hui, celle que mon héroïne n’a jamais prise. Nous vivons dans une société assez machiste, où être un homme procure davantage de droits. Je pose donc la question de savoir ce qui se passerait si on donnait ses attributs à une fille". 

    Audrey Dana a personnellement rêvé qu’elle se réveillait avec un sexe masculin. "C’est plus fréquent qu’on ne le croit. On a tous l’autre genre en soi. Je fais donc un pas vers l’homme". Elle en a même interviewé une centaine en les interrogeant sur leur rapport au sexe. "Beaucoup ne s’étaient jamais livrés dans ce domaine. Tous étaient émus. Oubliant leur pudeur, ils m’ont raconté des choses très intimes, comme l’un d’eux qui m’a révélé s’être masturbé pour la première fois à 24 ans.." 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 février.

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  • Grand écran: "Lion" raconte l'odyssée d'un enfant indien adopté

    aaasaroo.jpgElle ne pouvait être que vraie. Inventée, on aurait eu du mal à croire à l histoire de Saroo, ce garçonnet indien de cinq ans qui se retrouve dans un train traversant le pays et l’emmenant à Calcutta. Perdu à 1600 kilomètres de chez lui, le gamin doit apprendre à survivre seul dans l’immense cité, avant d’être placé dans un orphelinat puis adopté par un couple d’Australiens.

    Vingt-cinq ans plus tard, comme Saroo Brierley l’a raconté dans son autobiographie A Long Way Home, le jeune homme n’a pas oublié sa famille biologique. Les souvenirs de son enfance restent gravés dans sa mémoire et il va se mettre à rechercher son village natal. Il parviendra à le localiser grâce à Google Earth, qui a d’ailleurs parrainé le tournage.

    Lion est le premier long-métrage de Garth Davis, cité six fois aux Oscars. Cherchant à éviter le pathos et le misérabilisme, le réalisateur ne manque toutefois pas de nous tirer des larmes avec cette aventure aussi extraordinaire que touchante. Plus particulièrement dans sa première partie où on découvre le quotidien du mignon Saroo (Sunny Pawar).

    Il vit pauvre mais heureux dans une cahute en pleine campagneentre sa mère, sa sœur, son grand-frère qu’il adore et qui l’emmène parfois à son travail. Jusqu’à ce jour fatidique où, fatigué de l’attendre dans une gare, Saroo monte dans un wagon pour atterrir à Calcutta, ville de tous les dangers pour une jeune proie facile.

    Moins centrée sur l’émotionnel, à part le final, la deuxième partie de ce mélodrame le montre dans sa nouvelle vie entre ses parents adoptifs et un frère difficile, également adopté. Puis il apparaît en adulte sous les traits de Dev Patel (le héros de Slumdog Millionnaire) qui, suite à une rencontre avec d’autres jeunes Indiens éprouvera la nécessité obsessionnelle de renouer avec ses racines.

    Le comédien est l’un des prétendants à la statuette du meilleur second rôle en compagnie de Nicole Kidman. Cette dernière se révèle étonnante dans une composition sensible de mère aimante. Une nouvelle fois bluffante avec sa capacité de s’effacer derrière son personnage, elle apparaît méconnaissable avec son look vestimentaire de mémère, encore accentué par ses cheveux roux, coupés courts et permanentés.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 février. 

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