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Sorties de la Semaine - Page 177

  • Grand écran: Fanny Ardant en "Lola Pater", une évidence pour le réalisateur Nadir Moknèche

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaafanettew.jpgFils d’immigrés algériens, Zino a grandi persuadé que Farid, son père, les a abandonnés, sa mère et lui. A la mort de cette dernière, il apprend que Farid n’est pas retourné en Algérie, mais qu’il vit en Camargue. Zino part alors à sa recherche dans le sud de la France et rencontre Lola, professeure de danse orientale. Elle finit par lui avouer qu’elle est Farid. Zino a de la peine à l’accepter. Toujours prête à tout, Fanny Ardant n’a pas hésité à se couler dans le rôle de Lola, donnant la réplique à Tewfik Jallab (photo

    Nadir Moknèche s'est attaqué à un thème délicat qu'il traite avec subtilité et sensibilité, évitant la caricature et le cliché. "L’idée du film vient de loin. Dans les années 80, j‘habitais Pigalle et j’avais deux voisines transsexuelles qui se prostituaient en bas de chez moi. Le 11 mai 1987, alors qu’Antenne 2 retransmettait l’ouverture du procès de Klaus Barbie l’une d’elles m’a demandé si elle pouvait venir voir la télévision chez moi. J’ai d’abord pris un air condescendant du haut de mes 22 ans. Ensuite nous avons sympathisé Avec le temps, je suis entré dans ce monde et j’ai découvert une autre vie".

    Pourquoi avoir choisi Fanny Ardant.

    Je l’avais vue dans Vivement dimanche et j’avais cru alors qu’elle était italienne. Je suis dingue des actrices italiennes. Et puis, lors d’un déjeuner chez ma mère, on parlait du scénario, du personnage. Tout à coup, elle m’a dit comme un oracle  "Ne cherche pas, il y a une seule actrice qui peut jouer ce rôle. Fanny Ardant". On s’est rencontré et tout s’est enchaîné.

    On pourrait vous reprocher de ne pas avoir choisi une vraie transsexuelle, comme l’a fait par exemple Sebastian Lelio pour "Una mujer fantastica".

    Le cinéma est un métier et j’aime travailler avec les acteurs. Actuellement il n’y a pas de comédienne transsexuelle. Peut-être sera-ce le cas dans vingt ans. mais j’espère qu’elles ne seront pas cantonnées à ce genre de rôle. Le choix de Fanny Ardant s’est imposé de lui-même. Elle et moi nous sommes investis corps et âme dans ce personnage de Lola. (C’est aussi l’avis de l’intéressée. Voir notre interview de Fanny Ardant du 4 août dernier).

    Si vous vous mettez dans la situation du fils, comment auriez-vous réagi ?

    J’aurais également été dans le rejet a priori. Et puis j’aurais essayé de comprendre pourquoi c’est si douloureux d’être dans le mauvais corps. Personnellement je n’ai pas connu mon père. Il est mort alors que j’avais trois ans. Plus tard je me suis demandé comment je me serais entendu avec lui. Et je me suis aussi dit, si le cas s’était présenté, qu’il était préférable d’avoir un père vivant, en femme ,qu’un père mort, en homme.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 9 août.

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  • Grand écran: "Una mujer fantastica", le combat dune transgenre face à l'hostilité sociale et familiale

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaamujer.jpgAprès le triomphe de « Gloria », une divorcée de 58 ans déterminée à braver l’âge et la solitude, le Chilien Sebastian Lelio s’est lancé, avec « Una mujer fantastica » (Une femme fantastique) , dans le délicat sujet du transgendérisme. Cette femme, c’est Marina. Loin des regards, elle vit avec Orlando, son aîné de vingt ans. Ils s’aiment, malgré tout ce qui les sépare, les années et la différence de Marina.

    Toujours désireux de lui plaire, Il décide de l’emmener aux célèbres chutes d’Iguazu, situées entre le Brésil et l’Argentine. Mais le voyage ne se fera pas. Terrassé par un malaise, Orlando meurt quelques heures plus tard. Privée de son amour, de sa bienveillance, de sa protection, Marina se retrouve en butte à l’hostilité de la société et de ses proches, rejetant tout ce que représente cette personne à «l’identité douteuse».

    Marina lutte pour conquérir son droit au respect

    Tandis que la police la soupçonne de meurtre et que l’inspectrice des moeurs la soumet à une humiliante visite médicale, la famille d’Orlando, mêlant la cruauté ordinaire à la mesquinerie crasse, veut chasser ce «monstre», cette «prostituée vénale» de l’appartement d’Orlando et va jusqu’à l’interdire d’obsèques. Seule face à la violence, la colère, la défiance et l’animosité de tous, Marina ne baisse pas les bras. Dotée d’une force et d’une énergie à tout crin, elle va au contraire se battre pour conquérir son droit au respect et à la dignité.

    Entre retenue et tension, passant du mélodrame à une forme de thriller, Sebastian Lelio évite le militantisme, le pathos, pour développer son intrigue avec subtilité, intelligence et délicatesse, le «cas» de Marina devenant alors surtout un sujet pour les autres protagonistes. Une réussite à laquelle contribue son héroïne interprétée avec passion par la talentueuse et charismatique Daniela Vega (photo), une vraie femme transgenre. Comme le souhaitait le réalisateur qui, de Berlin où il habite désormais, nous en dit plus sur le point de départ de son cinquième long métrage.

    «Je voulais explorer de nouveaux territoires»

    « Gloria représentait à la fois une fin et un commencement. Suite à son succès, j’ai eu envie d’explorer de nouveaux territoires, de trouver une histoire qui me forcerait à avancer. C’est ce qui m’excite dans mon métier. Alors que j’étais en train d’écrire avec mon coscénariste Gonzalo Maza, je me suis demandé ce qui se passe pour celui ou celle qui reste quand quelqu’un meurt dans ses bras. Après avoir imaginé plusieurs possibilités, j’ai eu l’idée d’une femme transgenre. Mais je n’en connaissais pas et je sentais que j’avais la tête farcie de clichés ».

    -C’est alors que vous avez décidé d‘en rencontrer ?

    - Effectivement. Nous en avons vu plusieurs à Santiago, que j’ai trouvées très inspirantes. Mais sans que je les imagine en comédiennes. Jusqu’à ce qu’on me recommande Daniela Vega». J’ai alors réalisé qu’il me fallait une actrice transgenre. Pour moi c’était impératif. Sinon, je n’aurais pas fait le film.

    - «Una mujer fantastica» n’est pas militant dans la mesure où vous ne traitez pas spécifiquement du problème de la transition, de la difficulté à s’assumer, mais avant tout de la façon dont Marina est considérée et traitée pour ce qu’elle représente.

    -Je crois que le cinéma a vocation à être plus complexe qu’exposer ou défendre certaines causes. Un moyen de les surmonter, de les transcender. La présence de Marina nous emporte ailleurs. On est à la fois dans un musical, une fantaisie, un documentaire. En dépit d’un certain aspect réaliste, le film n’est pas réaliste en soi.

    - Vous posez plus de questions que vous ne donnez de réponses. Notamment à propos de votre héroïne.

    -C’est vrai. Révélateur, reflet, miroir, pierre angulaire, elle est plus ou moins énigmatique. On ne sait pas exactement qui elle est. Elle demeure un mystère. Je suis comme elle. Si je ne nie pas avoir une fascination pour le féminin, Je refuse d’être catalogué.

    -Votre film a une dimension politique. Est-il une représentation du Chili aujourd’hui?

    -C’est inévitable, puisqu’il en émerge. Il est révélateur d’un aspect d’une société chilienne très conservatrice dans un pays à démocratie limitée où continue à régner l’injustice sociale.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 juillet.

     

     

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  • Grand écran: "Le Grand Méchant Renard et autres contes", irrésistiblement drôle et émouvant

    aaaaaaaaaarenard.jpgBenjamin Renner avait fait un carton, en remportant le César du meilleur film d’animation en 2013 avec Ernest et Célestine, tiré du livre de Gabrielle Vincent et coréalisé avec le duo belge Patar et Aubier. Il récidive en adaptant de sa propre BD Le Grand Méchant Renard et autres contes,qui lui avait valu le Fauve d’or en 2016 à Angoulême.

    Drôlerie, émotion, humour et tendresse, inversion des rôles et détournement des genres, délicatesse du dessin sont au rendez-vous dans cette irrésistible comédie animalière patticulièrement bien écrite, composée de trois actes. Le premier met en scène une cigogne futile et sans-coeur, chargée de livrer un bébé. Mais la paresseuse s’en débarrasse en le confiant à un lapin, un canard et un cochon. Un trio d’andouilles certes sympathiques, mais qui aura toutes les peines à mener à bien sa précieuse et délicate mission.

    Le second acte s’articule autour d’un renard qui donne son titre au film mais qui a bien du mal à l’assumer. Il n’a de grand méchant que le nom et du coup sa réputation de prédateur carnivore en prend un drôle de coup. Le malheureux ne sait qu'inventer pour effrayer les poules. Il se fait même copieusement injurier et rosser dès qu'il pénètre dans le poulailler

    Il se rabat alors sur les œufs destinés à devenir de petits poussins délectables. Héla pour lui, sortis de leur coquille, ceux-ci l’appellent maman et ne cessent de lui prouver leur amour. Moralité de cette fable qui rappellet La Fontaine, tout le monde peut dans le fond être mère.

    Le troisième conte reprend le trio lapin-canard-cochon qui, craignant d’en avoir tué le père, tente de sauver Noël. Il est un peu faible comparé aux deux premiers, mais les enfants n’en bouderont pas leur plaisir pour autant. Les adultes non plus.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 21 juin.

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