Grand écran: "Petit paysan", thriller psychologique dans une ferme. Prenant (29/08/2017)

aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaèetitpaysan.jpgPierre, la trentaine, est éleveur de vaches laitières. Son quotidien se déroule entre sa ferme, sa sœur Pascale vétérinaire, et ses parents dont il a repris l’exploitation. Alors qu’une épidémie se déclare en France, provoquant l’abattage du bétail, il découvre avec horreur que l’une de ses bêtes est contaminée.

Face à la menace de perdre tout son troupeau, il décide de lutter seul contre la propagation du mal et, au lieu d’avertir les autorités sanitaires, tue lui-même l’animal en cachette. Non seulement ce n’est pas une mince affaire mais, tombant dans l’illégalité, passible de prison, il est pris dans un engrenage infernal.

Sensible, subtil, lucide, prenant, Petit paysan, inspiré des épisodes de panique provoqués par la maladie de la vache folle ou la fièvre aphteuse, est signé Hubert Charuel. Qui sait de quoi il parle, étant lui-même fils d’éleveur. Il propose un premier long-métrage sous tension bien écrit, parfaitement documenté, entre naturalisme et cinéma de genre.

Distillant une atmosphère anxiogène, flirtant avec le fantastique, il mêle thriller psychologique et réflexion sur les difficultés économiques et les tâches épuisantes des paysans. Le tout à travers un héros cherchant obsessionnellement à nier la réalité et se murant de plus en plus dans l’isolement au fil de l’intrigue,

Hubert Charuel évoque aussi le rapport affectif trouble de Pierre avec ses vaches, bridant sa sexualité. Elles sont toute sa vie, au grand dam de la boulangère amoureuse de lui, ainsi que de ses parents, plus particulièrement de sa mère tentant maladroitement de le pousser dans les bras d'une éventuelle épouse.

Une jolie réussite à laquelle les comédiens contribuent largement. A commencer par le principal, le formidable Swann Artaud, Aux côtés de Sara Giraudeau, il se révèle absolument impeccable dans le rôle de Pierre, personnage singulier, attachant, sous pression, à la fois touchant, maniaque et paranoïaque.

 A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 août.

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