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Sorties de la Semaine - Page 179

  • Grand écran: "Chez Nous" asticote le Front National. Avec une grande Emilie Dequenne

    aaaachez nous.jpgInfirmière à domicile, entre Lens et Lille, Pauline s’occupe seule de ses enfants et de son père ancien métallurgiste communiste. Confrontée à la misère sociale, pleine d’empathie, elle se montre dévouée et généreuse envers ses patients. Profitant de sa popularité, les pontes du Bloc patriotique, un parti extrémiste soucieux de dédiabolisation, lui proposent d’être leur candidate aux municipales.

    Mélange de réalité et de fiction, critique du Front National même s’il n’est jamais nommé et dont l’action se situe de surcroît dans la commune fictive de Hénard (le fief frontiste d’Hénin-Beaumont dans le nord n’est pas loin) Chez Nous, (titre emprunté au slogan "On est chez nous" scandé par les militants dans les meetings en agitant follement des drapeaux tricolores), est signé du Belge Lucas Belvaux.

    Il a énervé les dirigeants du parti, plus particulièrement Florian Pilippot qui, sans l’avoir vu, avait dénoncé une sortie scandaleuse et inadmissible quelques semaines avant l’élection présidentielle. Notamment dans la ligne de mire, le personnage d’Agnès Dorgelle (Catherine Jacob). Blonde et brutale patronne du Bloc capable de galvaniser les foules, elle évoque indéniablement Marine Le Pen.

    En fait, elle ne tient qu’un rôle secondaire. La véritable héroïne, c’est cette jeune infirmière à nouveau formidablement incarnée par Emilie Dequenne (à droite sur la photo), recrue naïve à qui ce parti dirigé par une femme et s’adressant aux ouvriers ne semble pas dangereux. A relever aussi la prestation d’André Dussolier en médecin onctueux et inquiétant, passant de l’amabilité à la menace voilée.

    aaaadequenne.jpgUn terreau fertile

    Lucas Belvaux nie vouloir provoquer le FN. Tout au long d'une intrigue tenant davantage de la mise en garde que du brûott, il s’emploie à décrire une France divisée et déboussolé, peuplée d’individus frustrés et en colère, sur fond de crise économique et morale. Un terreau fertile à l’implantation complexe d’un parti en quête de respectabilité, pour emporter l'adhésion d'un électorat qu’il prétend défendre.

    Le but est de susciter le débat en explorant ses mécanismes, se focalisant sur la manière dont il parvient à grossir ses rangs. La séduction qu’exerce peu à peu ce Bloc populiste sur une Pauline  désireuse d'améliorer le sort de ses concitoyens, représente l’un des principaux intérêts de ce film habile quoique parfois inégal et surligné, mais utile dans sa façon de pousser à la réflexion.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 février.

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  • Grand écran: "Mapplethorpe: Look at the Pictures", le parcours hors norme d'un sulfureux photographe

    5051579_7_70cb_autoportrait-1980_31e5e782e58510300867593df1b93b12.jpg« J’ai toujours été fasciné par l’idée d’illustrer la sexualité comme personne de l’avait fait auparavant ». Pour Robert Mapplethorpe, le sexe est partout dans la vie et dans les choses. Un pénis et une fleur c’est la même chose. Il a ainsi fait du sexe et de sa pratique le cœur de son œuvre. Le résultat avait valu en 1989 les imprécations du sénateur républicain Jesse Helms, outré par les photos pornographiques du sulfureux personnage, jugées offensantes pour l’art. Il n’était pas le seul. Les images ont provoqué moult scandales et procédures judiciaires, loin de nuire d’ailleurs au prix des œuvres incriminées...

    "Look at the pictures!", martèle le politicien scandalisé. C’est ainsi que commence le premier long-métrage documentaire sur le célèbre photographe, réalisé par Fenton Bailey et Randy Barbaro, qui reprennent la phrase à leur compte, en détournant évidemment son sens premier. Ils retracent le parcours fulgurant d’un artiste hors norme, jusqu’à sa mort du SIDA en 1989, après avoir passé ses dernières années à promouvoir l’homosexualité. Il avait quarante-deux ans.

    A travers une série d’interviews enregistrées, Robert Mapplethorpe révèle sans détour sa vie sulfureuse et les passions qui l’ont inspiré. Des archives enfin rendues publiques, des entretiens de collaborateurs, des révélations intimes de ses amis, de ses amants, de son frère Edward, artiste lui aussi, des témoignages de son prêtre, sa rencontre avec son amie Patti Smith, complètent le portrait de cet homme extravagant et dérangeant qui a inventé une nouvelle forme d’art en portant la photographie à son sommet. Ce qui est d’autant plus extraordinaire qu’au départ, il ne l’avait pas choisie. Il s’est mis à faire des polaroïds, parce qu’il avait besoin de photos pour ses collages.

    Obsédé par la beauté

    Le documentaire auquel on reprochera une facture trop classique étant donné son sujet, montre un Mapplethorpe obsédé par la beauté, la perfection esthétique, comme le révèle le fameux The Black Book publié en 1986, entièrement composé de nus d’hommes noirs sculpturaux et dans tous leurs états. Le provocateur Robert adorait bousculer les tabous, choquer les gens, les déranger, les faire réagir, les manipuler, les utiliser, avoir en quelque sorte du pouvoir sur eux.

    Au-delà de son œuvre, Mapplethorpe, artiste total dans son attitude, sa manière de s’habiller, de se coiffer était profondément ambitieux. Tout ce qu’il faisait, c’était pour sa carrière remarquent les intervenants. Beau, intelligent, charmeur, il était aussi égoïste, aimait l’argent et avait soif de célébrité. Il voulait être une légende et a connu le succès avant de mourir.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er mars.

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  • Grand écran:"Trainspotting 2", le retour nostalgique des junkies écossais... sur le retour

    aaatrain.jpgLes chemins des voyous écossais Renton, Spud, Sick Boy et Begbie se croisent à nouveau. Rentré au pays vingt ans après, Renton (Ewan McGregor), le junkie traître et voleur retrouve Spud (Ewen Bremner), également addict à l’héroïne qu’il sauve du suicide.

    Autre accro, Sick Boy (Jonny Lee Miller), s’est lui reconverti dans le chantage à la sextape, avec la complicité de la jeune Nikki, déterminée à ouvrir un bordel chic. Quant à Begbie (Robert Carlyle), il s’est échappé de prison et tente de convertir son fils à son pitoyable business. Mais lorsque ce psychopathe alcoolique apprend la présence de Renton, il ne pense qu’à le coincer pour lui faire cracher le fric qu’il a dérobé.

    Dans Trainspotting 2, Danny Boyle s’inspire très librement de Porno d’Irvine Welsh, pour livrer un film à la fois foutraque, nostalgique, mélancolique et assez drôle sur la désillusion d’hommes mûrs. L’œuvre d’un cinéaste assagi suivant ces losers quadras qui revisitent le passé et tentent de retrouver l’énergie de leur jeunesse par la drogue ou le crime.

    Mais le coeur n'y est pas vraiment. Résultat, on a droit à une quête illusoire et pathétique procurant des moments parfois amusants, voire touchants. Mais le film finit par tourner en rond, se révèlant donc forcément moins percutant que le cultissime orignal. Même s’il lui est plutôt fidèle dans l’esprit.

    C’est justement là que réside la difficulté. Concilier cet esprit d’époque avec une volonté de modernité, symbolisée par l’ambitieuse Nikki (Anjela Nedyalkova), personnage particulièrement intéressant venu de l’Est. A signaler par ailleurs une excellente BO qui ravira les fans. 

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès le ler mars.

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