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Sorties de la Semaine - Page 183

  • Grand écran: Mel Gibson déroule ses obsessions dans "Tu ne tueras point". Sanglant!

    aaahacksaw.jpgToujours aussi obsédé par la violence, la quête divine, le sacrifice et la rédemption, le prosélyte Mel Gibson revient avec Tu ne tueras point, où il raconte l’histoire authentique de Desmond Ross. Ce jeune Américain brutalisé par un père vétéran alcoolique pour exorciser ses traumatismes, hérite de sa colère avant de trouver la paix dans la religion.

    Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, Desmond Ross, membre de l’Eglise adventiste du septième jour, veut absolument rejoindre l’armée pour servir son pays. Mais, cet objecteur de conscience déchiré entre son patriotisme et sa foi, refuse de porter, voire de toucher un fusil. Ce qui lui vaut les pires sévices de la part de ses camarades et surtout de sa hiérarchie, déterminée à s’en débarrasser

    Le plus grand des héros

    Inébranlable, supportant les coups, les humiliations, les injures, il finit par être engagé comme infirmier dans l’infanterie et, sans jamais céder sur ses principes, ses croyances, sa morale, deviendra le plus grand des héros en sauvant, armé de sa seule foi, des dizaines de vies dans l’enfer de la bataille d’Okinawa.

    En soi l’objection de conscience est un bon sujet. Mais si on admire la résistance tenace aux cruelles pressions militaires, le courage exemplaire de l’homme qui a inspiré le film, c’est tout le contraire en ce qui concerne le portrait qu’en brosse Mel Gibson. Il en fait une sorte de dadais idéalistico-mystique, campé par un Andrew Garfield totalement dénué de charisme.

    Une vaste boucherie 

    Après une première partie laborieuse pour expliquer la conversion de son protagoniste, le réalisateur de La passion du Christ et de Braveheart se lance dans le filmage réaliste du conflit. Et profite de cette figure héroïque pour se livrer à ses fascinations douteuses, se vautrant dans la barbarie, multipliant avec une rare complaisance des séquences de guerre aussi sanglantes que répétitives.

    Corps éventrés, déchiquetés. C'est gore. Une vaste boucherie. Et, plus détestable encore, sur fond de pacifisme, d’humanisme, d’évangélisme, de sentimentalisme bondieusard. A ce égard, on ne résiste pas à citer les Inrocks, évoquant un cinéma qui bascule dans l’ère du catho-porn, destiné à remplir les multiplexes de l’Amérique bigote…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le mercredi 1er février. "

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  • Grand écran: une excellente Natalie Portman fait revivre la fascinante Jackie Kennedy

    aaaajack.jpgScruté, analysé, hyper médiatisé, l’assassinat de John F. Kennedy, le 22 novembre 1963 à Dallas, a fait l’objet d’incalculables thèses, ouvrages ou films. Mais aucun ne s’est principalement focalisé sur sa veuve, confrontée à la violence de sa mort.

    Avec Jackie, le Chilien Pablo Larrain s’est glissé dans l’esprit de Jacqueline Bouvier Kennedy, pour tenter de faire partager son vécu émotionnel du drame.

    Sans doute déroutés, les amateurs de biopics classiques vont regretter que le scénariste Noah Oppenheim n’ait pas privilégié le récit linéaire du destin extraordinaire de la First Lady qui a réinventé la fonction au début des sixties. Ils auront tort, car l’angle choisi pour évoquer l’icône féminine universellement admirée pour sa culture, sa beauté et son élégance est inédit, non conventionnel et passionnant.

    Sur une musique de Mica Levi, superbement filmé, l’opus opère un retour en arrière à la faveur d’une interview accordée à un journaliste par Jackie, qui exige le contrôle de ses souvenirs, sinon leur réinterprétation. S’il conserve certes quelques éléments importants de son existence, Pablo Larrain se concentre sur les quatre jours traversés par la femme blessée, de celui de la tragédie du Texas à celui des funérailles à Washington le 25 novembre.

    Tout en nous la montrant bouleversée, traumatisée, dévastée de chagrin, vêtue de son tailleur rose taché de sang, le cinéaste dévoile les deux visages de la célébrissime veuve de JFK. Vulnérable, timide, notamment dans la reconstitution en noir et blanc de la fameuse visite de la Maison Blanche où elle parle d’une voix de petite fille désemparée ; digne, forte et déterminée dans sa volonté d’organiser des obsèques destinées à célébrer l’homme et à immortaliser le 35e président des Etats-Unis.

    De l’Oscar dans l’air

    Un vrai film d’auteur dont Natalie Portman est l’atout majeur aux côtés de Peter Sarsgaard, Greta Gerwig et John Hurt. Il y a de l’Oscar dans l’air pour la comédienne qui porte l’œuvre de bout en bout. Formidable, elle impressionne par sa classe, son jeu intelligent, subtil, sensible . Remarquable, elle devient plus qu’elle n’incarne cette Première Dame exceptionnelle, complexe, fascinante, secrète, mais aussi consciente de l’importance de son image, de son style, et dont la vie a basculé en quelques minutes.

    Pour construire son personnage, Natalie Portman a raconté, notamment à Paris Match, qu’elle s’est inspirée des entretiens de Jackie avec l’historien Arthur Schlesinger Jr en 1964, mais a surtout été aidée par le livre One Special Summer qu’elle avait écrit avec sa sœur Lee lors d’un voyage en Europe en 1951.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er février.

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  • Grand écran: euphorisant, "La La Land" fait chavirer la planète et craquer Hollywood

    aland.jpgBouchon géant sur une autoroute de Los Angeles. Conducteurs et passagers léthargiques rongent leur frein, lorsqu’une jeune femme sort de sa voiture en chantant. Effet magique. En un éclair l'asphalte se couvre de danseurs et l’embouteillage se transforme en une chorégraphie grandiose sur les toits des véhicules au son d'un irrésistible air jazzy.

    Cette ouverture euphorisante qui donne des fourmis dans les jambes, nous entraîne dans une lumineuse comédie musicale sur fond d’amours contrariées entre Mia, serveuse dans un café entre deux auditions pour devenir actrice et Sebastian, pianiste fou de jazz qui rêve d’ouvrir son club et joue du piano dans des restaurants pour boucler ses fins de mois. La course parallèle à la réussite des deux héros finira par une passion sacrifiée sur l'autel de l'art...

    Vers une moisson d'Oscars

    Avec La La Land, expression désignant à la fois le quartier de Hollywood à Los Angeles et avoir la tête dans les nuages, le Franco-Américain Damien Chazelle, 32 ans, fait chavirer la planète et enchante Hollywood. Film le plus attendu de ce début d’année, il a raflé sept Golden Globes en janvier dernier et va poursuivre son incroyable moisson aux Oscars le 26 février avec 14 nominations, dont meilleur film et meilleurs comédiens. Il rejoint ainsi Titanic de James Cameron et Eve de Joseph Mankiewicz. 

    abland.jpgCette merveilleuse, énergisante et poétique bulle d’oxygène en ces temps anxiogènes est portée par les performances d'Emma Stone (lauréate d’un prix d’interprétation à la Mostra de Venise) et Ryan Gosling qui, comme sa partenaire, a appris les claquettes, mais surtout le piano à raison de cours intensifs.

    Tourné dans environ 80 décors extérieurs, La La Land rend hommage à la Cité des Anges, aux fabuleux classiques et leurs formidables acteurs comme Gene Kelly, Ginger Rogers, Fred Astaire ou Cyd Charisse. Avec clins d’œil plus particuliers au chef d’œuvre de Vincente Minnelli The Band Wagon (Tous en scène). Encore que Chazelle voie son film plus proche de Chantons sous la pluie, des Demoiselles de Rochefort, ou des Parapluies de Cherbourg dont il est un fan absolu. Des influences qui le poussent aussi vers la mélancolie, l’allégresse teintée de tristesse, l’amour impossible.

    Naviguant entre fantasmes et réalité, passé et présent, La La Land aligne les numéros jubilatoires dans une mise en scène virtuose où le créatif Chazelle, nostalgique de l’âge d’or hollywoodien, multiplie les installations, les situations baroques, les trouvailles visuelles. Une véritable réussite malgré une ou deux longueurs médianes et une petite lourdeur finale. Des réserves mineures. 

    Damien Chazelle, qui a mis six ans à monter son projet, a été révélé en 2014 par le remarquable Whiplash, un opus âpre où un jeune batteur apprend durement son métier auprès d’un prof aussi cruel que sadique. Et comme il n’a pas l’intention de s’endormir sur ses lauriers, il planche sur son prochain long-métrage, First Man, d’après la vie de Neil Armstrong. Son premier film à effets spéciaux montrera l’espace sous un autre jour en explorant les dangers d’être astronaute dans les sixties. On se réjouit déjà.

     A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 janvier.

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