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Sorties de la Semaine - Page 175

  • Grand écran: "Life" recycle les meilleurs films de l'espace sans convaincre

    aaaaalife.jpgUne touche d’Alien, un poil de Gravity, un rien d’Interstellar, un soupçon d’Odyssée 2001. Autant dire que Life s’inspire du meilleur dans le genre pour son huis-clos multiculturel en apesanteur. Malheureusement, à force d’emprunts tous azimuts, ce film de science-fiction saupoudré de gore signé Daniel Espinosa, qui ne posséde pas la virtuosité de ses prédécesseurs, trouve difficilement sa propre identité.

    Il promettait cependant beaucoup en nous dévoilant l’une des plus importantes découvertes de l’histoire de l’humanité. A savoir la première preuve d’une vie sur Mars, résultat des recherches des six membres d’équipage voyageant à bord de la Station Spatiale internationale. Mais alors qu’ils approfondissent leurs expériences, celles-ci vont avoir des conséquences inattendues, la minuscule chose inconnue se révélant bien plus intelligente que son côté informe ne le laissait supposer.

    Voilà qui nous donne une première partie haletante, où on suit avec angoisse le développement de cette bestiole, surnommée Calvin, qui a pourtant l’air plutôt inoffensive au début. Certes moche, elle n’apparaît en outre pas si extraterrestre quand lui poussent une tête, des pattes et une queue! 

    Un look peu imaginatif pour une suite téléphonée. Dès l’instant où on découvre les instincts meurtriers de la créature dévastatrice, le film est pour ainsi dire terminé. Toute la deuxième partie consiste en une resucée lassante de ses attaques de plus en plus mortelles. Ultra-rapide, Calvin ne cesse de se développer méchamment, évitant les pires ripostes des humains pris au piège et luttant pour leur survie. Pour finir par s'offrir en sacrifice. 

    Dommage par ailleurs que l'action l'emporte le plus souvent sur les personnages, dont les rôles a priori intéressants sont trop peu exploités. A l'image de celui de Jake Gyllenhaal, astronaute mélancolique et un rien contemplatif, de son contraire Ryan Reynolds ou encore de Rebecca Ferguson, qui fait l’effet d’une Ripley au rabais. Restent la magie de l’espace, les effets spéciaux et une magnifique photographie. Cela ne suffit pas à emporter le moreau.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 avril.

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  • Grand écran: "L'Opéra de Paris", immersion passionnante de Jean-Stéphane Bron

    aaaaopera.jpgIl ne connaissait rien de son nouveau sujet avant de se lancer dans l’aventure. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jean-Stéphane Bron apprend vite. Après Maïs im Bundeshaus (Le génie helvétique), où il nous entraînait dans les arcanes du pouvoir, Cleveland contre Wall Street consacré à la crise des subprimes et L’Expérience Blocher où il suivait le tribun suisse, le réalisateur vaudois opère une immersion passionnante de dix-huit mois, de janvier 2015 à juillet 2016 à l’Opéra de Paris.

    Une réussite en effet que ce voyage dans le temple de l’art lyrique et de la danse, commençant avec l’arrivée de son nouveau directeur Stéphane Lissner, accompagné du chef Philippe Jordan et du responsable du ballet Benjamin Millepied (il démissionnera de son poste un an plus tard). Quel que soit le thème de ses films, Jean-Stéphane Bron nous bluffe par sa manière de regarder et de raconter.

    Sans souci de chronologie, d’analyse ou de critique, mais avec un sens aigu de l'observation et de jolies touches d’humour, il nous laisse visiter cet imposant navire aux 80 métiers, aux 1000 collaborateurs fourmillant de jour et de nuit, métaphore d’une société.

    Entre préparation de la conférence de presse inaugurale, visite de François Hollande, auditions, répétitions, engagements, présence spectaculaire d’un taureau sur les planches, conflits parfois violents, discussions syndicales, prix des billets, remplacement in extremis d‘une vedette malade, démission de Millepied, l’auteur nous fait saisir dans son documentaire les gros enjeux de la prestigieuse institution, la complexité de son fonctionnement dans ses aspects politiques, sociaux, techniques.

    Des bureaux à la scène, des coulisses aux ateliers, on découvre ainsi ceux qui, marins ou commandant, oeuvrent sans relâche à l’excellence des spectacles annuels, dont Bron ne montre toutefois que peu d’extraits. Il se focalise davantage sur les passions humaines, des tranches de vie, des personnes. Deux régisseuses qui chantent une partition, une danseuse qui s'effondre après sa performance, des maquilleuses.

    Et surtout le talentueux jeune baryton-basse Mikhaïl Timoshenko, fraîchement débarqué de son Oural natal. Joyeux, reconnaissant, ébloui par le lieu, avide d’apprendre le français, le prodige en formation est aussi irrésistible que désarmant de naturel.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 mai.

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  • Grand écran: "Double peine" explore les liens entre les mères incarcérées et leurs enfants

    aaaaapeine.jpgQu’elle choisisse la fiction ou le documentaire les femmes se retrouvent généralement au cœur des films de la Suissesse Léa Pool qui milite pour leur émancipation et rend hommage à leur force de caractère. Avec Double peine, cette cinéaste engagée (à qui l’on doit La passion d’Augustine, La demoiselle sauvage , Emporte-moi), nous emmène dans des prisons pour femmes, en Bolivie, au Népal, à New York et à Montréal.

    La plupart des détenues sont des mères et leur incarcération représente en effet une double condamnation dans la mesure où les enfants, qui peuvent rester avec elles, doivent également la subir, parfois jusqu’à l’adolescence. Suivant la vie quotidienne de certains gosses, elle adopte leur point de vue et donne la parole à ces laissés pour compte, invisibles derrière les barreaux .

    Tout en dénonçant cette peine et surtout désireuse de savoir comment tant de victimes innocentes la vivent, Léa Pool nous laisse découvrir des enfants étonnants de maturité, qui se comportent en véritables adultes.

    A l’image de cette irrésistible fillette québécoise de neuf ans, rencontrée par l’intermédiaire d’un médecin, et évoquant l’impossibilité pour sa mère de s’empêcher de voler. «Elle se retrouve souvent en prison. Cela fait une trentaine de fois depuis que je suis toute petite. Je lui dis d’arrêter, mais elle recommence. Je suis fâchée mais c’est vraiment une personne gentille», explique-t-elle en substance.

    Un moment fort accompagné d'autres qui vont droit au coeur, dans un documentaire par ailleurs très instructif, plein de sensibilité mais ne cédant jamais à la facilité pour émouvoir.

    A l‘affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 avril.

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