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Sorties de la Semaine - Page 173

  • Grand écran: "Et les mistrals gagnants", formidable et poignante leçon de vie d'enfants malades.

    aaaaamistrals.jpgIls sont cinq, entre six et neuf ans: Ambre, Camille, Charles, Imad et Tugdual. Ils sont malades mais ils ne se plaignent pas. Au contraire, leur état ne les empêche pas de nous donner une formidable leçon de vie.

    Filmé à leur hauteur, Et les mistrals gagnants est signé Anne-Dauphine Julliand Personnellement concernée par le sujet, elle a perdu sa petite fille, emportée par une maladie génétique orpheline. Une expérience douloureuse dont elle a fait un livre, Deux petits pas sur le sable mouillé.

    Du coup, on pouvait craindre d’être pris en otages, tant le thème est dur, difficilement critiquable. Un écueil qu’évite pourtant constamment la réalisatrice, dont le but est avant tout de montrer l’insouciance, l’innocence, la maturité, la lucidité, l’exceptionnelle endurance de ces gosses injustement confrontés à la maladie, mais déterminés à profiter du temps qui leur reste.

    Avec une énergie et un humour incroyables, l’indéfectible optimisme de l’enfance, leur façon de voir le bon côté des choses, ces êtres courageux, irrésistibles et magnifiques nous entraînent dans leur monde, nous laissant partager leurs jeux, leurs joies, leurs rires, leurs rêves. Un peu de leur souffrance aussi. Si peu pourtant que nos petits soucis nous font honte.

    Un documentaire étonnant, sans pathos, plein de pudeur et de respect mais abordé frontalement. Sensible, bouleversant, à la fois drôle et déchirant, il vous arrache le cœur. Et quelques larmes, à l’écoute de Mistral gagnant, la chanson de Renaud qui a sans doute rarement provoqué autant d’émotion.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 mai.

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  • Grand écran: "Les initiés", illusoire apprentissage de la virilité en Afrique du Sud

    aaaaaini.jpgXolani est un jeune ouvrier. Taciturne, morose, solitaire, il vit à Queenstown en Afrique du Sud et, chaque année, s’en va dans les montagnes du Cap Oriental. Avec d’autres hommes, il participe, en temps qu’instructeur, à l’ukwaluka, rituel d’initiation commençant par la cérémonie de circoncision imposée aux adolescents. Ils leur sont confiés pour devenir des hommes, de vrais mâles, selon les anciens, capables de perpétuer le nom de la famille.

    Passé par là quelques années plus tôt, Xolani, jugé différent, était mis à l’écart. Issu d’un milieu aisé de Johannesburg, son initié, le capricieux Kwanda lui ressemble. Et ne tarde pas à découvrir un secret inavouable. «Je sais ce que tu es, mais tu ne peux pas l’admettre », lui dit-il…En effet, si Xolani revient dans ces campements isolés, c’est pour revoir son ami Javi, un grand gaillard athlétique qui en impose. Sauf que ce modèle de virilité cache sa vraie nature sous ses muscles. Comme Xolani, qui se sent du coup menacé par les éventuelles révélations de Kwanda

    Sur fond de rite ancestral, d’illusoire apprentissage de la virilité, le Sud-Africain Jonh Trengove analyse les rapports de force, conflictuels, entre initiateurs et initiés, mais raconte surtout une violente et tragique histoire d’amour gay. L’illustrant notamment par des ébats à la fois furtifs et brutaux, il n’en brosse pas moins un portrait émouvant de deux hommes, l’un amoureux fou l’autre davantage soumis à ses pulsions, mais tous deux forcés de se cacher.

    Le titre original The Wound (la blessure) traduit d’ailleurs mieux que son intitulé français, Les initiés, la double souffrance qu’induit le récit. Celle physique de la circoncision et celle psychologique du lourd secret d’une relation interdite dans une société restée attachée à des traditions archaïques. Un premier long métrage courageux, ambitieux, auquel on reprochera toutefois un manque de rythme, des longueurs, et l’ajout de de quelques scènes nuisant à la dramaturgie.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 mai.

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  • Grand écran: "Django" raconte un moment méconnu de la carrière du guitariste. Avec Reda Kateb

    aaaaadjango.jpgAvec son titre Django, on s’attendait à une biographie détaillée du célèbre guitariste. Mais pour son premier long métrage, Etienne Comar laisse de côté des épisodes majeurs du parcours de l’artiste pour se concentrer longuement sur deux ans méconnus de sa carrière.

    En 1943, pendant l’Occupation, Django Rheinhardt, génie au sommet de son art, fait vibrer chaque soir le tout Paris aux Folies Bergères alors que ses frères tziganes sont pourchassés et tués en Europe.

    Même s’ils détestent cette musique "dégnérée", Django plaît aux occupants et la propagande allemande veut l’envoyer à Berlin pour une série de concerts. Non seulement la star n’a pas envie de se plier aux exigences ( pas d'impro de plus de cinq secondes et pas de swing) mais, sentant le danger, décide de s’évader en Suisse sur les conseils de sa maîtresse, Louise de Klerk.

    Il se rend à Thonon avec sa femme enceinte, Naguine et sa mère Negros. L'opération se révélant plus compliquée que prévue, Django et ses proches, bloqués pendant trois mois, se retrouvent plongés dans la guerre…

    On peine à adhérer à cet opus un peu bancal, au récit linéaire, à la réalisation paresseuse et au scénario à ellipses semant la confusion, prenant par ailleurs des libertés avec la réalité. A l’image de ces scènes démonstratives devant un aréopage de nazis sous le charme, coïncidant avec l’assassinat d’un vieux chanteur gitan en pleine forêt. Ou, pour le côté romanesque, l’invention de la belle Louise de Klerk interprétée par Cécile de France, héroïne tragique de la Résistance façon femme fatale des films noirs des années 50, et finalement jetée en pâture à l’ennemi.

    Et puis il y a l'importance finale d’un Requiem composé pendant la guerre pour les Roms massacrés, joué une seule fois en 1945 et dont la partition s’est perdue… Des fausses notes en somme, ne rendant pas service à Reda Kateb (photo), qui sauve pourtant les meubles en s'investissant totalement dans le rôle de Django. De chaque plan, il campe un personnage à la fois secret, complexe,dédaigneux, infidèle, joueur.

    Reste enfin, la musique de ce géant du jazz, obsédé par la perfection. Electrisante, elle vaut à elle seule le détour.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 avril.

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