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Sorties de la Semaine - Page 178

  • Grand écran: avec "Ce qui nous lie", l'urbain Cédric Klapisch se frotte à la ruralité

    aaaaaaaaaaaaaaaaavignes.jpgNotamment auteur du désopilant Un air de famille (1996), de la fameuse trilogie débutant par L’Auberge espagnole (2002), du choral Paris (2008) et producteur de la série Dix pour cent, le Parisien Cédric Klapisch nous transporte cette fois en milieu rural pour un film tourné sur quatre saisons.

    Dix ans après avoir quitté sa famille pour faire le tour du monde, Jean (Pio Marmaï) revient chez lui en apprenant la mort imminente de son père, propriétaire d’un vignoble au cœur de la Bourgogne.

    Le trentenaire prodigue retrouve sa sœur Juliette (Ana Girardot) et son frère Jérémie (François Civil) pour faire les vendanges, repenser l’avenir du domaine et retisser des liens familiaux distendus par l’absence de Jean. Il n’avait pas donné de nouvelles depuis quatre ans, ni même daigné se manifester lors du décès de leur mère.

    Si Jérémie un brin rancunier lui garde un chien de sa chienne, Juliette est trop émue de le revoir pour rester fâchée. Les sentiments fraternels l’emportent sur des conflits d’enfance remontant à la surface et les choses finissent rapidement par s’arranger.

    Contrairement à l'opus. Il déçoit avec une intrigue tournicotant autour de divers thèmes mal exploités comme la transmission, un sujet de prédilection pour l’auteur, l’héritage, l’attachement à la terre, le temps qui passe.et les problèmes de couple.

    Ce qui noie l’enjeu principal de la chose. Du coup, en dépit de deux ou trois bonnes idées, Klapisch livre un film paresseux, sans surprise, peu inspiré, manquant d’incarnation et de rythme, écrit avec le scénariste Santiago Amigorena. Il souffre par exemple de la comparaison avec Tu seras mon fils de Gilles Legrand qui décrivait la mauvaise volonté crasse d’un père à faire confiance à son fils pour fa reprise du domaine familial.

    Côté comédiens, Pio Marmaï s’en sort plutôt bien avec son indéniable charme. En revanche on n’est pas bouleversé par la prestation des deux autres. François Civil, l’Hippolyte de Dix pour cent est transparent et Ana Girardot a du mal à convaincre en patronne dans ses vignes. Bref, à consommer avec modération…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 14 juin.

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  • Grand écran: "In Between", la soif d'émancipation de trois Palestiniennes à Tel-Aviv

    aaaaanour.jpgLayla, Salma et Nour, trois jeunes femmes palestiniennes, partagent un appartement à Tel Aviv et aspirent à la liberté. Mais le chemin pour y parvenir n’est pas simple.

    Les deux premières sont délurées  et frondeuses, tandis que la troisième se révèle bien sage. Mais chacune est à son tour victime de l’intolérance de ses proches. Belle avocate fêtarde à ses heures, Layla décide de quitter son copain qui, malgré un passage dans le cinéma à New York, demeure très rétrograde. Salma, elle aussi amatrice de fumette et ne crachant pas sur l'alcool, se heurte à l’hypocrisie de sa famille chrétienne, cherchant absolument à la marier parce qu’elle est lesbienne.

    Contrairement à Layla et Salma, Nour, originaire d’un bastion musulman en Israël, est voilée et très pieuse, Etudiante en informatique à l’université, elle va pourtant également se débarrasser de son fiancé, un gros nul macho et violeur, voulant convoler au plus vite pour la cantonner dans le rôle immuable d’épouse et mère au foyer.

    Premier film de la Palestinienne Maysaloun Hamoud, In Between (Je danserai  si je veux) est une œuvre politique, militante, drôle, émouvante, qui lui a valu une fatwa. Son «crime»: montrer le quotidien de ces trois jeunes femmes et leur difficulté à mener leur vie comme elles l’entendent. Mais qui ne plient pas, cherchant farouchement à s’émanciper dans une société patriarcale, où les tabous et les traditions ont la vie dure. Du coup, les hommes en prennent pour leur grade!

    Courageuses et attachantes héroïnes

    La charge est certes appuyée, l’échantillonnage féminin assez stéréotypé et les situations pas très originales. La réalisatrice ne nous laisse pas moins découvrir de courageuses héroïnes face à l’obscurantisme, à la discrimination, au sexisme, ainsi qu’à la violence qu’elles provoquent par leur soif d’émancipation.

    En colère, attachantes, pleines de vie, d’énergie et d’humour, elles sont de surcroît portées par des comédiennes charismatiques et convaincantes. Carrément impliquées dans une impérative transgression. Car comme chantait Cookie Dingler en 1984, être une femme libérée tu sais, ce n‘est pas si facile. Malheureusement ça le reste!

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 mai.

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  • Grand écran: "L'éclipse du bonheur", un mélo pour retrouver l'espoir

    aaaaaagluck.jpgAppelée dans la nuit à se rendre au chevet d’Yves, la psychologue pour enfants Eliane Hess s’attache à ce garçon de huit ans rescapé d’un terrible accident de voiture où toute sa famille a péri.

    Bouleversée, elle veut absolument aider ce petit être détruit, pour l’aider à retrouver l’espoir et affronter son destin. Mais elle ne tarde pas à perdre sa distance professionnelle...

    Parallèlement les choses se compliquent dans sa propre famille: deuil, non-dits autour d'un adultère, révolte adolescente, crise de couple, sans oublier l’importance de la peinture, en contrepoint mystique et esthétique de la condition humaine. La multiplication des thèmes ne contribue pas franchement à la fluidité du récit, bien que ce mélo en forme de parabole sur la vie soit propre à faire sangloter dans les chaumières.

    Tiré d’un roman de Lukas Hartmann, L‘éclipse du bonheur (Finsteres Glück) est signé Stefan Haupt. Né en 1961 à Zurich, il devient instituteur, mais il ne lui faut que deux jours pour savoir que ce n’est pas sa voie. Aujourd’hui cinéaste, scénariste et producteur, cet auteur de documentaires et de fictions, s’est notamment fait connaitre avec Der Kreis (Le Cercle), quartz du meilleur film suisse en 2015. Un film sur l’apogée et le déclin d’un magazine helvétique gay, internationalement distribué, pionnier de l’émancipation homosexuelle.

    aaaastef.jpgLe réalisateur énormément touché par l’histoire

    Lorsque Lukas Hartmann lui a envoyé son livre en 2010, Stefan Haupt, qui n’avait jusqu’ici jamais adapté de roman, ne se voyait pas vraiment en faire un film. «Mais en le lisant, j’en ai eu très envie, même si je m’y suis attaqué après Sagrada et en parallèle avec Le Cercle. Cet enfant perdu, jeté dans le monde avec une telle difficulté à vivre son deuil et que la psy doit aider à surmonter son traumatisme, m’a énormément touché», nous dit-il.

    Il a été également très ému par l’histoire de cette femme mère de deux filles, qui a elle aussi subi la perte d’un être cher et dont la relation ne marche pas. «Elle doit serrer les dents. A Zurich, j’en ai rencontré de ces femmes modernes, autonomes, seules avec des enfants. Elles ont raison d’aspirer à la liberté. En même temps, toujours lutter pour la conserver, c’est lourd».

    Côté comédiens, c’est la femme de Stefan Haupt, Eleni, qui joue la psy. Elle obtient pour la première fois un rôle principal dans un film de son mari. Quant au jeune Yves, il est interprété par Noé Ricklin. «Nous avons vu une cinquantaine de garçons, mais il s’est imposé très vite. Comme il s’agit d’une partition délicate, nous avons parlé avec les parents. Nous avons tout fait pour que Noé se sente à l’aise et en sorte indemne. Mais en réalité, il n’a jamais été aussi équilibré que pendant le tournage».

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis le mercredi 10 mai.

     

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