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Sorties de la Semaine - Page 150

  • Grand écran: abus de pathos et de patriotisme dans "Stronger". Avec Jake Gyllenhaal

    jake2.jpgLa vie est un combat. Stronger raconte celui, extrêmement dur, d’un homme à terre après un tragique accident. Une histoire vraie, portée à l’écran par David Gordon Green, poursuivant dans l’exorcisme cinématographique des attentats meurtriers qui ont traumatisé l’Amérique. Comme celui de Boston, déjà mis en scène par Peter Berg l’an dernier, et qui évoquait la traque aux responsables de l’explosion d’une bombe sur la ligne d’arrivée du marathon.

    David Gordon Green s’empare du sujet mais le présente sous un autre angle. Nous sommes le 15 avril 2013. Jeff Bauman, 28 ans, est venu encourager Erin Hurley en espérant bien la reconquérir. Il attend ainsi son ex-petite amie à l’arrivée quand une bombe explose, lui arrachant les deux jambes.

    Le film est adapté du propre récit de Jeff, dont le témoignage a été déterminant pour retrouver les deux ennemis publics. Du coup, on lui colle l’étiquette de héros. Mais il a de plus en plus de mal à supporter son nouveau statut emblématique d'égérie de la nation, alors qu’il va désormais passer sa vie dans un fauteuil roulant, dans un petit logement, en compagnie de sa mère alcoolique…

    Il ne s’agit donc pas d’un thriller sur le terrorisme, mais de l’histoire d’un garçon immature de 28 ans, qui doit se reconstruire physiquement, psychologiquement, émotionnellement. Une guérison symbolisant celle de tout le pays. Ce n’est pas simple et Jeff, après avoir goûté à l’exaltation de la surexposition médiatique, va retomber dans ses travers. Il refuse progressivement de se battre en dépit du soutien d’Erin, qui se sent certes indirectement, mais terriblement responsable de son état. Jusqu’à un événement particulier qui va le forcer à grandir, à accepter son sort et assumer ses responsabilités. En un mot à se dépasser.

    Malheureusement, à force de sublimer le courage, d’abuser du patriotisme, ce (trop) long opus panégyriste tombe forcément dans la facilité, les bons sentiments et le pathos. Une tendance regrettable à laquelle participe Jake Gyllenhaal. Avec sa prestation masochiste, il se montre moins convaincant que d’habitude dans ce personnage que l’Amérique adore, un héros fracassé de l’intérieur, mais qui saura finalement se relever envers et contre tout. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 7 février.

     

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  • Grand écran: "Cuori Puri", un coup de foudre qui manque d'électricité

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaapurs.jpgAgnese et Stefano vivent à Rome dans deux mondes opposés. Elle a 18 ans, fréquente l’église et est sur le point de faire vœu de chasteté jusqu’au mariage, comme le lui demande sa mère, catholique dure et très pieuse qui la surprotège.

    Lui a 25 ans, un passé violent, des parents déficient. Il tente de sortir de sa marginalité et de ses petits trafics en devenant vigile dans un parking. Un job précaire et parfois dangereux, dans la mesure où il est situé en face d’un grand campement de Rom. Et que les penchants xénophobes de Stefano incitent davantage à la montée de la tension qu’à une cohabitation harmonieuse.

    Tout sépare donc Agnese et Stefano jusqu’à leur rencontre inattendue. Un coup de foudre, qui constitue l'élément dominant de Cuori Puri (Coeurs Purs). Mais on le sait, qui trop embrasse mal étreint. C’est le péché du réalisateur Roberto De Paolis, venu de la vidéo et de la photographie dans cette chronique qui se veut d’abord sentimentale, mais qui a tendance à se perdre dans une étude sociale mâtinée d’accents religieux.

    Au lieu de se concentrer sur l’intéressante approche amoureuse entre les deux jeunes gens, il complique son intrigue en multipliant les sujets, de la pauvreté aux réfugiés, sans oublier des principes rigoristes et une foi catholique suprême qui laissent quelque peu perplexe.

    Mais s’il déçoit nos attentes en courant plusieurs lièvres dans ce film qu’on voyait bien au départ dans la lignée de L’intrusa, on ne peut que saluer l’interprétation convaincante de ses deux héros, Selene Caramazza et Simone Liberati, à la fois charismatiques, naturels et émouvants.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 7 février.

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  • Grand écran: "Les Tuche 3", une calamité d'une vulgarité abyssale

    b66ac95a851278a8b900121a760a2.jpegDevenu maire, Jeff Tuche se réjouit de l’arrivée du TGV dans son bled de Bouzolles. Malheureusement, le rapide ne fait que passer. Furieux, il tente de joindre le chef de l'Etat. Sans réponse, il ne voit qu’une solution pour que ça change : se présenter à la présidentielle. Elu contre toute attente, Jeff s’installe à l’Elysée avec sa smala de dégénérés.

    Cette pseudo-relecture de l’actualité est calamiteuse. Un scénario d’une bêtise crasse, des personnages caricaturaux à l’extrême, des dialogues d’une vulgarité abyssale et des gags répétitifs d’une lourdeur affligeante.

    Pour plagier l’un des rares articles négatifs de la presse française, «on tuche le fond » dans cette abomination. Où les gens d’en bas se délectent à étaler leur horreur de l’intelligence, histoire de fustiger une élite politique coupée du peuple.

    Olivier Baroux prétend faire faire rire avec le président en bermuda qui tond lui-même la pelouse de Elysée tandis que sa femme Cathy se rend au Conseil des ministres munie de son panier à linge, en demandant s’ils ont quelque chose à laver vu qu’elle va faire une machine de blanc. Sans oublier le débat plus que rance d’entre les deux tours et le dîner avec Angela Merkel sur fond de match France-Allemagne...

    Cela n’empêche pas Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty et les autres d’être très contents d’eux et de le clamer sur les plateaux de télévision. Ils auraient tort de se gêner tant on leur sert complaisamment la soupe. En plus le film va sans doute cartonner à l’image du précédent.

    Mais le pire, c'est qu'il y aura les Tuche 4!!!

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 31 janvier. 

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