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Sorties de la Semaine - Page 152

  • Grand écran: "Place publique", comédie paresseuse d'Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri

    4260980.jpgVedette du petit écran aujourd’hui animateur en inexorable perte d’audimat, Castro se rend avec son chauffeur Manu à la pendaison de crémaillère de Nathalie, sa productrice de toujours. Elle s’est payé une superbe maison à 35 minutes de Paris. A vol d'oiseau...

    Castro y retrouve son ex-femme Hélène, Alors qu’elle est restée fidèle à ses idéaux de jeunesse il s’est mué en cynique capitaliste pragmatique dans la recherche de la gloire. Par ailleurs, il est furieux contre sa fille Nina, elle aussi de la fiesta, car elle a écrit un livre librement inspiré de la vie de ses parents, Révélant notamment que son paternel a une moumoute alors que cela se voit à des kilomètres D’autres invités plus ou moins célèbres vont se croiser et se recroiser dans un ennuyeux ballet des vanités.

    Certes les Jabac continuent à représenter le dessus du panier en matière de comédie française. Mais il y a plus de la patte molle que de la griffe acérée dans Place publique, comédie chorale désenchantée où ils puisent dans leur fond de commerce pour surfer sur le vieillissement, l’élitisme, les privilèges, un peu de politique avec la montée de l’extrême-droite. En en profitent pour critiquer platement le jeunisme, l‘obsession de la célébrité, de la reconnaissance, la soif de célébrité, les réseaux sociaux et le parisianisme échevelé.

    Entre stéréotypes et caricature

    Traquant les travers de leurs semblables et les incohérences sociales, ils observent comme toujours l’air du temps, mais d’une façon nettement moins percutante et mordante que d’ordinaire. Paresseuse en somme, à l’image d’une galerie de portraits stéréotypés. De la serveuse du coin ne pensant qu’aux selfies avec des personnalités à la star de Youtube, en l’occurrence Mister V, prétentieusement sûr de lui, en passant par le modeste chauffeur attachant, restant humblement à sa place.

    Très caricatural aussi le choc des cultures, de deux mondes, vu à travers la frivolité exaspérante de ces personnages narcissiques face à un couple bourrin d’agriculteurs excédés par le bruit infernal de cette insupportable faune parisienne. Avec en prime un effet raté de flash forward en ouverture.

    Côté comédiens Jean-Pierre Bacri reste parfois drôle. Mais, comme c’était déjà le cas dans Le sens de la fête, poursuit dans l'auto-caricature avec son habituel registre de vieux ronchon, ici rongé par l’angoisse et la jalousie, grincheux incapable de cacher son acrimonie et son immense dédain pour la plupart des gens. Irrésistiblement pathétique avec son imitation d’Yves Montand dans Les feuilles mortes, personne n’ayant jamais osé lui dire qu’il n’est pas aussi bon qu’il l’imagine.

    La pétulante Agnès Jaoui s’est elle donné le rôle de la gauchiste idéaliste, humaniste, décalée dans sa tentative désespérée de fourguer une réfugié afghane dans l’émission de son ex qui n’en a strictement rien à cirer. Quant Léa Drucker, sans scrupule derrière son apparente douceur, elle est parfaitement horripilante, vissée à son téléphone portable du début à la fin du film.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 18 avril.

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  • Grand écran: "La finale", road movie sans surprise avec Thierry Lhermitte et Rayane Bensetti

    870x489_banniere_web_2.jpgLes Verdi prennent bien soin de Roland, le grand-père victime d’Alzheimer. A part JB, l’ado de la famille, dont le seul objectif est de se rendre à Paris pour disputer sa finale de basket. Mais ses parents, bloqués ce week-end-là, lui demandent d’y renoncer pour surveiller papy Roland. JB n’a pas l’intention de leur obéir. Mais comme il ne peut pas laisser l’aïeul tout seul, il décide de l’emmener avec lui.

    Un voyage prétexte à une comédie tentant de mêler humour et émotion, légèreté et gravité sur un sujet délicat et sensible. Robin Sykes, qui signe son premier long métrage avec La finale, aborde son sujet sous forme d’un road movie intergénérationnel.

    La réalisation est convenue, le scénario sans surprise, les rebondissements prévisibles dans ce film qui met en scène Thierry Lhermitte et le jeune Rayane Bensetti. Plutôt convaincant, le premier ne semble toutefois pas avoir trop perdu la boule. Et le second, assez prometteur, a malgré tout tendance à forcer la dose. Reste un grand moment pour les fans de foot qui n’ont pas oublié l’événement sportif majeur de 1998…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 avril.

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  • Grand écran: "L'île aux chiens", plaidoyer antispéciste fourre-tout à tendance macho

     

    still_isle_of_dogs_copyright_2017_twentieth_century_fox-cropped.jpgDans un Japon légèrement futuriste, Kabayashi, maire de la ville de Magasaki, a pris des mesures drastiques pour lutter contre la grippe et la surpopulation canines. Ses représentants ont été envoyés sur une île à décharge, réservoir nauséabond d'une surconsommation industrielle et chenil idéal pour se débarrasser définitivement du meilleur ami de l'homme.

    Mais Atari, le neveu du maire, intrépide pilote de 12 ans, ne l’entend pas de cette oreille et se rend sur l’île pour retrouver son toutou Spots, le premier des exilés. Sur place, il est aidé dans ses recherches par Chief, un chien errant et ses quatre potes Boss, King, Duke et Rex.

    Après Fantastic Mr Fox, adapté d'une histoire de Roald Dahl, Wes Anderson signe avec L'île aux chiens son deuxième long métrage en stop motion. Un film d'animation pour adultes, où le réalisateur a mis le paquet question voix avec, en vo, celles de Bryan Cranston, Edward Norton, Bill Murray, Jeff Goldblum, Frances McDormand, Harvey Keitel, Scarlett Johansson ou encore Tilda Swinton.

    Entre solution finale et bombe atomique

    Pétri de bonnes intention, de mises en garde gentillettes et de références, le film, étiqueté chef d’œuvre par une majorité de critiques vantant sa créativité foisonnante, sa virtuosité, son humanité, sa drôlerie et son époustouflante beauté, (les chiens sont pourtant moches), se veut politique, militant, allégorique.

    Du coup son auteur, se piquant de science-fiction matinée de philosophie, nous balance pêle-mêle le spectre de la solution finale, l’ombre de la bombe atomique, la ségrégation, la crise migratoire, la corruption, la démagogie, l’intolérance, l’appel à l’impureté, à la désobéissance civique et à la révolte estudiantine. 

    Par ailleurs outre la longueur de ce plaidoyer antispéciste se prétendant ami de tous les exclus, on reprochera à Wes Anderson son côté macho, avec sa façon d’ignorer quasi totalement les dames dans la population canine. Et quand on rencontre une, c’est carrément une poule de luxe!

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 avril.

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