Dans un Japon légèrement futuriste, Kabayashi, maire de la ville de Magasaki, a pris des mesures drastiques pour lutter contre la grippe et la surpopulation canines. Ses représentants ont été envoyés sur une île à décharge, réservoir nauséabond d'une surconsommation industrielle et chenil idéal pour se débarrasser définitivement du meilleur ami de l'homme.
Mais Atari, le neveu du maire, intrépide pilote de 12 ans, ne l’entend pas de cette oreille et se rend sur l’île pour retrouver son toutou Spots, le premier des exilés. Sur place, il est aidé dans ses recherches par Chief, un chien errant et ses quatre potes Boss, King, Duke et Rex.
Après Fantastic Mr Fox, adapté d'une histoire de Roald Dahl, Wes Anderson signe avec L'île aux chiens son deuxième long métrage en stop motion. Un film d'animation pour adultes, où le réalisateur a mis le paquet question voix avec, en vo, celles de Bryan Cranston, Edward Norton, Bill Murray, Jeff Goldblum, Frances McDormand, Harvey Keitel, Scarlett Johansson ou encore Tilda Swinton.
Entre solution finale et bombe atomique
Pétri de bonnes intention, de mises en garde gentillettes et de références, le film, étiqueté chef d’œuvre par une majorité de critiques vantant sa créativité foisonnante, sa virtuosité, son humanité, sa drôlerie et son époustouflante beauté, (les chiens sont pourtant moches), se veut politique, militant, allégorique.
Du coup son auteur, se piquant de science-fiction matinée de philosophie, nous balance pêle-mêle le spectre de la solution finale, l’ombre de la bombe atomique, la ségrégation, la crise migratoire, la corruption, la démagogie, l’intolérance, l’appel à l’impureté, à la désobéissance civique et à la révolte estudiantine.
Par ailleurs outre la longueur de ce plaidoyer antispéciste se prétendant ami de tous les exclus, on reprochera à Wes Anderson son côté macho, avec sa façon d’ignorer quasi totalement les dames dans la population canine. Et quand on rencontre une, c’est carrément une poule de luxe!
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 avril.