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Sorties de la Semaine - Page 147

  • Grand écran: Valeria Golino joue une aveugle dans "Emma", romance fade de Silvio Soldini

    il-colore-nascosto-delle-cose-696x418.jpgCréatif dans une agence de publicité romaine branchée, Téo ne cesse de fuir son passé, sa famille, refusant tout attachement sentimental. Charmant et séduisant quadra, il collectionne les aventures en attendant éventuellement de se mettre en ménage avec sa fiancée officielle. Un soir, il dîne dans un restaurant qui a la particularité de plonger les convives dans le noir. Du coup, ils sont concentrés sur la nourriture et la conversation. C’est là que Téo tombe amoureux de la voix sensuelle d’Emma.

    A la sortie du repas, il découvre qu’elle est aveugle. Depuis l’âge de seize ans, lui dira la jeune femme ostéopathe quand il viendra se faire remettre quelques muscles en place. Contrairement à lui, Emma est une femme forte, débrouillarde, optimiste, au caractère passionné.

    Elle sait ce qu’elle veut, aime son métier, gère parfaitement son quotidien et a beaucoup d’amis. Ce qui fait en quelque sorte sa normalité N’ayant jamais rencontré une telle personne, Téo est curieux, intrigué, attiré. Il a envie de faire un bout de chemin avec elle.

    Emma de l’Italo-Suisse Silvio Soldini, dont la réalisation phare reste Pane e tulipani en 2000, tient avant tout sur ses deux acteurs, Adriano Gianini attachant célibataire dont la «personne» avec qui il cohabite le mieux est son robot aspirateur, mais surtout Valeria Golino, découverte dans Rain Man en 1988.

    Elle se révèle convaincante, ne cherchant pas la performance, mais en se montrant naturelle et touchante. Elle était parfois tellement dans son rôle, dit-elle, qu’elle ne voyait plus. A noter qu’elle sera à Cannes pour la deuxième fois dans un Certain regard avec son film Euphoria, l’histoire de deux frères très différents qui se rencontrent et passent deux mois ensemble.

    Pour le reste on a droit à une romance fade jouant sur des oppositions banales, où on cherche vainement le regard (sans jeu de mot) du réalisateur. Et qui dure près de deux heures. C’est bien long pour démontrer comment un coureur de jupons menant une existence d’une rare futilité va se remettre en question et découvrir l’amour, en fréquentant une femme handicapée...

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 18 avril.

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  • Grand écran: du potache à la comédie noire, "Game Night"mise sur l'absurde et le grotesque

    maxresdefault.jpgChaque semaine, pour tenter de pimenter leur vie de couple, Max et Annie animent des jeux de sociézté. Mais cela reste bien pantouflard. Alors cette fois ils ont la ferme intention de bousculer leur quotidien peu excitant et de réaliser quelques vieux fantasmes en organisant une soirée spéciale avec vrais faux malfrats ou autres agents fédéraux.

    Et cela grâce à la présence de Brooks, le frère de Max, charismatique au point de donner à son cadet un lancinant complexe d’infériorité. Brooks a même prévu de se faire enlever, sauf qu’il semble avoir carrément disparu….

    Ce jeu de rôles qui tourne au désastre se laisse voir, surtout dans sa première moitié. Avec des personnages plus ou moins débiles qui se lancent dans des situations particulièrement dangereuses en croyant avoir affaire à des acteurs et à des armes factices. Et qui, de plus en plus désorientés par la tournure rocambolesque sinon sanglante des événements, ne savent plus s’il s’agit encore d’un jeu...

    Jouant la carte de l’absurde et du grotesque, passant du potache à la comédie noire décalée, Jonathan Goldstein et John Francis Daley empruntent à la fois les codes du thriller, du polar, du film d’action et s’amusent à brouiller les pistes entre réalité et fiction en installant de faux semblants permanents. 

    jesse.jpgLe casting est assez réussi, le naïf Jason Bateman faisant couple avec la charmante Rachel McAdams De son côté Kyle Chandler se montre crédible en maître de ce périlleux divertissement. Les seconds couteaux ne sont en revanche que des faire-valoir. A l’exception de Jesse Plemons (photo), sorte de Matt Damon version moche, il est impayable dans des apparitions inquiétantes de voisin pot de colle sinistre et complètement dingue.

    Le film a néanmoins du mal à tenir jusqu'au bout, tournant en rond, se perdant dans une volonté frénétique d’enchaîner les gags parfois très bas de gamme, et les rebondissements téléphonés. En dépit de quelques revirements surprenants qui parviennent à confondre les spectateurs, tout comme les protagonistes.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 18 avril.

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  • Grand écran: "Place publique", comédie paresseuse d'Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri

    4260980.jpgVedette du petit écran aujourd’hui animateur en inexorable perte d’audimat, Castro se rend avec son chauffeur Manu à la pendaison de crémaillère de Nathalie, sa productrice de toujours. Elle s’est payé une superbe maison à 35 minutes de Paris. A vol d'oiseau...

    Castro y retrouve son ex-femme Hélène, Alors qu’elle est restée fidèle à ses idéaux de jeunesse il s’est mué en cynique capitaliste pragmatique dans la recherche de la gloire. Par ailleurs, il est furieux contre sa fille Nina, elle aussi de la fiesta, car elle a écrit un livre librement inspiré de la vie de ses parents, Révélant notamment que son paternel a une moumoute alors que cela se voit à des kilomètres D’autres invités plus ou moins célèbres vont se croiser et se recroiser dans un ennuyeux ballet des vanités.

    Certes les Jabac continuent à représenter le dessus du panier en matière de comédie française. Mais il y a plus de la patte molle que de la griffe acérée dans Place publique, comédie chorale désenchantée où ils puisent dans leur fond de commerce pour surfer sur le vieillissement, l’élitisme, les privilèges, un peu de politique avec la montée de l’extrême-droite. En en profitent pour critiquer platement le jeunisme, l‘obsession de la célébrité, de la reconnaissance, la soif de célébrité, les réseaux sociaux et le parisianisme échevelé.

    Entre stéréotypes et caricature

    Traquant les travers de leurs semblables et les incohérences sociales, ils observent comme toujours l’air du temps, mais d’une façon nettement moins percutante et mordante que d’ordinaire. Paresseuse en somme, à l’image d’une galerie de portraits stéréotypés. De la serveuse du coin ne pensant qu’aux selfies avec des personnalités à la star de Youtube, en l’occurrence Mister V, prétentieusement sûr de lui, en passant par le modeste chauffeur attachant, restant humblement à sa place.

    Très caricatural aussi le choc des cultures, de deux mondes, vu à travers la frivolité exaspérante de ces personnages narcissiques face à un couple bourrin d’agriculteurs excédés par le bruit infernal de cette insupportable faune parisienne. Avec en prime un effet raté de flash forward en ouverture.

    Côté comédiens Jean-Pierre Bacri reste parfois drôle. Mais, comme c’était déjà le cas dans Le sens de la fête, poursuit dans l'auto-caricature avec son habituel registre de vieux ronchon, ici rongé par l’angoisse et la jalousie, grincheux incapable de cacher son acrimonie et son immense dédain pour la plupart des gens. Irrésistiblement pathétique avec son imitation d’Yves Montand dans Les feuilles mortes, personne n’ayant jamais osé lui dire qu’il n’est pas aussi bon qu’il l’imagine.

    La pétulante Agnès Jaoui s’est elle donné le rôle de la gauchiste idéaliste, humaniste, décalée dans sa tentative désespérée de fourguer une réfugié afghane dans l’émission de son ex qui n’en a strictement rien à cirer. Quant Léa Drucker, sans scrupule derrière son apparente douceur, elle est parfaitement horripilante, vissée à son téléphone portable du début à la fin du film.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 18 avril.

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