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Grand écran: "Otages à Entebbe", laborieux remake avec Rosamund Pike et Daniel Brühl

60cfec97da84ec3379815b1405169.jpgA l’époque l’affaire avait tenu la planète en haleine. On ne peut pas en dire autant de son adaptation à l’écran par le Brésilien José Padiha, spécialisé dans le cinéma d’action, Ours d’or à Berlin en 2007 pour Troupe d’élite et notamment auteur d’un remake de Robocop.

Le 27 juin 1976, un avion d’Air France devant relier Tel-Aviv à Paris est pris en otages avec ses 239 passagers dont 83 Israéliens par deux terroristes allemands, Brigitte Kuhlmann et Wilfried Böse et deux complices palestiniens voulant exposer leur lutte au monde.

L’appareil est d’abord détourné sur la Libye pour faire le plein de carburant, puis sur l’ancien terminal d’Entebbe en Ouganda. Les pirates sont de mèche avec le dictateur sanguinaire Idi Amine Dada, qui espère se refaire une beauté sur la scène internationale en cas d’une intervention d’urgence.

Les ravisseurs sont prêts à tuer pour récupérer des révolutionnaires et des prisonniers pro-palestiniens. Le gouvernement israélien présidé par Yitzak Rabin mais poussé par Shimon Peres ministre de la Défense, organise alors, dans la nuit du 3 au 4 juillet, la libération des otages encore retenus. Tous les ravisseurs sont tués dans ce qui deviendra Le Raid d’Entebbe aussi connu sous le nom d’Opération Tonnerre. Une prouesse de l’Etat hébreu  saluée par la plupart des pays occidentaux.

Il y a déjà eu quatre versions cinématographiques et télévisuelles à chaud, mettant en scène cette célèbre intervention. Même si le terrorisme est toujours d’actualité et que le conflit israélo-palestinien n’est toujours pas réglé, on ne voit guère l’intérêt de cette nouvelle reconstitution. Car à moins de vouloir éventuellement faire connaître la réalité de cet événement guerrier spectaculaire à ceux qui l’ignoreraient, le film pèche à tous les étages.

Avec Otages à Entebbe, Jose Padiha livre une réalisation plate, sans perspective, sans regard, sans innovation. Se penchant sur des cas de conscience et des états d’âmes des protagonistes, il se contente de relayer les faits dans une approche consensuelle de son sujet avec une vision schématique des terroristes et où on ne sent guère le poids de l’Histoire. Qu’il a de surcroît tendance à réécrire.

Des séquences de danse plombantes

Mais surtout, entre les demandes de rançon au sein du cabinet israélien, le débat entre Rabin et Peres, les scènes d’action, l’auteur a cru bon d’insérer une chorégraphie du fameux Ohad Naharin, sur laquelle s’ouvre d’ailleurs l’opus, et que ponctuent des extraits jusqu’au final. Un ajout artistique en forme de grand écart plombant, incongru et particulièrement malvenu, surtout lorsque des spectateurs applaudissent follement «la danse des chaises» au cours de l’assaut !

Restent les comédiens qui font ce qu’ils peuvent. Daniel Brühl (alias Böse qui mérite bien son nom...) ne s’en sort pas trop mal, mais on est moins convaincu par Rosamund Pike, sorte d’Ulrike Meinhof impitoyable made in England en l'occurrence. On passe sur les interprètes fadasses de Rabin et Peres. Quant à Nonso Anozie, il campe un Amin Dada d’opérette, sinon de BD, parfaitement ridicule. Enfin on préfère Denis Menochet en père inquiétant réclamant la garde de son fils, qu’en réconfortant et serein mécanicien de bord. Même doté d'un sang-froid et d'un courage à toute épreuve. 

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 mai.

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