Halla, professeure de chant en fin de quarantaine, est un personnage peu ordinaire dans un film pour le moins singulier, signé Benedikt Erlingsson. Tout en menant une vie bien réglée, elle a déclaré la guerre à l’industrie locale de l’aluminium qui défigure son pays, l’Islande, et prend tous les risques pour le protéger.
Woman At War repose sur les épaules de la talentueuse Halldora Geirhardsdottir (photo),transformée en mystérieuse guerrière façon Rambo, Au début on la voit, à l’évidence entraînée, déterminée, calme et précise, s’appliquer à faire sauter un pylône pour couper l’électricité dans une usine voisine. Avant de se couler tout aussi aisément dans sa routine quotidienne, en retrouvant la chorale qu'elle dirige le plus naturellement du monde.
Au cours du récit se déroulant dans de magnifiques paysages, les missions de la «femme de la montagne» sont de plus en plus osées. Elles provoquent même l’annulation de négociations entre le gouvernement et une multinationale polluante. Désormais qualifiée de terroriste, Halla devient l’ennemi numéro 1.
Comédie d’action écolo-politico-poétique à l’irrésistible humour décalé, au cœur de laquelle le réalisateur, avouant un passé d’activiste, place la défense de belles et vierges étendues sauvages, vire ainsi à l’intrigue policière. Traquée par des drones et des hélicoptères, sa super héroïne sillonne audacieusement les collines, se dissimulant derrière des rochers, dans des fossés ou sous des peaux de bête pour leur échapper.
Un lointain cousin accepte de l’aider lorsque tombe la nouvelle qu’elle n’attendait plus. Une demande d’adoption faite quelques années plus tôt vient d’aboutir et elle apprend qu’une petite orpheline l’attend en Ukraine. Hella devra alors choisir entre sa lutte pour l’environnement et son rôle de mère.
Ce n’est pas le meilleur moment de cette croisade porteuse de message, en forme de fable loufoque. On n'est pas non plus très fan du gag lourdement répétitif de l’arrestation d’un jeune touriste étranger chaque fois soupçonné du pire. Ni des apparitions récurrentes et saugrenues d’un groupe de musiciens free jazz. Des réserves pourtant mineures.
A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 août.