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  • Cinéma: "Un illustre inconnu" ou la folie du double, avec Mathieu Kassovitz

    images[4].jpgAprès le gros succès du Prénom, Matthieu Delaporte et son complice Alexandre De La Patellière se sont attaqués au registre bien différent du phénomène de la dépersonnalisation dans Un illustre inconnu. Ils évoquent la quête effrénée d’identité d'un curieux individu prêt à tout pour exister.

    Solitaire, terne, taiseux, peu gâté par la nature, passant inaperçu sinon invisible, Sébastien Nicolas a une obsession: être un autre.

    Agent immobilier quelconque mais au grand talent de maquilleur, il profite des visites d’appartements qu’il organise pour entrer dans la vie de ses acheteurs et se l’approprier pour un temps. Mais comme il manque d’imagination, il recherche l’imitation parfaite avant tout, suivant ses «proies», les observant, s’exerçant à la copie vocale et physique bluffante.

    Car ce qui l’intéresse, ce sont ces existences par procuration qui lui donnent du plaisir. Une usurpation méthodique, minutieuse, ingénieuse, sans la moindre motivation criminelle, comme par exemple la falsification des papiers, le vol, ou pire, le meurtre. Du moins au début.

    C’est donc ce qui rend le personnage de Sébastien Nicolas à la fois fascinant et inquiétant. Jusqu’au jour où il croise un vieux violoniste autrefois célèbre. L'artiste déchu devient son chef d'œuvre, mais le film bascule dans le mélodrame, la police s’en mêle, et l'intrigue perd son côté machiavélique. En même temps on déplore quelques incohérences, quelques longueurs, ainsi que des approximations malencontreuses dans le grimage du héros. 

    Pas facile de surfer de bout en bout sans accroc sur le thème du double qui passionne le cinéma depuis toujours. A relever en revanche la performance d’acteur de Mathieu Kassovitz, (photo) excellent dans le rôle de cet illustre inconnu trouble, mythomane, schizophrène, pathologique et psychopathe.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 novembre.

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  • Cinéma: "Der Kreis", exception gay dans le Zurich des années 50

    2348_230512_the-circle46[1].jpgAprès un Teddy Award et le prix du public à la Berlinale, le docu-fiction de Stefan Haupt a été choisi par la Suisse pour la course à l’Oscar du meilleur film étranger. 

    Der Kreis se déroule dans le Zurich des années 50. Tout en nous laissant pénétrer dans l’une des premières communautés de libération des homosexuels, le film est centré sur le couple formé dans la vraie vie par Röbi Rapp, garçon extraverti coiffeur le jour, artiste travesti la nuit, et Ernst Ostertag, issu d’une famille psychorigide, enseignant dans une école de filles et redoutant de s’assumer. 

    Ces deux hommes de milieux différents tombent fous amoureux lors de leur rencontre au sein de la revue gay trilingue «Der Kreis-¬Le Cercle- The Circle», publication unique au monde et seul réseau du genre fondé en 1940 à avoir survécu au régime nazi.

    N’ayant pas l’équivalent du redoutable paragraphe 175 allemand et ne pénalisant donc pas les relations homosexuelles adultes, la  Suisse constituait une exception en Europe, sinon une sorte d'Eldorado pour le milieu. Le cercle était distribué anonymement à quelque 2000 abonnés, dont 700 à l’étranger, avec l’accord de la censure helvétique.

    Mais cette terre de liberté même relative, s’est brutalement heurtée au durcissement conservateur, trouvant un écho au niveau fédéral. En 1957, un meurtre sordide déclenche une campagne médiatique homophobe. Acharnement policier, humiliations, menaces et dénonciations finisssent par avoir la peau du magazine dix ans plus tard, tandis que les homosexuels zurichois ou soupçonnés tels, devinrent les victimes d’une répression violente.

    Apogée et déclin de la revue

    Tout en luttant avec force et courage pour vivre leur passion, Röbi et Ernst assistent à l’apogée et au déclin du Kreis, dont les membres organisaient de grandes soirées de danse et de chansons dans un club underground, le Theater Neumarkt, attirant les gays d'Europe, voire d’Outre-Atlantique.

    images[2].jpgEntre fiction et documentaire, l’opus rendant compte d’une dure bataille pour les droits humains, est émaillé de passionnants documents d’époque et de témoignages des deux principaux protagonistes (photo) qui furent, dans les années 1990, le premier couple homo suisse officiellement marié.

    La  réussite du film, qui tient surtout à son sujet mais également au jeu des deux comédiens jouant Röbi et Ernst (Sven Schelker et Mathias Hungerbühler), renvoie aux progrès réalisée n Occident dans l'ouverture des esprits mais également à ce qui se passe aujourd'hui dans de nombreux pays, où les choses virent à la tragédie. Il montre également qu’il faut toujours se battre pour conserver des libertés jamais définitivement acquises. 

    Les membres du Cercle se trompaient lourdement en imaginant que la société des fifties était mûre pour octroyer les mêmes droits aux couples de même sexe. Il suffit de penser à la « Manif pour tous » qui continue à mobiliser en France en dépit de la loi Taubira.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 novembre.

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  • Finale de la Coupe Davis: la Suisse traumatisée au chevet de Rodgeur

    Roger-Federer-and-Stanislas-Wawrinka-img17138_668[1].jpgTandis que les Français se désolent plus ou moins pour la forme, c’est le cauchemar dans les chaumières helvétiques, traumatisées depuis dimanche soir par l'option inouïe, impensable, bref tragique de la gloire nationale de ne pas jouer la finale des Maîtres à Londres, pour cause de dos en compote. Laissant ainsi Djokovic rafler le trophée sans combattre.

    Certains esprit chagrins me rétorqueront que l’abandon de la légende n’a pas changé grand-chose sinon rien au résultat, mais quand même, il y a toujours un petit doute…

    L’important n’est pourtant pas là. Le choc fut d‘autant plus grand qu’outre quelques non-participations logiques à des Masters 1000 pour alléger son calendrier, je crois bien que le seul forfait du Suisse sur place eut lieu à un tournoi de Bâle, en raison d’une douloureuse plante de pieds.

    Mais ce fut au début de l’épreuve et non à son terme. D’où l’immense chagrin qui perdure et la véritable terreur de voir également l’orchidée noire renoncer à s’aligner contre les «mousquetaires» français en finale de la Coupe Davis vendredi prochain. Alors, info ou intox ? Du coup, chacun y va de son analyse pour décréter si oui ou non on verra cette image (photo).

    Les plus pessimistes, convaincus que le mal est profond et, n’en supportant les conséquences funestes choisissent la solution extrême en s'imaginant carrément quitter ce bas-monde…. Les plus optimistes estiment au contraire que le mythe n’est pas si atteint que ça, et fait simplement preuve de la plus élémentaire sagesse en ayant refusé de courir deux lièvres à la fois. 

    Entre les deux il y a les aficionados de Wawrinka, à un mini-poil de pouvoir disputer le duel ultime, qui manifestent de la mauvaise humeur à l’égard du maestro. Du genre c'est moche Rodgeur, tu as déjà remporté la chose cinq fois, tu as peiné un max, tu t’es grilles pour le Saladier et à cause de toi on va boire la Coupe jusqu’à la lie.

    Autrement posé, tu aurais bien pu laisser ton pote en forme le jouer, ce match au sommet. Il n'est en effet pas aberrant de penser que Sa Grâce n’’était pas au mieux étant donné la façon invraisemblable dont il était malmené par le Vaudois, saigné à blanc la veille par l’implacable Dracula des courts.

    Mais regardons la chose différemment. Si Federer un chouïa diminué avait lutté jusqu’au bout, juste histoire d'empêcher Stan de se défoncer à mort pour des prunes contre Novak et d’arriver à Lille plus grillé qu’un steak chez les Rosbifs? Et décidé de déclarer forfait ensuite pour conserver un maximum de chances à chacun chez Martine Aubry? Preuve certes d’un patriotisme exacerbé de la part du génie peu coutumier du fait. Mais sait-on jamais?  

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