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  • Grand écran: cru cinéma 2014, mes tops et mes flops

    52234.player[1].jpg2014 est un millésime plutôt flatteur pour le septième art, qui a livré de très beaux films. Mais également de redoutables navets. Avec en tête de calamiteuses comédies américaines et françaises. Voici mes films préférés et ceux que j’ai détestés. Dans les deux cas, la liste n’est évidemment pas exhaustive.

    Mon top ten

    Pas son genre, de Lucas Belvaux, avec Emiiie Dequenne et Loïc Corbery
     
    Une irrésistible romance sur fond de fossé socio-culturel. L’éclat de ce petit bijou est rehaussé par  la remarquable prestation d’Emilie Dequenne dans le rôle d’une ravissante coiffeuse de province prête à tomber amoureuse et de Loïc Corbery dans celui d’un intello bobo parisien inapte au bonheur. 

    Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, avec Ibrahim Ahmed, Toulou Kikiplus

    Le réalisateur mauritanien raconte le quotidien infernal de Tombouctou tombé aux mains des djihadistes et de ses habitants soumis aux lois des extrémistes religieux. Tout manquement aux interdictions signifie mort ou torture .au terme de simulacres de procès. Un film coup de poing sans manichéisme ni pathos , dénonçant les atteintes aux libertés et aux droits de l’homme. ,

    Mommy de Xavier Dolan, avec Antoine-Olivier Pilon, Anne Dorval

    Passion et humour vache, pour ce film où  le cinéaste prodige nous plonge  dans une relation  houleuse entre Steve et sa mère Diane. Adolescent hyperactif, il souffre de graves troubles psychiatriques. Il devient ingérable au point que l’établissement où il est scolarisé refuse de le garder. Diane refuse de le voir à nouveau interné et décide de l’élever seule en dépit du danger qu’il représente. Pour  lui et pour elle. 

    Whiplash de Damien Chazelle avec Miles Teller, J.K. Simmons

    Whiplash-2[1].jpgL’auteur propose un duel implacable, total entre un disciple acharné à dépasser ses limites pour devenir une star dans son domaine, et son mentor tyrannique, gourou admiré, redouté, détesté et déterminé à pousser celui qu’il sent comme un futur virtuose dans ses derniers retranchements. Quitte pour l'élève et le maître avides de gloire, à se perdre dans ce combat d’une rare et folle intensité  Un récit autobiographique pour un choc cinématographique

    Twelve Years A Slave de Steve McQueen, avec Chiwetel Ejiofor, Michel Fassbender

    Le film raconte le destin tragique d’un jeune afro-américain né libre  à New York. Enlevé, il est vendu comme esclave au cruel propriétaire d’une plantattiion en Louisiane et réduit à travailler dans les champs pendant douze ans. S’ensuitun incessant combat pour ecnquérir sa liberté. Un opus ample,intense etuissant sur la résistance à l’injustice et à la torture.

    Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée, avec Matthew McConaughey, Jared Leto

    La vie de Ron Woodroof cowboy macho, alcolo et drogué bascule lorsqu’il apprend qu’il a le sida et un mois à vivre. Mais il  durera encore  sept ans, recourant à des médicaments alternatifs et se lançant dans la contrebande de ceux-ci. Une histoire vraie mettant en parallèle la prise de conscience de l’Amérique face au sida et le parcours d’un homme faisant certes du business, mais contribuant à l'avancée de la cause et à sauver des vies.


    Saint Laurent de Bertrand Bonello avec Gasard Ulliel et Jérémie Renier

    la-production-de-saint-laurent-de-bertrand-bonello-repoussee,M108198[1].jpgTout en racontant l’histoire d’amour entre YSL et Pierre Bergé, son compagnon pendant plus de cinquante ans, l’auteur s’est plus particulièrement penché, avec la complicité de Gaspard Ulliel et de Jérémie Renier, sur la période 1965-1976. La décennie la plus riche en terme de mode et de vie du héros de l’histoire, en proie à ses démons.


    Une nouvelle amie de François Ozon, avec Romain Duris, Anais Demoustier

    Romain Duris se sent femme dans ce film entre mélo et comédie, questionnant avec humour, ironie et finesse le genre, la différence, la tolérance. Il joue sur les apparences tout en surfant sur le sujet du mariage pour tous.

    Magic in Moonlight de Woody Allen, avec Colin Firth, Emma Stone

    Un magicien du cinéma raconte l’histoire d’un autre magicien qui ne supporte pas les spirites. Baignant dans les années 20, Woody Allen livre une comédie romantique, pimentée de fantaisie, de malice, d’humour. Sans oublier une touche de surnaturel

    Gone Girl, de David Fincher, avec Ben Affleck, Rosamund Pikeplus

    A l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne signale la disparition de sa femme, Amy. Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle s’effrite. Les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à penser qu’il a tué sa femme. Un thriller haletant où le cinéaste n’épargne rien ni personne.

    Mon flop ten 

    Welcome To New York d’Abel Ferrara, avec Gérard Depardieu, Jacqueline Bisset

    7771240803_gerard-depardieu-et-jacqueline-bisset-dans-welcome-to-new-york-d-abel-ferrara[1].jpgUn long-métrage inspiré de l’affaire DSK, grotesque, douteux et d’une rare indigence, où un Gégé obèse et pathétique donne la réplique à la classieuse Jacqueline Bisset.

    Sex Tape de Jake Kasdan, avec Cameron Diaz, Jason Segel

    La vidéo d’un couple filmant ses ébats amoureux risque de se retrouver sur YouPorn. Une comédie se voulant grivoise sinon X, mais se révèlant  d’une consternante vulgarité et d’un rare ennui,

    Triple Alliance de Nick Cassavetes, avec Cameron Daz, Leslie Mann

    Un calamiteux navet surfant sur une prétendue et minable guerre des sexes, où le girl power, est censé l’emporter. Tout se joue en-dessous de la ceinture, entre le pas drôle, les gags vulgaires,  l'humour scato, humain ou canin, saupoudré de vomi. Du sale en pagaille à déguster!

    Horrible Bosses 2 de Sean Anders, avec Jason Batman, Jason Sudeikis

    Nick, Dale et Kurt décident de monter leur entreprise pour ne plus avoir de patrons et mettent au point un plan  foireux avec rapt et rançon exigée à la clé. Cette deuxième mouture est encore pire que la première.

    Les trois frères, le retour de Didier Bourdon, avec Bernard Campan, Pascal Legitimus

    19 ans après, les trois humoristes effectuent un come-back cauchemardesque. Figés dans une nostalgie vulgaire et ringarde, ils llvrent une succession de gags plus pesants qu’un troupeau de mammouths.

    Fiston de Pascal Bourdiaux, avec Kev Adams, Frank Dubosc

    Le film aligne sans surprise  les clichés, les grosses ficelles, les maladresses et les situations téléphonées, sur fond de conflit de génération. Frank Dubosc y apparaît plus beauf que jamais,

    Les recettes du bonheur de Lasse Hallström, avec Helen Mirren

    Lutte entre un resto indien et un représentant de la haute gastronomie française Pour une fable d’une indicible fadeur, sous prétexte de tolérance et de diversité culturelle. On a mal pour Helen Mirren censée incarner le sommet de la restauration hexagonale.

    Grace de Monaco d’Olivier Dahan, avec Nicole Kidman, Tim Roth

    sipa_rex40276950_000001-(1)[1].jpgRidicule opus frisant l’outrance, en évoquant  la période particulière où Grace Kelly a dû choisir entre rentrer à Hollywood pour tourner Marnie sous la direction d’Alfred Hitchcock et rester Altesse Sérénissime sur le Rocher. Tandis que le général de Gaulle menace d’annexer Monaco

    Lucy de Luc Besson avec Scarlett Johansson

    Une intrigue aux hypothèses fantaisistes, où se mêlent pseudo-métaphysique, philosophie de bazar et  féminisme saugrenu. Avec effets spéciaux,  laborieuses scènes d’action et interminables fusillades. En questionnant  le pouvoir de nos neurones, Luc Besson néglige de se servir des siens.

    The Search de Michel Hazanavicius, avec Bérénice Béjo, Annette Benning

    Oscarisé pour The Artist, le réalisateur s’est lancé dans un film de guerre dont l’action se situe pendant la seconde guerre de Tchétchénie, en 1999. N’ayant pas les moyens de son ambitieux projet, il nous fourgue un interminable drame tire-larmes dégoulinant de bons sentiments.

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  • Grand écran: "Whiplash", un récit autobiograhique pour un choc cinématographique

    Whiplash-2[1].jpgTout a commencé par un court-métrage déjà intitulé Whiplash. Et puis Damien Chazelle, réalisateur franco-américain passionné par la musique, auteur en 2009 du confidentiel Guy And Madeline On A Park Bench, s’est lancé dans la version longue d'une relation conflictuelle à l’extrême, entre un batteur de jazz et son professeur. Un remarquable récit autobiographique pour un choc cinématographique.

    Chazelle propose un duel implacable. Un affrontement total entre un disciple suant sang et eau (ce n’est pas une image), acharné à dépasser ses limites pour devenir une star dans son domaine, et son mentor tyrannique, gourou admiré, redouté, détesté et déterminé à pousser celui qu’il sent comme un futur virtuose dans ses derniers retranchements. Quitte pour l'élève et le maître avides de gloire, à se perdre dans ce combat d’une rare et folle intensité  

    Il fallait de sacrés comédiens pour relever un tel défi et maintenir d’un bout à l’autre sous haute tension, sans faiblir, ce petit bijou à l’étonnante puissance dramatique et au rythme d’enfer. Rendant hommage à la musique au cinéma, il vous prend aux tripes comme un formidable solo de batterie.

    Damien Chazelle a trouvé son bonheur et le nôtre en engageant J.K Simmons pour jouer le méchant et draconien enseignant tandis que Miles Teller incarne l’étudiant dans sa recherche obsessionnelle de la perfection. Tous les deux (photo) sont simplement bluffants, évitant avec brio, intelligence et finesse le piège de la caricature. A commencer par Simmons, qui n'hésite pas à surfer sur le second degré.  

    On a comparé le rôle de Miles Teller à celui de la ballerine en quête d’absolu, interprétée par Natalie Portman dans Black Swan. En ce qui concerne J.K. Simmons, on pense à la première partie de Full Metal Jacket de Stanley Kubrick, où le terrifiant harcèlement du redoutable sergent Hartman contre le malheureux marine qu’il a surnomme Baleine, conduit à la tragédie. Les choses ne se terminent pas aussi tragiquement ici, mais dans l’esprit, on n’en est pas loin. Et ce drame qui menace, amplifiant le malaise, rend Whiplash encore plus fascinant.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 décembre.

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  • Cinéma: "Exodus: Gods And Kings", l'histoire de Moïse pauvrement revisitée

    Exodus-Gods-and-Kings[1].jpgAprès le succès mitigé de Prometheus et du thriller Cartel, Ridley Scott s’est attaqué à un célébrissime mythe religieux, proposant Exodus: Gods and Kings. Dans son nouveau péplum, il revisite librement l’histoire de Moïse, leader insoumis qui défia le pharaon Ramsès, entraînant 600.000 esclaves hébreux dans un long périple pour fuir l’Egypte. Avec bien sûr le fameux passage de la Mer Rouge.

    L’opus, qui passait pour l’un des films les plus attendus de l’année, cartonne au box-office nord-américain. Mais voilà qui n’est pas une garantie de qualité. Encore une fois, on attendait beaucoup mieux de Ridley Scott.

    Et non parce qu’il fait de Moïse, qui osa braver puissance de tout un empire, un chef de guerre fanatique et violent, joué par Christian Bale. Mais parce qu’il ne montre finalement pas grand-chose dans sa fresque, en-dehors de scènes de bataille qui se veulent grandioses ou des dix plaies d’Egypte expédiées en trois coups de cuillères à pot numériques. 

    En voyant Exodus: Gods And Kings, on ne peut s’empêcher de penser à l’adaptation de Cécil B. DeMille Les dix commandements, en 1956, avec sa spectaculaire approche et ses effets spéciaux qui vous clouent autrement au fauteuil. Par exemple l’extraordinaire partage des eaux permettant à Moise et son peuple de passer avant qu’elles ne se referment sur leurs poursuivants.

    Scott, lui opte pour le tsunami certes monumental, mais dans le fond banal. Et que dire du buisson ardent? Là où DeMille misait sur une aveuglante incandescence, on se retrouve près de soixante après face à un arbuste riquiqui, chichement éclairé à la LED. 

    En fait, il y a surtout du ridicule dans la relecture de cette légendaire épopée biblique. A l‘image de la représentation de Dieu, certains la qualifiant abusivement d’osée, sous forme d’un garçonnet de 11 ans que Moïse est le seul à voir. On se pince carrément lorsque le créateur de poche prépare du thé au sauveur de tout un peuple, en train de plancher sur les tables de la loi…

    ngkrctjpxxfy7xlzbixs[1].jpgEcrite avec les pieds, cette saga religieuse, qui va de surcroît sans doute déplaire aux fervents adeptes des trois religions concernées (juifs, chrétiens et musulmans), bâclée en 74 jours de tournage au Mexique, pèche également côté interprétation. Si Christian Bale fait à peine le poids en Moïse, Joel Edgerton, alias Ramsès (photo), manque totalement de charisme, apparaissant tel un petit prétentieux colérique alors qu’il se glisse dans le costume du pharaon des pharaons!

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 décembre.

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