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  • Cinéma: "Marie Heurtin" sauvée de son isolement par une religieuse

    un-film-sur-marie-heurtin-sourde-muette-et-aveugle[1].jpgInspiré de faits réels qui se sont déroulés en France à la fin du 19e siècle, le film raconte l’histoire de Marie Heurtin, née sourde, muette et aveugle en 1885. A 14 ans, elle est incapable de communiquer.

    Son père, un modeste artisan qui refuse de la faire interner dans un asile comme le lui conseille un médecin, la confie aux religieuses de l’institut de Larnay, près de Poitiers.

    Tandis que la Mère supérieure manifeste sa désapprobation et se montre très sceptique sur les chances de libérer l’adolescente emmurée, sœur Marguerite est persuadée du contraire. Elle décide de s’occuper de Marie et met au point une méthode, toujours utilisée aujourd’hui, basée sur le toucher.

    Commence alors un lent, long, frustrant et éprouvant apprentissage sur fond d'intense et violent combat, notamment physique, entre ce «petit animal sauvage» et l’infatigable sœur Marguerite. A la fois douce et énergique, elle fait preuve d’une infinie patience pour sortir son élève de son isolement total.

    On craignait le trop plein de bons sentiments dans ce drame émouvant. Certes le film n’en manque pas, mais son auteur Jean-Pierre Améris, à qui on peut reprocher une réalisation convenue, se montre le plus souvent sobre et pudique dans le traitement de son sujet. La réussite de Marie Heurtin tient toutefois d’abord à l’interprétation. Révélation, l’excellente Ariana Rivoire, jeune sourde non professionnelle, donne la réplique à une lumineuse Isabelle Carré.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 novembre.

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  • Cinéma: avec "Nightcrawler", Dan Gilroy offre à Jake Gyllenhaal le rôle de sa vie

    images[4].jpgEn train de voler du métal Louis Bloom, petit truand minable, se laisse surprendre par un gardien. Remarquant une montre clinquante qui lui plaît à son poignet, il assomme froidement le malheureux pour la lui prendre. Plus tard, il se retrouve au bord d’une voie rapide, où vient de se produire un accident mortel de voiture.

    Débarque alors sur les lieux un cameraman sans scrupule qui mitraille complaisamment les victimes pour revendre des images choc aux chaînes de télé avides de mettre du sang à la une. 

    Déclic dans le cerveau de Louis qui décide de se procurer une caméra. Dès lors branché sur les fréquences radio de la police qu’il pirate, il sillonne Los Angeles en traquant sans relâche le spectaculaire et le sordide, que lui achètent les TV locales. Ses prix ne tardent pas à grimper, allant de pair avec son irrésistible ascension dans ce milieu frelaté, tandis que la morale journalistique prend le chemin inverse. 

    Critique non pas nouvelle mais néanmoins acerbe de journaux télévisés ou tabloïds aux relents fétides, Nightcrawler qui égratigne également le mythe du self made man, est le premier long-métrage de Dan Gilroy, notamment coscénariste de The Bourne Legacy et de Michael Clayton.

    Pour ce polar intelligent à haute tension, immoral, féroce, noir sinon macabre, le cinéaste propose une réalisation parfois bluffante, telle une poursuite en voiture démente qui n’a pas tardé à lui valoir une comparaison flatteuse avec le cultissime Drive.

    Mais surtout Dan Gilroy offre à Jake Gyllenhaal le rôle de sa vie. Tout est vu à travers le regard un peu fou de l‘acteur à la peau pâle. Inquiétant, calculateur, sans états d’âme, presque désincarné, il est absolument parfait dans ce rôle de salaud, d’ordure, de vampire sociopathe à l’humour vache, d'ignoble chasseur prêt à tout pour décrocher un scoop.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 novembre.

     


     

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  • Coupe Davis: le Saladier d'argent aux Suisses, c'est la moindre des choses!

    5157145[1].jpgUn retour sur cet exploit, en partie facilité par des Français obnubilés, obsédés, hantés depuis septembre dernier par l'idée de décrocher le Graal du Graal, s'impose.  

    Tandis que les Fedrinka s’en allaient disputer quelques tournois majeurs pour se maintenir à flot, les Bleus repliés au camp de base se contentaient de nourrir des rêves orgasmiques de dixième Coupe, notamment illustrés par cette affiche ridicule (photo ci-dessous) où les mousquetaires et leur entraineur posent la gueule grande ouverte. Un rugissement guerrier complété par ce titre sans ambiguïté: l’ultime combat.

    Autant dire que pour nos chers voisins, c’était quasiment fait. Sondages à l’appui, tout était prétexte à servir du petit suisse à chaque repas, chacun y allant de son analyse pointue pour mieux le boulotter. Et puis dimanche dernier, voilà que tombait l’info qui décoiffe, justifiant pleinement ces actes de foi: Federer était contraint de déclarer forfait en finale des Masters de Londres pour cause de dos en capilotade.

    Entre sanglots déchirants et larmes de crocodile

    Tandis que cela sanglotait dans les chaumières helvétiques face à ce tragique coup du sort, la nation traumatisée n’ayant plus que la prière pour implorer le Dieu du tennis d’épargner la meilleure de ses brebis, les Tricolores se lamentaient en versant des larmes de crocodile. Déclarant urbi et orbi que sans le king ce ne serait pas pareil, sans pourtant cacher que dans le fond une victoire est une victoire. Et qu’on oublierait vite son échine douloureuse dans les statistiques.

    e5713286b42884f19bf02d086f542[1].jpgIl n’y eut d’ailleurs pas besoin d’attendre longtemps, si on se réfère aux commentaires déments qui suivirent le succès de Monfils sur la légende diminuée en deuxième partie de programme le premier jour.

    La Monf’ en feu a atomisé, pulvérisé, émietté, terrassé assommé, dévasté, brûlé le mythe, pouvait-on lire un peu partout. Bien sûr on concédait ici et là qu'il n'était pas entièrement remis à neuf, mais bon, quoi. Le mérite de cette démolition en règle n’en revenait pas moins au stratosphérique Gaël.

    Tsonga ayant auparavant pathétiquement plié devant Stan plus animal que jamais au cours de la rencontre précédente, Monfils ce héros remettait donc les coucous suisses à l’heure frenchie. Car vu la déculottée du phénix, les Hexagonaux ne l’imaginaient pas se rhabiller illico presto (moi non plus je l'avoue), se pensant dès lors avec le double en poche. Et mieux évidemment ensuite si entente…

    Toujours experts varient

    Mais funérailles, les choses basculaient soudain avec le résultat final que l’on sait, ce premier triomphe mondial helvétique devenant brutalement d’une évidence aveuglante pour tous ceux qui la veille pariaient carrément sur l’inverse. Souvent, sinon toujours, experts varient... Et c’est ainsi qu’on assistait à un retournement spectaculaire avec cette phrase: pourquoi gagner était mission impossible pour la France.

    Certains spécialistes mettant subrepticement en doute le fait que Federer en ait eu «plein le dos» en le relevant avec amertume, la plupart s’acharnait à nous expliquer l’implacable logique de l’affaire. La marche était trop haute pour leurs poulains végétant au-delà du top 10, face aux numéros 2 et 4 mondiaux. Une sacrée découverte quand même au bout d’une soixantaine d’heures…

    Côté helvétique, inutile de revenir sur la déferlante, le typhon, le tsunami de louanges. Une euphorie à la hauteur de l'exploit, me rétorquerez-vous. Certes. Sauf qu'il serait bien de relativiser dorénavant. Car si l'événement fut extraordinaire pour Stan The Man, las de porter sa croix depuis dix ans pour des prunes, trop s'ébaubir risque de devenir un poil offensant pour le maestro. Voir le meilleur joueur non seulement du monde mais de l'histoire du tennis contribuer enfin à la conquête du fameux Saladier d'argent, c'est franchement la moindre des choses

     

     

     

     

     


     

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