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  • Masters de Londres: les Fedrinka jouent les bêtes noires. Jusqu'à quand?

    topelement[2].jpgD’accord, les Suisses ont jusqu’ici fait parler la poudre à Londres. A commencer par Wawrinka qui a atomisé ce malheureux Berdych, errant sur le court le moral en mille morceaux. Mais cela ne signifie pas que c‘est dans la poche pour le Vaudois.

    Il n'empêche. Les médias en folie délirent, l'imaginant déjà réduire Djokovic en bouillie. A croire qu'avoir terrassé le saigneur des courts à Melbourne il y a une dizaine de mois avait suffi au Vaudois pour devenir sa bête noire...

    Et cela de chaque côté de la frontière, où on ne tarit pas d’éloges sur la solidité impressionnante de l’homme, redevenu l’espace d’une rencontre Stan The Man, Stanimal, Stantastique et j’en oublie. Rien, ai-je même lu, ne peut déconcerter le personnage peut-être parti pour une fin d’année exceptionnelle.

    Oubliant que ses fulgurances sont nettement moins nombreuses que ses déroutantes et pitoyables plantées à répétition. Mais adepte de la méthode Coué, l’intéressé lui-même balaie souverainement l'obstacle, estimant tout simplement qu’il est de taille à battre n’importe qui. Il reste juste à espérer qu'il marque quelques jeux face au vampire serbe ce soir. Car à voir évoluer ce dernier...    

    1328604-28565652-1600-900[1].jpgBref, inutile de préciser que ces rodomontades m’inquiètent un chouïa. D’autant qu’il y en a encore davantage pour les fabuleux exploits du maître des maîtres. Et notamment dans L’Equipe, lyrique à souhait en évoquant la défaite, contre le king, de la Mistinguette canadienne aux gambettes interminables, qui "s’est pris les yeux dans les phares de la limousine suisse".

    Là, c'est carrément de l'intox en vue de la finale de la Coupe Davis! Mais en attendant que notre gloire nationale, certes bien partie mais pas encore rendue, rallie le dernier carré, je ne peux m’empêcher de me ronger respectivement les ongles en songeant à ses mortifiants échecs à l’US Open et au Masters de Bercy, qui vont cruellement la priver du plaisir intense de coiffer Dracula au poteau.

    Surtout que ses empêcheurs de triompher en rond lors de ces deux récentes épreuves ne sont autres que Cilic et Raonic, débarquant alors sur le court le couteau entre les dents avec pour seul objectif l’insigne honneur d’écraser le mythe. Mission réussie, ils se font pour l’instant les curieux auteurs des pires performances chez Sa Majesté british. De quoi regretter parfois d’être une légende…

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  • Cinéma: Romain Duris se sent femme dans "Une nouvelle amie", signé François Ozon

    7391415289327[1].jpgDavid vient de perdre sa femme Laura. Il est inconsolable, tandis que Claire, l’amie d’enfance de Laura,  sombre dans la déprime. Chacun vit son deuil de son côté jusqu’au jour où Claire décide de reprendre  contact avec David.

    C’est alors qu’elle découvre qu’il se travestit en cachette pour prendre la place de la morte. Portant ses vêtements, coiffé d’une perruque blonde, il donne le biberon à sa petite fille. Glissant ainsi du père à la mère, il explique à Claire que c’est pour rassurer le bébé en manque de présence maternelle.

    D’abord troublée, Claire accepte cette étrange situation, trouvant en David une amie de substitution se prénommant désormais Virginia. Leur relation évoluant, elle l’aide à assumer une transformation qui la ramène elle-même à la vie. Cela passe par de savoureuses et joyeuses séquences de sortie en boîte entre filles, de shopping et d‘épilation du bas du dos. 

    Entre mélo et comédie, ce récit questionnant avec humour, ironie et finesse le genre, la différence, la tolérance, joue sur les apparences tout en surfant sur le sujet du mariage pour tous. On peut certes reprocher à François Ozon une vision parois exagérée, quoique récurrente chez lui de la féminité, en véhiculant quelques clichés et en flirtant avec la caricature. Il nous montre ainsi un Romain Duris en robe rose moulante, outrageusement maquillé, ondulant sur ses talons aiguille.  

    Mais on relèvera surtout une fascination pour l’ambiguïté dans cet opus aux décors à la fois réalistes et stylisés, librement adapté d’un texte de la romancière anglaise Ruth Rendell, The New Girlfriend, parue en 1985. Opérant quelques emprunts à Cukor, Sirk, Almodovar ou Xavier Dolan, le cinéaste explore les mutations de l’identité sexuelle dans un thriller à l’ambiance hitchcockienne pimentée d’un érotisme un rien pervers.

    Une jolie réussite que l’auteur doit notamment à ses comédiens. Romain Duris livre une remarquable performance dans le rôle de ce papa veuf se sentant femme et avide de se voir reconnu comme telle. On admire par exemple la perfection du geste et la sûreté du pied, lorsqu’il descend théâtralement un escalier façon diva.

    Anaïs Demoustier se révèle également très convaincante. Réticente au point de traiter David de malade, elle le suit rapidement dans ses petits jeux, comme s’ils la libéraient de ses propres tendances lesbiennes refoulées. Venant compléter le casting, Raphaël Personnaz interprète Gilles, le mari de Claire. Un sympathique compagnon, joli garçon sans équivoque. Quoique…

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 novembre.

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  • Cinéma: "Interstellar", une nouvelle odyssée de l'espace trop... terre à terre

    Interstellar-Matthew-McConaughey-850x560[1].jpgFilm événement très attendu, Interstellar débarque sur les écrans, avec à la barre Christopher Nolan, l’auteur d’Inception et de la trilogie Batman. Une odyssée de l’espace questionnant le passé, le présent, le rapport au temps la place de l’homme dans l’univers qui rappelle évidemment, quarante-six ans après, celle de Stanley Kubrick. Avec des clins d’œil à Gravity, Aliens: le retour, Solaris ou encore L’étoffe des héros.

    Alors que la Terre est à l’agonie et l‘humanité proche de l’extinction, une expédition conduite par Cooper, un ancien pilote contraint d’abandonner sa famille dans une Amérique dévastée, est lancée à la recherche d’une nouvelle planète habitable. Une histoire simple pour des dialogues en revanche complexes, bourrés de références scientifiques.

    Certes on peut leur donner du crédit, l’auteur s’étant appuyé sur les travaux de Kip Thorne, éminent physicien qui a participé à l’écriture du scénario et dont les recherches affirment qu’il est possible de voyager dans le temps. Toujours est-il que faute d’être versé dans la physique quantique, le spectateur est largué dans ce cours édifiant. C’est agaçant même s’il s'agit autant d’une expérience cinématographique que d’un voyage émotionnel auquel dans le fond il devrait suffire de se laisser aller.

    Drame familial et relation fusionnelle

    A cette aventure spatiale métaphysique confrontant l’homme à la galaxie, se mêle ainsi un drame familial terre à terre évoquant une relation fusionnelle entre Cooper et sa fille Murphy, propre à faire sangloter dans  les chaumières. Surtout quand l’auteur nous raconte que seul l’amour transcende le temps et l’espace. Face aux effets spéciaux, c’est la raison du film, son sujet principal, la touche humaniste façon Spielberg qui devait à l’origine réaliser la chose.

    interstellar-5[1].jpgterriblement Certes les images sont belles et les décors majestueux. Mais pas franchement surprenants dans la mesure où Christopher Nolan manque d’imagination pour nous faire découvrir de l’inédit intergalactique. On a beau se trouver dans la cinquième dimension, le panorama ressemble furieusement à du connu.

    Ils se révèlent par ailleurs beaucoup moins effrayants que ceux de 2001, tout comme les sautillants et courageux robots CASE et TARS n’ont rien à voir avec le menaçant HAL de Kubrick.

    Reste l’interprétation, dont seuls ressortent Matthew McConaughey, fidèle à lui-même et que Nolan couche sur le divan, ainsi que la jeune Mackenzie Foy par le biais du lien qu’elle entretient avec son géniteur. Ils éclipsent Jessica Chastain, incarnant Murphy à l’âge adulte et Anne Hathaway, membre de l’équipage. Sans oublier l’apparition saugrenue d’une star.
     
    A noter toutefois que ce très (trop) long opus est applaudi par une grande partie de la critique,  en gros fascinée par l’extraordinaire réussite de ce fantastique, ambitieux et hallucinant périple aux confins du cosmos. Autrement dit pour les amateurs de science-fiction l’opus est incontournable. Aux inconditionnels du genre de juger.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 novembre. 

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